Jour 26

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Jour 26 :

8h32 :

Le. Temps. Est. Trop. Lent.

10h26 :

J'ai peur. J'essaye d'agir normalement mais j'ai l'impression que tout le monde me regarde, que tout le monde se doute que je suis au courant. Si les autres l'apprennent, que vais-je devenir ?

11h11 :

Je ne suis qu'une enfant. Nous sommes, ici, en majorité que des enfants. Que pouvons-nous faire contre eux ? Que puis-je faire seule ? Je ne veux pas être seule ! Je deviens folle ! La tête me tourne ! Je ne dois pas m'évanouir ! Si je tombe, j'irai à l'infirmerie, je serai surveillée de près et je ne pourrai pas sortir ce soir. Je ne vais pas tomber. Je ne veux pas tomber...

12h54 :

Je deviens aussi incohérente que leurs raisons ! Je vais aller faire une sieste. J'en ai besoin.

17h23 :

Dans quelques heures, je pourrais enfin reparler de ce lourd secret qui me pèse. Depuis le début de cette journée, je ne rêve que de cela.

21h49 :

La fin de la journée s'est mieux déroulée. Je vais mieux. J'ai fait de mon mieux pour calmer mon esprit et ma peur. J'ai essayé de mettre mes idées aux claires mais pour l'instant, je ne peux rien écrire nulle part. Pas avant que nous n'ayons pris notre décision. Cela risquerait de tous nous faire couler. Pourtant, j'en meurs d'envie.

00h18 :

Nous revoilà dans le petit bureau. Je peux enfin écrire ce qui se passe. Hier, en piratant la plate-forme qui liait la mairie et le Ministère de l'Intérieur, notre professeur a découvert qu'on faisait chanter les maires afin qu'ils appliquent à la lettre les recommandations qu'on leur imposait sans poser de questions. Cherchant à en apprendre davantage, il a piraté la plate-forme qui lie le Ministère de l'Intérieur et l'Élysée. Il a découvert que depuis le début, l'État était au courant de l'auteur de l'attentat et même de ses raisons et que depuis tout ce temps, il nous le dissimulait. En réalité, il n'y a aucun expert qui cherche un remède pour décontaminer l'air. Le remède, ils le détiennent depuis le début.

Pourquoi ne pas l'avoir utilisé directement dans ces cas là ? C'est simple, c'est parce que l'auteur de cet attentat, c'est l'État.

Alors comment l'État en est-il arrivé là ? Quelles sont les raisons qui le pousse à réagir ainsi ? Voilà ce que nos découvertes nous permettent de comprendre. Des problèmes surgissent depuis des années par rapport à la durabilité des énergies et des ressources de notre planète, sa surpopulation et sa pollution. L'État n'a jamais réussi à trouver un moyen d'y répondre malgré tout ce qu'il a envisagé et se sent aujourd'hui dépassé. Des «influenceurs», des lobbyistes extrêmes, ont déterminé et prouvé, en s'appuyant sur des analyses qu'ils ont faites réalisé, que si la population diminuait de manière significative, l'espérance de vie de notre chère planète serait bien plus longue et de ce fait, toutes les énergies et toutes les ressources que nous exploitons à tort et à travers ne seraient plus jamais épuisées. Si vous ajoutez à cela une sélection parmi la population qui permettrait de ne sauver que les personnes qui travaillent le plus, qui sont les plus pacifistes et qui ont la volonté de trouver des solutions pour vivre de manière plus durable ; alors, la Terre n'est pas prête à s'éteindre et le monde pourra avoir une situation stable et durable.

Évidemment, la France n'est que la première étape de ce gigantesque meurtre perpétré par ces extrémistes. Lorsque l'on a compris tout cela, seul deux choix se présentent à nous :

-Prévenir le monde et sauver des millions de vies tout en risquant de compromettre une vie en paix et durable d'une élite sélectionnée par des extrémistes.

-Risquer le suicide et avec nous, la mort de millions de personnes mais, assurer à ceux sélectionnés et à la planète de vivre dans de meilleurs conditions durablement.

Si l'élite est sélectionnée par ces extrémistes, c'est que ces derniers se considèrent vraisemblablement comme appartenant à cette élite. Tuer des millions de gens n'a jamais été une solution d'après moi. Mais laisser notre planète mourir n'en a jamais été une non plus. Seulement, en sensibilisant dès l'enfance les jeunes, en leur expliquant l'importance de faire perdurer ce que nous avons et en leur apprenant à réfléchir de manière plus collective et non individuelle, nous pourrons assurer un avenir plus durable à notre planète.

Ce soir, après un court débat, nous avons pris notre décision. Nous nous étions mis d'accord. Aucune solution ne pouvait être conservée tant qu'elle n'était pas approuvée par chacun d'entre nous. Notre professeur nous avait imposé la soirée d'hier et la journée d'aujourd'hui pour faire notre choix.

Pour moi, malgré tout le temps qui nous a été imposé, mon avis n'a pas changé. Rien ne pourra jamais justifier la mort de milliards d'hommes.

Nous avons décidé de prévenir le Monde à l'unanimité.

2h59 :

Je suis tout juste de retour dans mon dortoir. Les manœuvres pour réaliser notre dessein se sont avérées plus compliquées que ce que l'on pensait. Dans un premier temps, nous avons réfléchi à la manière la plus efficace de diffuser l'information. Nous nous sommes mis d'accord. Pour que tout le monde soit mis au courant, l'information devait, dans un premier temps, circuler partout sur internet. Ensuite, elle devait remonter le plus rapidement possible jusqu'au Ministère de l'Intérieur et jusqu'à l'Élysée. Enfin, nous devions créer des affiches et les coller dans l'établissement. Ainsi, personne ne pourrait passer à côté de ce que nous avons décider de nommer «la plus grande manipulation du siècle».

Une fois que nous eûmes déterminé tout cela, nous nous sommes répartis les tâches : Mes deux amis s'occupait des affiches ; notre professeur rédigeait un mail à l'Élysée et au Ministère de l'Intérieur ; moi, je diffusais l'information sur les réseaux sociaux.

Une fois que ce fût fait, une dernière idée me vint à l'esprit. En général, les gens se méfient des informations qui circulent sur les réseaux sociaux ; cette peur des «fake news» est d'autant plus importante depuis le début de notre calvaire. Par contre, tout le monde ne jure plus que par les journaux télévisés qui nous accompagnent depuis le début de notre emprisonnement. Si ceux-là détiennent l'information, tout le monde sera mis au courant. Mes coéquipiers ont immédiatement adhéré à cette idée. Nous avons donc envoyé un mail à la direction des journaux qui réalisaient le plus d'audience. Ces mails contiennent toutes les informations que nous avons pu trouvé, ainsi qu'un lien vers les posts que j'ai fait sur les réseaux sociaux dont l'un est composé de l'affiche de mes amies.

Nous avons fait tout ce qui est en notre pouvoir. J'ai hâte de découvrir où cela nous mènera demain.

La plus grande Manipulation du siècleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant