Le journal d'un soldat. [larry]

Chapitre 2 - Vivre sans lui

Harry

Une semaine que je vis, ou plutôt survis sans Louis. Il est temps que je reprenne le cours de ma vie et cela commence par retourner travailler. Enfin, ce n'est pas vraiment un choix car mon congé s'arrête aujourd'hui. Je travaille dans une agence de mannequin à Los Angeles, elle appartient à un ami qui était lui-même mannequin il y a quelques années. Grâce à son succès, son agence a très vite pris de l'ampleur et est aujourd'hui l'une des meilleures agences de Californie. Le grand Zayn Malik a toujours été l'un de mes plus fidèles amis, à la création de son agence, il m'a tout de suite proposé un poste de conseiller. Ça n'a pas l'air de payer de mine dit comme ça, mais je suis le conseiller du patron, autrement dit, je gère l'agence avec lui et n'ai donc pas à me plaindre de confort de ce poste.

Arrivé à l'agence, je me dirige tête baissée vers mon bureau situé au deuxième étage, juste en face de celui de Zayn. Ce dernier est déjà présent et se lève de son bureau dès qu'il me voit. J'aurais préféré qu'il ne vienne pas me voir tout de suite, n'étant pas très enthousiaste à avoir une quelconque conversation aujourd'hui mais que voulez-vous, les murs de nos bureaux ne sont que des vitres. À peine installé sur mon fauteuil que Zayn entre déjà. Il marche d'un pas non assuré et s'assoit sur le fauteuil devant mon bureau. Je vois bien qu'il hésite à engager la conversation, je le devance.

- Bonjour Zayn, oui je vais bien tu n'as pas à t'inquiéter. Dis-je avec un petit sourire hypocrite.

- Harry... je sais parfaitement que tu ne vas pas bien, je n'allais pas te poser cette question idiote. J'allais plutôt te demander si tu étais certain d'être prêt à travailler à nouveau, il joue avec un crayon qui trainait par là.

- Pour être honnête, je n'en ai absolument aucune idée. Mais c'est toujours mieux d'être ici que de rester chez moi à attendre que Louis passe la porte en criant qu'il est rentré. Je crois que j'ai besoin de penser à autre chose, je dois avancer, je n'ai pas le choix.

- Tu sais, quand mon père nous a quittés il y a 3 ans, j'étais un peu dans le même état. Je restais là dans le coin du salon à attendre qu'il rentre et qu'il câline ma mère dans la cuisine en disant qu'elle lui a manqué pendant la journée. Puis un jour, j'en ai eu assez d'attendre et j'ai repris le cours de ma vie. Cela m'a vraiment aidé à accepter la situation. C'est pourquoi je pense que tu fais le bon choix. Me sourit-il avec compassion.

- Je me rappelle de cette période, c'était vraiment compliqué pour ta famille et toi. Je te remercie de me soutenir, tu es quelqu'un de bien.

- Je le sais et tu l'es aussi Harry. Sois fort. Si tu as besoin de quoi que ce soit, viens me voir, dit-il en se levant pour retourner dans son bureau. Allez au boulot maintenant! Il y a une tonne de dossiers qui t'attend.

Je pouffe en secouant la tête et le salue avant de piocher l'un des dossiers posé sur mon bureau. Je l'ouvre et commence à en lire le contenu. Il s'agit de la maquette d'un grand projet pour l'entreprise. Ce projet n'est autre qu'un immense défilé de haute couture dirigé par nos soins.

J'allume mon ordinateur pour commencer à préparer tout ce qu'il nous faut pour mener ce projet à bien. J'ai un instant de pause quand je vois mon fond d'écran qui n'est autre qu'une photo de Louis et moi en vacances à Barcelone.

Flashback juillet 2014

- Lou, reviens tout de suite ici! M'écriai-je en essayant de bouger le moindre membre sous ce tas de sable. Cet idiot a eu la merveilleuse idée de m'enterrer dans le sable et de me laisser en plan car monsieur avait chaud et voulait se baigner.

- J'en ai pour deux minutes Sun, garde bien ta casquette! Hurla-t-il en courant vers la mer.

Je souris à ce souvenir. Ce soir là, j'étais tellement fâché que je lui ai tourné le dos toute la nuit. Le lendemain matin, il s'était levé très tôt pour me ramener un petit déjeuner digne de ce nom.

Je secoue la tête et me remets au travail. Je suis venu au bureau pour ne justement plus penser à lui constamment. J'ouvre alors mes listes de contacts afin d'y trouver nos potentiels investisseurs. Je sélectionne les personnes les plus éligibles pour le défilé et leur envoie un mail afin de leur soumettre notre proposition.

Je suis content de travailler sur ce projet de défilé. Si j'en crois la maquette de Zayn, ce défilé sera l'un des plus grands jamais organisé. Tout un tas d'artifices, de thèmes, d'invités spéciaux... c'est juste impensable. Victoria's Secret n'a qu'à bien se tenir.

Il est pas loin de dix-huit heures quand je décide enfin de sortir de mon bureau. J'ai passé le reste de la journée à travailler sur le projet. Zayn est passé me voir quelques fois, sûrement pour s'assurer que j'allais bien. En parlant de lui, il est rentré il y a une dizaine de minutes. J'empreinte l'ascenseur et sors de l'immeuble. Je monte dans ma voiture et prends le chemin de la maison.

Après avoir pris un long bain bien chaud, j'ai enfilé un t-shirt et un short de sport puis je suis descendu m'affaler sur mon canapé. À côté de moi se trouve le journal de Louis. Pour être honnête, j'angoisse à l'idée de le lire. C'est la dernière chose qui me reste de lui et je suis terrifié de le finir trop vite. Je mets mes angoisses de côté et prends le petit livre en mains.

Vendredi 12 février 2016

Bonjour Harry, j'espère que tu vas bien aujourd'hui. Si je ne me trompe pas, nous sommes encore vendredi à Los Angeles. Le vendredi, tu aimes prendre un bain bien chaud et mousseux avec un verre de vin. C'est cliché, oui, mais Harry, tu es un cliché tout entier. Je t'aime pour ça. Tu as toujours su montrer à tout le monde qui tu étais vraiment. Tu n'as jamais eu peur d'affronter le monde qui t'entoure. Je te l'ai sûrement déjà dit de nombreuses fois mais tu es ma force. Tu es celui qui me donne envie de me surpasser chaque jour juste pour voir ce regard fier et rempli d'amour sur ton visage. Et je sais que tu rougis en lisant mes belles paroles, c'est pour cela que j'aime te dire ce genre de choses. Tu es mon univers.
Assez parlé de toi love! Pour ma part, ces deux derniers jours n'ont pas été très réjouissants. Les menaces ne font qu'augmenter, nos plans d'attaque ne cessent de changer car nous sommes contrés à chaque fois. J'ai voulu t'envoyer un mail tout à l'heure pour que tu aies de mes nouvelles « en direct » mais le commandant a fait couper toutes communications extérieures au Pentagone. J'ai peur Harry, alors je pense à toi. Je dois te laisser, une équipe vient de revenir et il y a quelques blessés superficiels. Prends soins de toi mon amour. Je t'aime de toute mon âme.

Ton Louis.

J'essuie une petite larme qui a coulé inconsciemment. Je n'imagine pas la pression qu'il devait y avoir sur le terrain. Louis, crois-moi, tu es quelqu'un d'honorable et je n'ai jamais cessé d'être fier de toi. Un jour, j'obtiendrai justice pour toi. Je te le promets mon ange.

Il est temps que j'arrête de pleurer et que j'honore la mémoire de Louis correctement. Demain est un nouveau jour.