Chapitre 2

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En sortant de la douche j'ai du mal a coiffer mes cheveux bruns. Il est huit heure du matin et quelques cernes ont décidé de venir se placer sous mes yeux. Je pense que c'est le résultat d'un an de sommeil négligé.
J'enfile un jeans et un pull blanc. Une tenue basique pour un jour banal. Ma vie ressemble a ça depuis qu'il est parti. Rien de passionnant, rien de fou, rien d'extrême. Un calme morbide pour une personne mentalement morte. J'aurai très bien pu m'organiser un enterrement, ça aurait pu être chouette.
Je mets quand même un peu d'anti-cernes pour ne pas avoir l'air effrayante et j'ajoute un peu de mascara pour faire ressortir mes yeux verts.
Je me regarde dans le miroir. Je me demande si j'ai changé physiquement depuis l'année dernière, et surtout si lui aussi il a changé. Ses yeux sont-il toujours aussi bleu ? Et ses cheveux sont-ils toujours blond foncés ? Est ce qu'il a un peu grandit ou physiquement vieillit. Et son caractère ? Est ce qu'il est toujours pareil ?
Pleins de questions sans réponse pour un amour sans retour. Parce que oui, il faut se rendre a l'évidence. Il est parti et jamais je ne le reverrai.
Mes yeux commencent à briller et il est hors de question que je ruine mon mascara. J'essaie de faire comme les filles dans les films en agitant mais mains pour faire sécher mes larmes. Honnêtement c'est débile, ça ne marche jamais sur personne. Ma méthode a moi est moins douce et moins féminine, je me contente généralement de frotter mes yeux, ça enlève toute traces de larmes mais ça laisse pleins de noirs sous les yeux et ils deviennent tout rouges.
Je préfère m'abstenir pour aujourd'hui. Je n'ai pas envie de me faire renvoyer parce qu'on croit que je fume de la drogue avant d'aller travailler.
Je descend au rez-de-chaussée voir mes parents. Ils sont tous les deux plongée dans leur tasse de café. Ils sourient tous les deux en me voyant arriver.
– Tu as l'air en forme Swan.
Ma mère me sourit, Elle pense que je suis en forme à partir du moment où je ne pleure pas. Si elle savait que j'ai passé la majeur partie de la matinée à chialer. Je ne suis pas du genre à me confier à ma mère, j'essaie de lui éviter toute sorte de tracas. Et je ne veux absolument pas qu'elle s'inquiète pour moi alors je me contente de sourire et de faire comme si tout ça était derrière moi.
– Oui, je me sens bien aujourd'hui.
J'attrape un pancakes sur la table et j'y ajoute un peu de miel.
– Tu ne t'assois pas ?
Mon père me regarde en attendant ma réponse.
– J'aimerai bien mais je peux pas. Je commence bientôt le travail et je ne veux pas être en retard.
Je m'approche de mon père et je suis fais un petit bisous sur la joue, je fais la même chose pour ma mère.
– À ce soir !
Je me dépêche de sortir de la maison pour ne pas être en retard. Je commence a neuf-heure mais je suis toujours a l'avance partout où que j'aille. J'aime être préparer à toutes éventualités.
Je sors mes écouteurs de ma poche, comme pour ne pas changer ils sont tout emmêlés. Je me demande bien ce qui se passe dans cette poche pendant que j'ai le dos tourné, j'hésite entre un combat de boxe et un remakes du lac des cygnes. Je met toujours un temps fou a les démêlés.
Une fois a mes oreilles, je mets « come as you are » de Nirvana. J'adore tous les styles de musique, que ce soit du classique ou du rock pure.
Je vais toujours au travail à pied puisque c'est pas loin. Marcher me permets de rester en forme et d'économiser mes frais d'essence, je commence à envisager d'emménager seule. Je sais que ça me permettrai de devenir plus autonome et indépendante. J'ai soudainement envie de grandir.
J'ai mis beaucoup d'argents de côté et mes parents ont insisté pour m'aider financièrement, surtout mon père.

J'arrive devant mon lieu de travail et je retire mes écouteurs pour les ranger dans ma poche, ils vont encore en faire des leurs mais je n'ai pas d'autres choix.
Aujourd'hui je fais l'ouverture et la fermeture.
Kiara ma meilleure amie travaille aussi ici. On a de la chance parce qu'au moins on ne s'ennuie pas.
Nous sommes toujours ensemble, je l'ai connu en maternelle et elle avait déjà son caractère malgré son jeune âge. Elle me fait beaucoup rire, et parfois elle m'énerve tellement que j'aimerai la jeter au fond d'un lac. Mais bien évidemment son absence causerai un trop gros vide dans ma vie alors je lui laisse la vie sauve.
Je tourne la clé dans la serrure et j'ouvre la porte d'entrée de la bibliothèque. Faire l'ouverture et un moment j'apprécie beaucoup. Tout est calme, désert et une forte odeur de livre vient me caresser le nez. J'adore cette odeur, et ce calme aussi. Ça ne durera plus très longtemps je le sais mais ça fait un bien fou. Il est 08:50 et je suis a l'avance. Je dépose mon sac et les clés au comptoir et j'allume les lumières. Dehors le soleil n'éclaire pas encore assez pour illuminer les pièces.
Je m'installe au comptoir et je vérifie les fiches de retours et d'empreints. Il y a beaucoup de courrier à trier. Les autres employés devraient arriver d'une minute a l'autre. Hormis Kiara et moi il y a Lucas, il a vingt ans et est super doué en musique, June, une adolescente qui travaille a mi-temps et Amy, vingt-trois ans qui ne supporte personne. Je suis chargé de les gérer car j'ai été promue ce qui ne plait pas du tout a Amy, pour elle se faire diriger par une personne plus jeune est insultant et rabaissant.
Ma patronne, Susanne, est super gentille avec moi et tous ses autres employés. Elle m'aime beaucoup et parfois il nous arrive de discuter le soir ensemble a la fermeture. Elle n'est pas tous les jours ici a cause de son vieil âge alors elle m'a confier mes commandes.
Je vérifie les fiches sur le comptoirs et j'écoute les messages vocaux en retards. J'exécute ça chaque fois que je fais l'ouverture.
La porte de la bibliothèque s'ouvre, Kiara, qui est accompagnée de Lucas s'approche de moi.
– Désolé pour le retard, mon bus a eu du retard.
Je lève un sourcil et je la regarde d'un air moqueur.
– Kiara tu prends même pas le bus, tu viens en voiture.
Je regarde sa clés de voiture qui est encore dans sa main puis je la regarde.
– Bon ok je me suis pas réveillé mais bon, dix minutes ça va.
Mon regard se pose sur Luke. Lui aussi est en retard. Je ne dis rien car j'apprécie le calme de bon matin et avec ces deux là c'est pas gagné. Ils se tournent autour depuis qu'on travaille ici et ils font que se chamailler. Kiara me dit quelle est pas intéressé mais je l'a connait, elle devient complètement déprimée quand il prend sa journée.
– Bon je vais a l'étage !
Luke s'enfuit a l'étage et Kiara ne le lâche pas du regard.
– Tu ne l'avoueras jamais c'est ça.
Elle me regarde en ayant un léger sursaut.
– Mais qu'est-ce que tu racontes ?
– Luke. T'arrêtes pas de le fixer depuis tout à l'heure, et tu es comme ça tous les jours. Tu devrais lui laisser sa chance si vraiment ça colle entre vous.
Pendant une seconde elle a une lueur d'espoir puis son visage devient d'un coup plus sombre.
– Hors de questions.
Elle monte à l'étage pour aller déposer ses affaires sans dire un mot. Elle a toujours été comme ça, dès que je lui parle de garçon ou de relation amoureuse elle part en courant. Elle n'a pas vécu quelque chose de facile non plus, elle a aimé une fois, elle a aimé quelqu'un et il est parti lui aussi. Elle a été trahi, trompé. J'ai l'impression qu'elle ne s'en remettra jamais, et ça malgré les efforts de Luke. Il n'ose pas vraiment m'en parler, il a sans doute peur que je balance tout a Kiara. Je trouve ça dommage qu'elle se ferme au monde parce qu'un loser l'a brisé. Je sais qu'au fond d'elle elle aimerait pouvoir avancer, mais c'est plus fort qu'elle, c'est plus fort que tout ce qu'elle a pu imaginer. C'est comme si sa conscience était devenu humaine, un être qui l'empêche de pouvoir ne serait-ce qu'envisager le bonheur. D'un côté j'ai l'impression de comprendre ce qu'elle ressent, parfois il m'arrive de ressentir la même chose au fond.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 13, 2020 ⏰

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