Pour ne pas t'aimer [Edité]

.3.

— Tu en fais une tête depuis ce matin ! Tu as ton cycle, mais quand même...

Je souffle :

— Rien à voir.

Ma meilleure amie me questionne :

— Qu'est-ce qui t'arrive ?

Je lui apprends :

— Je déménage ce week-end.

Surprise, elle s'écrie :

— Quoi ? Et tu vas où ? Tu changes de lycée ?

Je la tranquillise d'un air blasé :

— Non, tu penses... Ma mère veut qu'on habite chez son nouveau mec.

Caroline déchante aussitôt :

— Encore ? Je croyais qu'elle t'avait promis que ça n'arriverait plus.

Je hausse les épaules.

— Il faut croire qu'elle a oublié.

Elle me demande :

— Il ressemble à quoi cette fois ?

Je lui dis :

— C'est un mec « normal ».

Elle s'esclaffe :

— Sérieux ? Où est le piège ?

Je précise :

— Il a un fils.

Caroline pouffe :

— Quel âge ?

Blasée de la vie, je l'informe :

— Je ne sais pas... Vingt ans sûrement.

Je souligne :

— Il a le permis.

Ma meilleure amie s'excite toute seule :

— Sérieux ? Trop génial ! Il est comment ? Canon, moche ?

Je déclare :

— Con.

Elle pouffe :

— Non ?

J'affirme :

— Si !

Je développe dans la foulée :

— Tu l'aurais vu arriver ! La lourdeur même... Il a trouvé le moyen de draguer la serveuse avant de s'asseoir avec nous.

Je gesticule pour imiter le fait de l'étrangler.

— Je te jure ! Il a osé me faire un clin d'œil et lancer qu'il avait toujours rêvé d'avoir une petite sœur !

Caroline éclate de rire.

— Tu abuses ! Il a l'air sympa...

Je la reprends :

— Sympa ? Mais tu déconnes ! Ma mère m'a sorti qu'ils pensaient à se marier ! Tu m'imagines avec un demi-frère comme ça ? Je vais vomir...

Connaissant ma répulsion pour le sexe opposé, Caroline me souffle :

— Ça te fera un entraînement de choc pour supporter les mecs

Je fais rouler mes yeux.

— Ouais, mais non... Je ne compte pas faire « ami ami » avec lui. Chacun sa vie !