Chapitre 1. Je suis séquestré dans un placard à balais

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J'avais décidé de sortir à 5 heures du matin. Je marchais dans le couloir le plus discrètement que me permettait le sol grinçant de l'orphelinat. Je descendais les escaliers, une marche après l'autre. J'en étais sûre, c'était la dernière fois que mes pieds touchaient ce bois froid et que mes mains effleurées le papier peint déchiré du mur. J'eu un petit pincement au cœur en sentant sous mes doigts une petite gravure. Elle était là depuis des années, c'est Léo qui avait inscrit une petite croix pour signifier que la prochaine marche grincé, pour qu'on puisse l'éviter lorsqu'on allait chercher à manger la nuit. J'évitai la marche et tendis l'oreille, J'entendais des bruits dans la cuisines, comme je l'avais prévu la directrice était réveiller, à part elle, normalement, tout le monde dormais. Bien sûr, les normes ne concernaient pas Léo, j'aurais dû m'y attendre. Sans même avoir le temps de réaliser qu'il m'attendait dans l'ombre je me retrouvai dans le placard à balais entre les chiffons et les bassines, en plus d'être dans une situation ambiguë aux yeux de n'importe quelle personne extérieure j'étais extrêmement mal installé et une serpillère goutait sur ma tête. Génial.

-Tu comptais partir où comme ça ?

De pire en pire, un interrogatoire maintenant.

-Nulle part.

-Tu pense vraiment que je vais croire que tu allais te balader au clair de lune et revenir une ou deux heures après ?

-J'avais une folle envie de me promener.

-en plein mois de décembre ? Et il pleut au cas où tu ne l'aurais pas remarqué.

-C'est triste un hiver qui commence comme ça, tu ne trouves pas ?

-Ne Change pas de sujet ! Où est-ce que tu vas ?

Impossible de lui faire oublier que je m'apprêtais à partir, premièrement parce qu'il est pas complètement stupide, deuxièmement parce qu'il se serait forcément rappeler à un moment ou à un autre qu'il devait avoir une raison valable de discuter d'hiver pluvieux dans un placard à balais à 5 heures du matin. Donc j'avais le choix entre lui dire la vérité ou l'assommer avec une bouteille de récurant pour toilette. Loupé la bouteille était trop loin, bon, première option

-On est en décembre comme tu l'as dit. Le 21.

Voilà j'avais lâché la bombe.

-Et alors ?

Rectification : il est complètement stupide

-Tu as oublié ?!

-Heu...non...mais au cas où je me rappellerais plus tu devrais peut-être m'expliquer...

Je me tapai le front avec la paume de ma main (enfin je le faisais dans ma tête vu que je ne pouvais absolument pas bouger mon bras au risque de faire tomber un balai), j'étais désespéré par sa mémoire qui n'excédait pas 2 minutes mais néanmoins amusé par le retournement de situation, c'était à son tour d'être pris en flagrant délit.

-On va enfin pouvoir partir de cet orphelinat de malheur et tu ne te rappelle même pas pourquoi ! Lui-dis-je avec un air suffisant signifiant « eh ouais moi au moins je m'en souviens »

On avait tous les deux été abandonné ici sans trop savoir pourquoi, moi à 4ans et lui à 5ans, avec comme seule indication nos prénoms. Désormais dix ans été passé et personne ne nous avait adopté. Pourtant nous n'étions pas des horreurs de la nature, pas des idiots ni des personnes méchantes. Bref, à première vue c'était assez difficile de savoir pourquoi ça faisait aussi longtemps qu'on vivait dans cet orphelinat, que je ne porte pas spécialement dans mon cœur grâce à cette charmante harpie qui nous sert de directrice, en voyant tous les autres enfants partir dans leur nouvelles familles. Apparemment les gens ne s'intéressaient pas à nous car on ne se mélangeait pas aux autre, qu'on dégager une «aura» étrange (qui a tendance à téléporter comme par magie les personnes loin de nous, mais sérieusement dîtes qu'on put tant que vous y êtes) et que enfin on avait tous les deux une marques bizarre sur le poignet, qui ressemblait à des tatouages. Un pentagramme, un pentagramme sur le poignet gauche. On ne savait pas d'où ça venait, ce que c'était et pourquoi on avait la même «trace» au même endroit. Et c'est trois choses réunit pesé en notre défaveur.

-Ha, tu parles de ces lettres anonymes ?

Enfin, pas trop tôt.

-Exactement.

Quelques semaine avant on avait tout simplement trouvé sur nos lits deux lettres identique qui nous disait que le jour du solstice d'hiver on partirait de cet endroit. Evidemment j'avais de suite préparé un petit sac d'affaires et commencé à compter les jours.

-Tu fais confiance à quelqu'un qu'on ne connaît pas ?

-C'est mieux que de rester pourrir ici.

-c'est peut-être un psychopathe

Léo qui me faisait une leçon de bonne conduite et de prudence, une première.

-ça m'est égal

-un violeur d'enfant

-ne dis pas n'importe quoi, la lettre dit qu'il sait pour nos marques. J'ai envie de comprendre c'est tout.

Il sembla sur le point de répondre mais ne dit rien, réfléchi quelques minutes en silence comme pour se remémorer la lettre. Enfin il hocha la tête doucement en regardant son poignet. Quand il releva ses yeux vers moi je vis la lueur de curiosité que j'attendais de sa part, après encore quelques secondes il parla et je sursautai presque au son de sa voix

-et, dis-moi, tu partais là ? dit-il, accusateur, en regardant mon sac qui pendait lamentablement de mes épaules

-euh oui

Méfiance, son sourcil haussé ne signifiait rien de bon : il avait nécessairement trouvé quelque chose à redire.

-sans moi

Ouch, touché. Obnubilé par l'idée de partir j'en avais oublié la notion « Léo existe » et ce crétin commençait à ricaner en voyant ma difficulté à trouver une excuse et mes joues rougissante

-je je partais en éclaireur pour voir..euh..si je voyais quelqu'un.. Bafouillais-je honteuse.

-ouais je te crois. Se moqua-t-il en m'adressant un clin d'œil effronté. Oui tout à fait un clin d'œil peut être effronté, suffit de connaitre cet idiot pour vite le réaliser.

Le sol craqua devant le placard, nos souffle se coupèrent et j'eu le plaisir de voir Léo perdre son air moqueur. On recommença à respirer quand la porte de la chambre de la directrice se verrouilla, après s'être préparé un thé elle remontait toujours en attendant le réveil général à 8heure.

On sortit du placard et je me glissai jusqu'à l'entrée du bâtiment, Léo sur les talons. Je mis mes chaussures, lui aussi. Enfin je m'apprêtais à tourner la clé dans la porte puis ouvrir quand Léo attrapa mon poignet et se mit à chuchoter ironiquement

-et qu'est-ce que tu fais après ? T'espère quoi ? Qu'un mec nous attende devant la porte avec un super-moyen de transport pour nous emmener loin de cet endroit ?

-j'ai pas réfléchi à ça, on verra bien.

J'ouvrai enfin la porte, puis frissonna en sentant le vent frais. Je m'engouffrai dehors, il me suivit. Devant nous se tenait un homme assis sur une pierre qui se retourna quand on sortit. Derrière lui : un traîneau tiré par deux chevaux ailés, le super-moyen de transport.

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