Ses pas retentissent dans la rue pavé, entre le café et la pharmacie. Elle vit le jour et meurt la nuit, cigarette au bord des lèvres. Elle les enchaîne, elle attends. Le froid mord ses cuisses presque nues. Les regards posés sur elle sont loin d'être compatissant. On l'insulte, d'un de ces noms aussi vieux que le monde. Elle est là, elle danse dans les bras d'inconnus, elle frémit quand leurs mains l'effleurent, macule son corps.
Elle le sent, le dégoût. Il est là, toujours, enfoui au fond de son cœur. Elle a mal. Ils lui font mal, tous, aucun n'est doux.
Et quand le soir tombe, elle danse. Grand porté, ronde, jeté. Elle a rêvé de devenir danseuse tant de fois, de quitter le pavé pour rejoindre le parquet.
Et pourtant, malgré tout ce temps, elle supporte les étoiles.
Ils ont volés toutes celles qui brillaient dans ses grands yeux cernés d'un trop plein de maquillage.
Couche après couche, elle dévoile son être à ceux qui ne la regardent même pas. Elle voudrait s'arracher la peau, pour prouver qu'elle est bien en vie.
Et pourtant, malgré toutes ces nuits, elle finit sur le sol de son "bureau", maculé des témoins de sa décadence.
Mais, transgressant l'habitude de ces nuits sur le tapis, un être entre dans la pièce. Et tout de noir vêtu, il l'enveloppe dans sa grande cape de jais. Chaque soir, elle se meurt pour laisser le soleil briller.
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Toujours là.
Poesia"Certains en sont effrayés, d'autres l'ignorent, et parfois, quelques-uns l'adulent, comme la réponse à toutes leurs angoisses, les paupières closes, ils rêvent d'ailleurs, ils rêvent de plus loin, là où le travail sans fin réelle les ferait taire à...
