Chapitre 13: Le prix de la liberté

42 2 0
                                    

Rayan se réveilla en sursaut. Il resta un court instant à essayer de mettre ses pensées en ordre puis il sera le poing et frappa à côté de lui. Le coup fut amorti par le matelas et produit un bruit ridicule, mou et sans ampleur. Le jeune homme ramena ses jambes vers lui et les posa en tailleurs près de lui alors qu'il s'essuyait le visage dans le creux de ses mains. Il prit une grande inspiration et essaya de se calmer, de revenir à la réalité. Il se sentait comme un adolescent qui venait de faire son premier rêve érotique : fébrile et perdu, se demandant ce qui était en train de lui arriver. Il était en colère, en colère contre lui-même, de ne plus réussir à contenir ses pulsions. Cette femme, la femme qu'il aimait, elle était en train de le rendre fou. Il ne pouvait plus rester avec Sharon, il ne voulait pas la faire souffrir, la faire tourner en bourrique aussi longtemps. Il fallait qu'il dise à ces deux femmes ce qu'il avait sur le cœur.

Un frisson lui parcouru l'échine. Il revit son rêve, ses mains caressant lentement la peau cannelle de la jeune femme, ses doigts se perdant dans ses cheveux sombres, dans es boucles endiablés et ses yeux plonger dans les siens, se perdre dans ce bleu marine si profond.

Rayan essuya du revers du poignet une goutte qui lui coulait le long de la joue. Il avait chaud, l'été s'était bien installé mais il n'avait toujours pas troqué sa couette contre une housse simple. Il leva les yeux en direction du petit miroir face à son lit. En effet, son front perlait légèrement mais ce n'était pas de la sueur qui lui chatouillait le visage. C'était des larmes. Il pleurait. Son cœur était serré, comme si un étau l'empêchait de battre. Il n'arrivait plus à respirer, il se sentait si fragile, à la merci du monde extérieur, des rire des autres et des doigts tendues qui le jugeraient s'il venait à avouer son amour. Il avait honte de ce sentiment alors qu'il savait pertinemment qu'il n'y avait pas de raison valable. Il regarda son réveille qui indiquait trois heures quarante-trois du matin. Avec difficulté, il avala sa salive et attrapa son téléphone. Jamais Hazel ne répondrait à cette heure-ci. Il appuya légèrement sur le petit téléphone vert à côté de la photo de contact de la jeune femme et les longs et interminables « bip » d'attentes se mirent à résonner. Il attendit. Une minute. Il allait raccrocher quand les bruits se stoppèrent net et furent remplacer par la voix mélodieuse et enjouée de la jeune femme.

« Rayan ? »

Il sursauta et son cœur se sera encore plus.

« Qu'est-ce que tu fais debout à cette heure, demanda-t-il froidement.

-Quoi ? »

Rien qu'à son ton, il sût qu'il l'avait vexée. Il secoua la tête de gauche à droite et resta silencieux un petit moment. Le bruit qu'il entendait à l'autre bout du fil lui avait bien fait comprendre qu'elle n'était pas seule, ni chez elle.

« J'étais à un concert, dit-elle finalement. Je suis restée avec mes amis après. Pourquoi tu m'appelle ?

-Je... J'avais besoin de parler.

-Tout va bien ? » s'inquiéta-t-elle finalement.

Il eut un petit sourire satisfait qui se brisa aussitôt en une grimace de douleur. Rien qu'en repensant à son rêve, ses doigts le démangeaient.

« J'ai besoin de te parler. Tu penses que tu pourrais venir me voir aujourd'hui ?

-Aujourd'hui ? Non, je travaille avec Castiel. Demain ? »

Rayan serra le poing. Il sentit de la colère lui monter dans la gorge. Pourquoi fallait-il qu'elle passe tout son temps avec ce type ? Pourquoi alors qu'elle pourrait être là, avec lui, à discuter, refaire le monde et rire, comme ils le faisaient autrefois, avant qu'elle n'emménage en ville ? Elle lui semblait tellement égoïste.

Sand in my ShoesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant