Le Caporal 𝓮𝓷𝓽𝓻𝓮𝓹𝓻𝓮𝓷𝓪𝓷𝓽 .

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Tes muscles te faisaient atrocement mal, tu te surpassais, aujourd'hui. Tes nombreux entraînements avaient porté leurs fruits. Jamais tu ne t'étais sentie aussi vivante ; au top de ta forme.

Depuis les lourds  événements de ces dernières mois, tu devais absolument te défouler, sous peine d'exploser face à la première recrue qui oserait bavarder pendant tes instructions. 

Bien que ravie pour la promotion d'Hanji en tant que major,  tu ne pouvais t'empêcher de penser à Erwin. Du moins, aux circonstances de sa mort.

Certes, vous n'étiez pas les meilleurs amis du monde, mais tu l'appréciais beaucoup.
Erwin avait de la prestance, de l'éloquence et savait toujours quoi faire au bon moment, même dans les situations complètement désespérées. Tu l'admirais pour toutes ces qualités, celles-là mêmes qui t'avaient tant de fois insufflé un peu d'espoir et de courage. Sa perte était une grande tragédie et le moral des rares soldats rescapés touchait le fond.

Armin, le premier concerné, exclu d'abord pendant un temps par les nouvelles recrues, ne pouvait pas se défaire de la culpabilité empreint dans son regard. Quant à Eren, on ne le voyait plus beaucoup ; Livaï non plus, d'ailleurs.
Tu savais que le major et le caporal étaient proches, ce dernier avait peut-être perdu son seul ami. Cette expédition était un succès, certes, bien amer.

Quant à toi, propulsée au grade d'instructrice, tes capacités en combat rapproché laissaient à désirer. Pour pallier à ce manque important au vue de ton grade, tes entraînements avaient été multipliés.
Quelle personne dans les rangs pouvait le mieux t'apprendre à te battre ?
Quelle question !
À vrai dire, c'est lui qui s'était proposé, il devait se changer les idées et toi, t'améliorer. Ça t'évitera d'aller embêter Mikasa, sûrement déjà bien préoccupée par Eren.

La sueur perlait sur ton front, tes vêtements collaient à ta peau et tes cheveux, négligemment attachés, virevoltaient dans tous les sens. Parfois tu pensais qu'il valait mieux tout raser, ce serait plus simple.

- T'as vraiment besoin d'une douche.

Sec et précis, Livaï avait toujours le mot pour faire plaisir. Tu te contentas seulement d'imiter un sourire. La fatigue t'empêchait d'aligner plus de deux phrases : à ce rythme il allait te tuer.

- Allez, une dernière fois et après je te lâche.

Il se redirigea face à toi, prêt à te mettre une nouvelle raclée. Tu venais presque à te demander s'il n'y prenait pas un certain plaisir.
Tes jambes te soutenaient difficilement, tu déglutis face à son air déterminé. Même s'il transpirait à grosses gouttes lui aussi, il semblait toujours déborder d'énergie.
Sans prévenir, tu te jetas sur lui, le plus rapidement possible pour tenter de le mettre au tapis. Ni une ni deux, l'un de tes genoux s'écrasa sur le sol alors que tu tentais de lui résister. Cette erreur t'as valu une douleur intense, aussi forte que le cri que tu venais de pousser, vidant tes poumons du peu d'air qu'il restait.

Tes larmes menaçaient de couler, tu te mordis la lèvre pour éviter de pleurer lamentablement devant ton supérieur. Les fesses clouées au sol, tu sentis des mains te soulever, faisant attention à ne pas te brusquer ni à te blesser d'avantage.

Quelques minutes plus tard, Livaï te déposa à l'infirmerie. Allongée, à moitié entre la vie et la mort, enfin c'était seulement ce que tu pensais. Tu peinais à garder les yeux ouverts, accablée par la fatigue et la chaleur.
Une éponge imbibée d'eau froide se déposa sur ton front, tu te sentais déjà beaucoup mieux.

- J'aurais pas dû te garder dehors aussi longtemps, avec la chaleur qu'il fait et ta condition physique presque inexistante..

Livaï te regardait, une pointe de culpabilité dans les yeux, ou alors du désespoir ? Peut-être un peu des deux. Tu n'avais pas la force de répondre, te contentant seulement d'attendre que quelqu'un vienne s'occuper de ton genou ensanglanté. La plaie commençait à coller au tissu de ton pantalon.
Tes yeux se dirigèrent vers lui, il fouillait tous les placards puis il revint auprès de toi avec quelques bouteilles et du coton dans les mains.

Livaï x Reader [OS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant