Le collège aux marronniers

0. Introduction

Prenez s'il vous plaît vos lunettes, et mettez-les sur votre nez. Si vous n'en avez pas, ce n'est pas grave. Vous n'avez qu'à faire semblant.

Enfin, vous pouvez aussi prendre un bon chocolat chaud et vous installer au coin du feu... Sauf si vous n'avez pas de feu.

Peu importe, du moment que vous êtes attentif ou attentive au récit que je vais vous conter.

Prenez un pays, n'importe lequel. Excluez ceux où les gens ne croient pas à la magie - ces gens-là n'ont rien compris à la vie, mais qu'importe - et ceux qui ne comptent aucun château. C'est bon, vous l'avez ? Bien.

Prenez maintenant, dans ce pays, une forêt, de préférence épaisse et mystérieuse. Les sylves un peu plus clairsemées conviennent aussi.

Ensuite, prenez un garçon. Pas n'importe lequel : plutôt petit de taille, avec des cheveux noir charbon, des yeux vert menthe - menthe chocolat, si possible -, des lunettes épaisses à monture rouge et des tâches de rousseur. Vous le visualisez bien ? Vous l'avez en tête ? Parfait. Je savais que je pouvais compter sur votre imagination.

Mais attendez ! Ce n'est pas terminé : ce garçon, il faut qu'il ait une douzaine d'années, et qu'il s'appelle Tim. Tim de Port d'Eloi. Je sais, c'est précis, mais faites un effort.

En ce qui concerne son caractère, une forte propension à se jeter dans les problèmes tête la première, une poignée d'insolence et une pincée de désinvolture devraient suffire.

Une fois que vous avez ces détails bien ancrés dans votre mémoire, vous pouvez ouvrir grand vos oreilles et les connecter à votre cerveau - chose plutôt nécessaire pour comprendre mon histoire.

Cette histoire, elle commence le lundi vingt mai d'une année comme une autre, le jour où Tim se retrouva planté devant une grille en fer forgé, entre ses deux parents et avec une valise à la main.

À ce moment-là, il n'en menait pas large, je peux vous le dire. Et si vous doutez de la véracité de cet élément, voici un détail qui peut vous assurer de ma bonne foi : Tim, c'est moi.