𝗟𝗜𝗙𝗘 𝗦𝗬𝗡𝗗𝗥𝗢𝗠𝗘

𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝟯

𝗜𝗡 𝗣𝗘𝗥𝗜𝗖𝗢𝗟𝗢

Je m'assois tranquillement sur la chaise en face de celle de Luca. Comme Marco le voulait, j'ai accepté d'avoir un rendez-vous avec lui. Luca m'a emmené dans un restaurant assez chic et bien placé dans la ville.

Malheureusement, je n'ai aucune discussion avec ce garçon, rien ne se passe. Nous commandons et Luca regarde ailleurs.

- Pourquoi voulais-tu un rendez-vous avec moi ? demande-je ennuyée.

J'ai l'impression de le sortir de ses rêveries. Il secoue la tête et se r-avance vers la table.

- Euh... Je n'sais pas trop... J'te trouve vraiment belle et j'voulais en savoir plus sur toi.

- Ah...

- Tu es bien la fille de Monsieur Brewer ?demande-t-il en étant vraiment indiscret.

Je ne sais pas ce que je suis censée répondre. Je ne sais pas si je dois me protéger en disant que non mais que j'ai un petit ami, ou en disant que oui mais Luca sait très bien que si c'est mon père, Marco ne voudrait pas n'importe qui comme gendre.

- Je n'ai pas envie de parler de lui, souffle-je sans réfléchir.

- Tu as l'air drôlement proche de ce motard, Draven c'est ça ?

La phrase de Luca me fait inconsciemment repenser à notre chute dans les vestiaires. Je me rappelle encore la sensation d'impuissance que j'ai ressenti sur le torse de Draven.

Je me mets une gifle mentalement. Comment puis-je penser à de telle chose sur ce garçon ? Je le hais. Ce que son père a fait est horrible, plusieurs choses que Draven a faites prouvent qu'ils sont pareilles. Je hais Marco comme Draven, alors je pouffe.

- Je ne suis pas proche de Draven. Il est juste important pour Marco donc je me dois de lui parler.

Luca allait répliquer mais mon téléphone sonne trois fois pour m'indiquer des messages. Tiens, Draven :

Sans même réfléchir, je me lève immédiatement. Récupère mon sac et coure dehors malgré mes talons hauts.

J'entends Luca crier mon nom mais ne l'écoute pas. Si Draven ne voulait pas que je reste avec lui ce n'est pas pour rien.

J'appelle un taxi qui arrive en quelques minutes. Je grimpe dedans et demande d'aller chez moi.

☀︎ ☀︎ ☀︎

Je pousse la porte d'entrée, les talons à la main et vois immédiatement Draven assit sur le canapé, il est appuyé contre ses cuisses en regardant devant lui, un de ses genoux s'agite tout seul, preuve qu'il n'est pas rassuré.

Quand il m'entend fermer la porte et balancer mes chaussures sur le carrelage, il se lève et se précipite sur moi.

Sans rien demander, Draven entoure mon cou de ses deux bras. J'hésite avant de passer mes mains dans son dos, je le fais finalement en remettant ce geste d'affection sur le coup de la peur.

Le visage enfouit dans mon cou, il me dit :

- Si Luca t'avais touché, je ne sais pas c'que j'aurai pu faire Ella...

Je ne réponds rien. Qu'est-ce que je suis censée répondre à ça ? Rien, absolument rien. Draven et moi avons été élevés comme frère et sœur c'est bien trop bizarre ce qui nous arrive ces derniers temps.

Doucement, je m'éloigne de lui. Draven baisse la tête et fixe le sol.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Vous étiez censé aller discuter avec Roberto pendant que je m'étais dans ma poche Luca.

- Je sais, je sais on... enfin j'ai merdé... avoue-t-il.

Je pose ma main sur son épaule pour qu'il relève la tête, je l'incite à venir s'asseoir avec moi sur le canapé.

- Explique-moi s'il te plaît.

Draven déglutit en regardant ses mains.

- Tout allait bien, mais Roberto a commencé à parler de Luca et toi, il disait que ce serait bien si vous pouviez être ensemble. Papa a dit que vous aviez le temps. Roberto insistait sur le fait que vous deviez être ensemble mais... mais mon père et moi avons dit que non, tu ne sortirais pas avec quelqu'un maintenant.

- Pourquoi ? Vous auriez dû dire que oui, je m'en fiche. Je l'aurai quitté peu de temps après Drav...

- Tu ne connais pas Roberto et encore ce pour lequel il est réputé.

- Alors explique-moi Drav, le supplie-je inconsciemment à voix basse.

- Luca sortait avec une fille bien, passé un temps. Roberto l'a obligé à se vendre pour des services... douteux si tu vois c'que j'veux dire. Il est hors de question que tu finisses à moitié nue sur un poteau en métal.

Je soupire. Draven a raison, je ne serai jamais capable de faire une telle chose et de toutes manières, je ne l'accepterai pas.

- Que s'est-il passé en suite ?

- Nous lui avons balancé ces arguments à la gueule, il s'est levé et a pointé une arme sur nous. Tu me connais, je me suis levé aussi et j'ai fait pareil sur lui. Roberto a tiré, et mon père m'a poussé pour se prendre cette balle... annonce-t-il la voix tremblante.

Ma bouche s'entrouvre. Aucun mot de sort de cette dernière. Draven baisse la tête, se sentant sûrement, trop coupable pour me regarder en face.

Prise d'un élan qui ne m'avait jamais pris auparavant, je fais glisser mes bras autours de son cou, montant sur ses jambes pour le serrer contre moi. Draven resserre mon corps contre le sien en s'appuyant contre le dossier du sofa, il caresse mes cheveux pendant que j'entortille mes doigts sur les cheveux du haut de son crâne.