Jumeaux Assassins

L'Amour

Je me tenais dans l'entrée du café, tremblante de rage. Ils avaient osé...insulter...Karma... Une main se posa sur mon épaule et je dus me faire violence pour ne pas tordre le bras de Nakamura-san. Elle n'était pas l'objet de ma colère, je devais juste me calmer.

Nakamura- n'écoute pas leurs bêtises. Ce ne sont que des crétins !

Aisu- hum...

Nakamura- allez, sourie un peu ! Va t'asseoir là bas et attend moi. Je vais nous prendre la spécialité de ce café ! Pas la peine de sortir ton porte monnaie, c'est moi qui paie. Après tout, je t'ai invité, non ?

Aisu- même si tu m'as invité, je préférerais payer ma part.

Nakamura- au pire, c'est toi qui paiera la prochaine fois !

Aisu- d'accord.

Je me dirigeais vers la table qu'elle m'avait indiqué et regardais autour de moi. Les clients étaient pour la plupart des groupes d'adolescents venu discuter de tout et n'importe quoi, se relaxer et se tenir loin des études tant qu'ils le pouvaient. Dans quelques semaines, la préparation des examens trimestriel commenceraient et il ne serait plus question de faire des sorties autre part qu'à la bibliothèque. Ils deviendraient tous des zombies. Je les plaignais sincèrement. Je restais à observer tout ce qui se trouvait autour de moi pendant quelques minutes encore, puis Nakamura-san revint avec nos commandes.

Nakamura-san- c'est des profiteroles ! Ce dessert vient d'Europe et c'est juste trop bon ! C'est des choux à la crème auquel tu ajoutes du chocolat fondu et une boule de glace à la vanille. Vas-y, goûte !

Aisu- mais... C'est pas un peu trop gras ? Karma dis que je ne dois pas manger des trucs trop gras ou trop sucré car c'est mauvais pour la santé.

Nakamura- je ne voyais pas Karma-kun en mère poule... Ça doit pas être facile à vivre tous les jours !

Aisu- ça me convient ! J'aime bien quand il me chouchoute ! Et c'est pour ça que je ne peux pas le partager avec n'importe qui.

Nakamura- mais je ne suis pas n'importe qui ! Je suis gentille intelligente, belle...

Aisu- modeste?

Nakamura- exactement ! Et en plus j'ai bon goût, donc tu vas me faire le plaisir de croquer dedans cette petite merveille et me dire ce que tu en penses !

Je regardais mon assiette avec curiosité. Ça sentais très bon et je ne mis pas longtemps à céder à la demande de Nakamura-san. Dès la première bouché, je compris pourquoi elle m'avait pris ce dessert. C'était délicieux et tout doux. Toutes les saveurs se mêlaient dans ma bouche.

Aisu- c'est sucré... Et c'est trop bon !! Tu m'as dit que ça s'appelait comment, déjà ?

Nakamura- des profiteroles.

Aisu- je... Je veux manger ça tous les jours de ma vie...

Nakamura- si tu fais ça, tu vas devenir grosse et peut-être même diabétique. Une fois dans le mois, ça passe, mais en manger trop est mauvais pour la santé. Et si Karma-kun apprend que c'est à cause de moi... Je vais pas faire long feu !

Aisu- mais... C'est si doux... Je veux en manger plus ! Pourquoi c'est si calorique...

Nakamura- je ne sais pas, mais ça me fait aussi mal que toi ! Ne pas pouvoir en manger quand on veut, c'est cruel, mais il le faut !

Aisu- pfff...

Nakamura- et si on parlait d'un sujet un peu plus intéressant ? Tu connais mon intérêt pour ton frère, mais moi, je ne sais rien de ta vie amoureuse ! Et vois-tu, je suis très curieuse.

Aisu- il n'y a rien à dire sur ma vie amoureuse. Je ne sais même pas ce que ça fait d'être amoureuse !

Nakamura- mais ça, je peux te l'expliquer ! L'amour, c'est quand dès que tu vois cette personne, tu veux lui faire pleins de câlins et le garder avec toi pour toujours, le rendre heureux et rien que le fait de la voir sourire te fait aussi sourire.

Aisu- mais Nakamura-san... Tu dois te tromper. Parce que sinon, ça voudrait dire que je suis amoureuse de Karma.

Nakamura- mais non, c'est pas la même chose, ah ah ah !

Aisu- pourquoi tu rigoles ? Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle.

Nakamura- je me suis mal exprimée. Ce que tu ressents pour  Karma, c'est aussi de l'amour. Mais ce n'est pas la même chose parce que l'amour que tu ressents pour lui, c'est de l'amour fraternel. C'est la même chose mais en même temps, c'est complètement différent.

Aisu- je comprend pas...

Nakamura- tellement innocente et naïve... Tu es trop mignonne, Aisu-chan ! Je peux t'appeller comme ça, hein ?

Aisu- oui, bien sûr, mais ça ne m'explique pas la différence entre l'amour fraternel et l'Amour.

Nakamura- je sais pas vraiment comment je pourrais l'expliquer... Je suis fille unique, après tout ! Et si tu demandais directement à Karma-kun ? Il s'y connaît presque autant que moi sur le sujet ! C'est mon partenaire de crime, après tout !

Aisu- partenaire de... Crime ?

Nakamura- yep! C'est ensemble qu' on fait les meilleurs blagues et qu'on travesti Nagisa-chan !

Aisu- vous êtes plus proche que ce que je pensais. Tu n'as pas besoin de moi en fait ! Tu te débrouilles très bien !

Nakamura- en fait, j'aimerais me rapprocher de ma future belle sœur !

Aisu- ahhhhh, d'acco... Attend, quoi ?

Nakamura- ah ah ah ! Tu devrais voir ta tête ! Elle est trop drôle ! Je rigole ! On est encore jeune après tout !

Aisu- ah ah... Oui... Il commence à se faire tard. Karma va s'inquiéter si je ne me dépêche pas.

Nakamura- c'est vrai qu'il est déjà 19h passé  ! C'était cool de parler avec toi. On se voit demain en cours ! Nakamura-san se leva, me salua de la main et sorti du café en courant. Je suivie son exemple et me depechais de rentrer à la maison. Bien qu'il ne soit pas si tard que ça, la nuit était déjà tombée, ce qui donnait au rue un air inquiétant. Je regardais distretement mon téléphone et remarqua avec angoisse que j'avais 18 appels manqués. Tous de Karma. J'avais oublié de le prévenir que je sortais avec Nakamura-san et je l'avais ignoré quand il m'avait appelé, pour qu'on rentre ensemble, trop dans les vappes. Je me précipitais chez nous en espérant qu'il ne serait pas trop en colère mais en arrivant à la porte, je me rendis compte que mes espoirs étaient vains. Karma était sur le péron de la porte, assis par terre, la tête sur les genoux.

Aisu- hum hum...

Karma- Aisu...? C'est toi ?

Aisu- je... J'étais avec Nakamura-san. On a été dans un café et ne n'ai pas vu le temps passer ! Désolé ! Ne m'en veut pas !

Karma- tu es assez grande pour faire ce que tu veux. Après tout, c'est ta vie, pas la mienne. Je n'ai aucune autorité sur toi.

Il se leva et rentra dans la maison, sans même me jeter un regard. Je savais qu'il ne serait pas contant, mais j'espérais au moin qu'il me fâche. Qu'il me regarde. Sans un mot, je le suivie à l' intérieur et me rendie dans ma chambre. Je n'y dormais jamais car d'habitude, je passais mes nuits avec mon grand frère, mais là, il fallait sans doute mieux le laisser tranquille. Il ne m'en voudrait pas longtemps de toute façon. Je me glissait dans les draps et me roulais en boule. Je n'avais pas mangé, mais le dessert de tout à l'heure pesait lourd dans mon estomac. Le poid de la culpabilité. Je ne savais même pas pourquoi je ressentais ce sentiment. J'avais bien le droit de sortir avec des personnes ! Et puis, c'était lui qui m'avait dis de me faire des amis ! Je n'avais pas besoin qu'il me surprotège.