5 chapitres. ✔
1976 - cinquième année des Maraudeurs
(dans le même style qu'《Orange Cannelle》)
Lorsqu'on apprend que quelque chose de dangereux s'échappe, que le gouvernement le recherche, mais que chez les Black, on touche le pouvoir du bout des do...
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Elle est là, dans sa peau de lys noir. Sirius a des frissons. C'est elle. Elle approche dans sa belle robe blanche. Sa peau a une complexion parfaite. Pleines de louanges. Délicates. Elle dépose son regard de funérailles sur lui.
- Je pense que tu veux me parler, Sirius. Non ?
Il hésite. Il a envie de lui poser la question. Comment passer dans un puit sans fin et survivre ? Arriver de l'autre côté. Quelles sont les conséquences ? Ces objets qui sans gravité se heurtent les uns les autres. Mais il hésite. Il a un doute. Une petite boule épineuse comme un oursin dans l'estomac. Il observe Amour. Il n'est pas rassuré. Il n'aime pas sa présence. Elle l'angoisse.
Kâ se tourne. Elle sourit. Elle comprend. Elle comprend vite. Parce qu'elle a été tant de gens différents. Pour vivre. Survivre. S'amuser. Connaître. Créer. Fuir.
- Amour, mon aimé, tu peux disposer.
- Comme vous le souhaitez.
La grande silhouette part. Il va rejoindre la salle à manger. Faire patienter les hôtes. Comme un géant de pierre, il tire son inquiétude avec lui. Sirius regarde de droite à gauche. La fugitive et lui.
- Nous sommes seuls ? demande le jeune Black.
- Je ne suis jamais seule, parce que je suis tout le monde.
Sa peau sombre devient lait. Elle perd plus de la moitié de ses centimètres. Elle prend l'apparence d'une gamine pas plus haute que trois pommes. Dans un pyjama rose. Elle court autour de Sirius, déboussolé. Elle rigole aux éclats. Puis elle se roule par terre et grandit. Grandit. Grandit encore jusqu'à devenir un colosse à la barbe rousse. Un viking au casque de fer. Une hache sanguinolante dans son dos.
- Que veux-tu savoir, boy ?! demande la voix grave, brutale, un brin amusée.
Sirius n'a plus de mots. Son vocabulaire s'envole comme un nuage de colombes blanches. Les livres se ferment sous ses yeux. Les dictionnaires. Les encyclopédies. Seules ses pupilles s'ouvrent largement.
Le corps de l'homme du Nord s'allonge. Se forme. Se courbe d'attirance. Une chevelure d'un blanc de nacre se déroule. Comme un trait de peinture à base de coquillages. Une brise invisible. Une lueur d'or. Une Vélane. Elle tapote la tête de Sirius, béat. Puis elle se met à danser. Virevolter. Au bout de la centième pirouette elle se transforme en vieil homme, la barbe argentée. Des lunettes en demi-lune. Un arôme de bonbons.
- Une aide sera toujours apportée, à ceux qui la mérite, lance fièrement Albus Dumbledore.
Il se met accroupi devant l'adolescent qui n'en croît pas ses yeux. Les masques changent. Défilent. Encore et encore. La forme, les voix, les pouvoirs, tel un rayonnage infini. Les chiffres derrière la virgule du nombre pi.
Puis il se fait face. C'est lui. Là. Comme un reflet. Mais ce n'est pas un reflet. Parce que c'est lui. Il n'y pas de défaut. Le même papillon rouge. Les yeux gris. Les cheveux noirs. La cicatrice sous l'oreille. L'odeur de chien. Sirius pose sa main sur l'épaule de Sirius.
- Quand je changeforme, je prend la voix, les souvenirs, les habilités, les pouvoirs, les secrets et les pensées. Et pourtant, ajoute Sirius, je ne suis pas libre.
- Mais je voulais savoir si...
- Je sais. Je pense en même temps que tu penses. Tu as un cerveau très agile petit Black, mais penses-tu que moi, Animagus canin, je puisse vivre libre alors que même le Doppelgänger aux millards de masques ne le peut ?
- Je veux partir d'ici, je veux être ailleurs.
- Je sais. Je veux quitter ma famille et vivre chez les Potter. Je sais. Mais rappelle-moi que un jour je pourrais être en cavale. Comme cette fugitive d'autrefois. Est-ce que je vais assumer ?
- Oui, répondit Sirius en fronçant les sourcils, plongeant son gris dans son gris.
Sirius sourit comme il ne le fait jamais. Il se décale. Il change. Sa peau devient sombre comme dans le ciel où son nom peut briller. Kâ qui n'est pas l'originale, mais celle qui connaît déjà, hoche doucement la tête.
- Au fond t'as décision était déjà prise. Il fallait juste que tu sois convaincus par toi-même - elle lui tendit la main - tu viens ? On va se régaler de truffes et de caviar noir. Après, je pourrai te raconter une de mes multiples aventures.
- Vous rester pour la nuit ?
- Non, mais qui sait ? Je pourrais prendre l'apparence de Kreattur.
