Chapitre 1 - Première page

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Harry

L'enterrement de Louis a pris fin il y a de cela quelques heures. Je viens de rentrer chez nous, enfin chez moi maintenant. Me débarrassant de ma cravate sur le chemin jusqu'à ma chambre, je repense à tout ces moments où Louis et moi rentrions de soirée. Nous étions souvent bien éméchés et quand nous rentrions chez nous, Lou adorait me couvrir de bisous dans les escaliers avant d'arriver à notre chambre. Sentant les larmes revenir, je secoue la tête et entre dans ma chambre afin de me débarrasser de ce costume ridicule et de l'échanger contre un bas de jogging et un t-shirt. Je descends alors dans la cuisine, prends une bière dans le frigo et vais m'installer sur le canapé du salon en allumant la télévision. Après quelques gorgées, je remarque ce petit journal que Niall m'a donné plus tôt dans la journée. Il est sur la table basse. Je tremble à l'idée de le lire mais il est aussi la dernière chose qui me lie à l'amour de ma vie. Je prends donc mon courage à deux mains et attrape le carnet.

Mercredi 10 février 2016

Cher Harry, si tu lis ce journal, c'est que la guerre a fini par m'avoir. Je t'ai quitté il y a seulement deux jours mon amour et tu me manques déjà tellement. Ici, les nouvelles ne sont pas bonnes, des rumeurs de bombardement fusent dans tous les coins, les conflits ne cessent d'empirer. Voilà la raison pour laquelle j'ai décidé de t'écrire ce journal. Je veux que tu puisses vivre avec moi tous ces moments avant que la fin n'arrive. Tu sais, quand je t'ai demandé ta main, je me suis dit que je devais me battre pour nos rêves, que je me devais d'en finir ici pour revenir à tes côtés pour le reste de notre vie. J'ai essayé d'en parler à mon chef mais en vain. Pour lui, il est inacceptable qu'un de ses officiers écourte la durée de sa mission. Mais tu verras, je trouverai une solution. Je dois t'avouer que j'ai dû me cacher derrière un rocher pour t'écrire tranquillement, et je te vois déjà sourire en lisant cela en te disant que je ne suis pas possible. Mais mon ange, tu es bien trop précieux, je me dois de t'écrire ce journal. Je vais devoir te laisser Harry, le devoir m'appelle.

Prends soin de toi, je t'aime.
Louis

Je referme le journal sur ces derniers mots. Je n'ai pas la force de lire une autre page, ça attendra demain. Voir tout ces mots, écrits de la main de mon Louis, me fait tellement de bien mais tellement de mal. Je ne peux pas croire que je ne le verrai plus jamais sourire, crier, faire l'idiot. J'ai qu'une envie c'est de courir le rejoindre dans le jardin comme avant. Je veux lui dire à quel point je l'aime et que j'ai hâte de l'épouser. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et Louis est parti.

Je sursaute quand j'entends des petits coups à la porte. Mon cœur bat très vite, la dernière fois que quelqu'un a frappé à cette porte, c'était pour m'annoncer le décès de mon fiancé. Je me lève donc méfiant et vais ouvrir. Oh, il ne s'agit que de ma mère.

- Bonjour mon chéri, je passais seulement voir si tu n'avais besoin de rien avant de repartir, me dit-elle avec un petit sourire.

En fait maman, j'ai bien besoin de quelque chose. Je voudrais que l'on me rende celui que j'aime.

- Non maman ne t'inquiète pas, vas retrouver Rob. Je suis sûr qu'il n'attend que toi.

- Bien j'y vais dans ce cas. Mais promets-moi de m'appeler bientôt Harry, je m'inquiète beaucoup pour toi.

- C'est promis maman, dis-je en la prenant dans mes bras.

Je ferme la porte derrière elle et décide de retourner dans le salon. Il fait déjà bien nuit en ce soir de novembre. Enroulé dans mon plaid, je fixe la fenêtre devant moi. Je ne sais pas vraiment pourquoi, je me dis que peut-être je vais voir Louis coller sa tête contre la vitre pour me faire ses plus belles grimaces. À cette pensée, je ne peux m'empêcher de rire. Il adorait faire ce genre d'âneries. Mon cœur se sert à chaque fois que son visage apparaît dans mes souvenirs. En quittant du regard la fenêtre, je remarque que je n'ai toujours pas ramassé toutes les photos que j'ai faites tomber l'autre jour. Je décide alors de les ramasser. Je souris en voyant ces photos d'époques différentes.

Celle-ci date de seulement quelques jours après que nous nous soyons mis ensemble

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Celle-ci date de seulement quelques jours après que nous nous soyons mis ensemble. Nous étions de vrais gamins amoureux, nous étions niais et remplis d'espoir.

Et cette photo est la dernière que nous avons prise

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Et cette photo est la dernière que nous avons prise. Gemma venait d'immortaliser le plus beau jour de ma vie, la demande de Louis. Je fonds en larmes en revoyant cette image, nous étions tellement heureux. Je me rappelle exactement comment cela s'est passé. Je revenais de chez ma mère, elle m'avait invité à boire un café car elle voulait « que l'on discute tous les deux comme avant ». Ce que j'ai trouvé très bizarre car nous le faisions régulièrement. Quand j'ai passé la porte, j'ai entendu des cris de joie plutôt féminins. Je me suis donc précipité dans le salon, Louis était dos à moi et c'était Gemma en face de lui. Je leur ai donc demandé, avec un peu d'inquiétude, ce qu'il se passait. À ce moment là, Louis se retourne vers moi en cachant quelque chose dans son dos. Gemma souriait tellement qu'elle me faisait peur. Je me suis avancé vers mon homme en lui demandant si tout allait bien pour lui. Il m'a répondu que rien ne pouvait aller mieux si ce n'est qu'il avait besoin de ma réponse à une certaine question. De là, je n'ai pas eu le temps de répondre qu'il était déjà un genou à terre. Il me regardait avec tellement d'amour dans les yeux que je croyais fondre sur place. « Veux-tu m'épouser Harry? », il n'a prononcé que ces quelques mots. Je n'ai pas hésité une seule seconde avant de lui dire oui. Et c'est ainsi qu'après une longue séance de câlins et de bisous, comprenant les cris de joie de Gemma bien-sûr, la photo est née.

Il est très tard quand j'ai enfin fini de remettre la maison en ordre, je décide d'aller me coucher. Je suis allongé dans ce si grand lit tout seul, il fait froid sans lui. L'ironie dans tout cela est que son pyjama est encore sous son coussin. Je pris le temps de le sentir et de le tenir contre moi avant de le remettre à sa place, j'ai peur qu'il perde son odeur. Sur quelques derniers souvenirs, je m'endormis le cœur lourd.

Oh mon amour, je t'en supplie reviens-moi.

Le journal d'un soldat. [larry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant