Instinct Paternel

38 - 4 juin 2018

Stiles, Lydia et les Winchester eurent de la difficulté à trouver le bar Rumor, probablement parce qu'ils le confondirent avec un vieux bâtiment en ruine. La peinture écaillée qui ornait les murs extérieurs leur permettait de distinguer parfaitement les lattes de bois pourri qui servaient de fondation à la maison décrépite. Chaque matériau menaçait de s'effondrer à tout moment, si bien que la petite troupe commença à craindre pour sa vie avant même de mettre le pied à l'intérieur.

Les fenêtres étaient tellement crasseuses qu'elles laissaient à peine pénétrer les rayons du soleil, alors il leur fut impossible de regarder au travers pour distinguer ce qui se passait entre ces quatre murs précaires. Dean décida donc qu'il leur serait plus prudent de se séparer et fit signe à Sam et à Lydia d'inspecter les alentours pour assurer leur sécurité pendant que Stiles et lui entreraient à l'intérieur du bar pour y confronter Gerard.

-Pourquoi vous, Dean ? s'insurgea Sam en faisant de son mieux pour ne pas trop hausser le ton. Je te rappelle qu'il ne vous aime pas tellement, alors comment tu comptes le convaincre de nous aider ? Lydia et moi devrions y aller. Vous resterez en retrait et vous interviendrez seulement si les choses viennent à mal tourner.

-Sans vouloir te manquer de respect, Sam, tu n'as jamais eu à affronter Gerard, donc tu ne connais rien de ses tactiques, de ses manières et de ses habitudes, lança Stiles pour appuyer les ordres de son père. Dean et moi saurons comment l'aborder et exploiter ses faiblesses. Et puis, ça lui fera beaucoup trop plaisir de voir ses vieux ennemis le conjurer de les aider, il ne pourra pas cracher sur l'occasion.

-Il ne fera rien gratuitement, j'espère que vous êtes au courant, lâcha Lydia. Est-ce qu'on détient au moins quelque chose qui soit susceptible de l'intéresser pour négocier avec lui ?

-Il nous dressera bien une liste de ses revendications, raisonna Stiles en se dirigeant vers l'entrée du bar, Dean à sa suite. Vérifiez s'il n'y aurait pas d'autres sorties à l'arrière et gardez l'œil bien ouvert. Gerard est peut-être vieux et complètement cinglé, mais il est futé. La dernière chose dont on a besoin, c'est qu'il nous prenne par surprise.

Lydia et Sam hochèrent la tête à l'unisson avant de tourner les talons. Ils disparurent à l'angle de l'immeuble juste au moment où Stiles ouvrait la porte du bar et pénétrait à l'intérieur.

Les yeux de Stiles et de Dean eurent de la difficulté à s'habituer à la noirceur ambiante. Tout ce qu'ils purent percevoir pendant de longues secondes, ce fut la fumée de cigarettes qui enveloppait toute la pièce d'un épais nuage malodorant. Et puis, lentement mais sûrement, les deux chasseurs purent distinguer un nombre impressionnant de silhouettes dans l'obscurité. Il n'était même pas encore midi, et pourtant le bar était plein à craquer d'hommes de tous âges et de toutes tailles qui rivèrent leur attention sur les nouveaux venus dès qu'ils mirent le pied dans le bar. S'ils souhaitaient profiter de l'effet de surprise pour intercepter Gerard, alors c'était peine perdue : ils faisaient bien trop tache parmi ces souillons alcooliques.

-Vous êtes perdus, les filles ? s'esclaffa un homme baraqué aux allures de motard assis sur l'un des tabourets du bar. On peut p't-être vous aider à r'trouver vot' chemin.

-Non merci, Motorpsycho, on est exactement là où on veut être, répliqua Dean d'un ton cinglant.

Tous les hommes qui étaient jusqu'à présent assis se levèrent d'un bond pour encercler les nouveaux venus d'un air menaçant, mais Dean et Stiles n'y portèrent pas attention. Ils détaillèrent chacun d'entre eux du regard à la recherche de Gerard, mais le patriarche de la famille Argent n'était visible nulle part.

-Comment tu m'as appelé, espèce de petite pute ? cracha le motard en se frayant un chemin jusqu'à L'aîné Winchester.

-Du calme, Johnny Strabler, on n'est pas venus ici pour chercher la merde. On m'a dit que Gerard Argent était un copain à vous. Vous l'auriez vu ?