Le Caporal 𝓼𝓽𝓾𝓭𝓲𝓮𝓾𝔁. | UA

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Ah, quelle joie d'aller à la fac alors que l'on t'avait accordé une semaine de trêve. Le soleil pointait le bout de son nez, tu pouvais enfin te passer de ton gros manteau et de ton écharpe gigantesque grâce aux température qui acceptaient enfin de remonter.
Quelle idée, personne ne ferait une heure trente de trajet pour se rendre à l'université alors que tu n'en as même pas l'obligation.

À part s'il te le demandait.

Livaï à toi :

T'es où ?

Toi à Livaï :

J'arrive dans 20 minutes, tu peux déjà plus te passer de moi ?

Livaï à toi :

Je te trouvais moins chiante au début.


Tu pouffas face à sa réponse. 


Il avait sans doute prévu de squatter la bibliothèque tout l'après midi et de se servir de tes notes pour compléter ses cours. Si ça ne plaisait pas à certains, toi tu n'en avais rien à faire, c'était déjà un miracle qu'il puisse te relire alors que tu n'y arrivais pas toi-même.

Le campus était désert, quelques âmes rôdaient entre les bâtiments. Tu ne perdis pas une seconde pour te rendre à la bibliothèque des Lettres, perchée au sixième étage du bâtiment à l'allure d'hôpital.
Une fois à l'intérieur tu traversais l'entièreté de l'allée pour le retrouver à la table du fond, comme d'habitude, accompagné d'une pile de dictionnaires et de bouquins.

- T'en as mis du temps, la chieuse.

Il daigna à peine lever les yeux, trop plongé dans sa traduction.

- Bonjour à toi aussi, sois déjà content que je sois venue. Tu rétorquas, non sans cacher ton animosité.

Il ne répondit rien, un sourire en coin et fourra son nez une nouvelle fois dans son dictionnaire.
Tu grimaçais en lisant la couverture : "Dictionnaire du Moyen-Francais", il adorait les langues, surtout les langues que plus personne ne parlait ; il excellait en Latin, en Ancien Français alors que toi tu avais abandonné depuis longtemps. Tu te concentrais seulement sur la littérature et les langues vivantes, celles qui servaient encore à quelque chose, pour faire court.

- On bouge dans cinq minutes, j'ai presque fini.

Tu attendais patiemment que Livaï, ton cher camarade de promo, voulût bien lever ses fesses de la chaise.
Lorsqu'il eût fini ses incantations en ancien français, tu l'aidas à ranger ses vieux bouquins pour sortir plus vite.

- On va où maintenant ? Tu demandas dans un soupir.

- Suis-moi.

Sans rien ajouter, il descendit quelques étages pour s'engouffrer dans un nouveau couloir, dépourvu de couleurs. Livaï savait où il allait, tu te contentais de le suivre sans poser de questions, avant qu'il n'ouvre une salle de classe sans prévenir pour s'y aventurer.
Tu manquas d'exploser de rire lorsqu'il claqua la porte aussitôt, devant les étudiants interloqués par son intervention.

- Mauvaise salle.

Le tact, cet homme n'avait aucun tact, tu pensas pour toi-même.
Il ouvrit la prochaine porte, la salle était vide cette fois, et la referma derrière toi.

- Il n'y a jamais personne ici, le jeudi après-midi, on sera tranquille.

Tu établis ton campement à une table, près du tableau noir, avant de déballer toutes tes affaires.

Livaï x Reader [OS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant