partie dix-neuf

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- C'est.. c'est gentil. Arrivais-je à peine à articuler

Il me frotta les bras et me dit :

- Je le pense. Vraiment. Et j'aimerai apprendre à mieux te connaître.

N'est-il pas trop mignon ? Mais.. je ne sais pas quoi lui répondre, enfaite je ne sais pas à quoi il s'attend. Si il a l'intention d'entamer une relation amoureuse avec moi ça ne va pas être possible..pas tout de suite. Je ne suis pas prête.

-Je...

Mon téléphone sonna, comme pour me sortir d'une situation malaisante.

- Je suis désolée, je dois répondre.

-Vas-y, vas-y. dit-il pour me rassurer

- Ava, tu devais rentrer y a une heure, j'aimerai qu'on se mette à bosser pour demain.

Merde, je n'ai pas vu le temps passer.

- Oui j'arrive! Désolé je n'ai pas fait attention.

- À tout de suite.

Je raccrocha et lança un regard désolé à Richard.

- Le boulot m'appelle, dis-je en essayant de sourire sans être désagréable

Il respira fort et me frotta le bras gauche avec un regard plein de remerciements.

- Je comprends, on se verra plus tard.

Je lui souris et tourna les talons rapidement afin de rejoindre Mandy le plus vite possible.

La nuit commençait à tomber sur Paris. Quelle ville magnifique aussi bien de jour que de nuit d'ailleurs! Mais il faut avouer que la nuit une ambiance particulière y règne. Comme si elle se métamorphosait. J'admire toutes les belles lumières à travers la vitre de mon taxi. Cela faisait maintenant 1h que nous étions dans les bouchons. Une grosse déviation avait amené plusieurs centaines de voitures à emprunter la même route et... dois-je vraiment vous expliquer à quel point le traffic parisien est HORRIBLE?
Je souffla un bon coup et m'avachis lamentablement sur la banquette arrière.

- Excusez-moi, vous pensez que l'on arrivera dans combien de temps? Demandais-je au chauffeur

- Oh pas de si tôt ma petite dame!
Dégoûtée je laissa promener mon regard. Nous étions maintenant sur les champs. Quelle idée de vouloir aller au boulot à cette heure : 17h40!
Je vais craquer.

- Est-ce que vous pouvez me déposer là s'il vous plaît ?

Il paru surpris.

-Madame, je ne peux pas vous laisser au bord de la route, ce ne serait pas très professionnel de ma part...

-S'il vous-plaît, insistais-je

Il pris sur lui et s'arrêta à peine quelques secondes pour ne pas se faire klaxonner mais assez pour que j'ai le temps de poser mes deux pieds à terre.

Je reçu un deuxième appel de Mandy. Je répondis tout en me dirigeant vers les bureaux d'Europa Corp. à pieds.

-Ava t'as intérêt à avoir une bonne raison, sinon je te...

-Je suis en route, mais la circulation est bloquée, du coup je marche et j'arrive d'ici 30-40 minutes.

-Ok.

Je la sens super en colère, mais je m'excuserai 1000 fois quand je serai en face d'elle. J'accélère le pas, je déteste être en retard.

Une heure plus tard (oui ok je suis plus en retard que prévu) me voilà devant l'entrée de cet imposant building. De la nostalgie me parcoure, je me rappelle ma première fois ici. Il est 19h40 et tout semble mort. Il n'y a littéralement personne, bon il y a les agents de sécurité mais ils se fondent si bien dans le décor.

Je prends l'ascenseur jusqu'à notre étage et je m'arrête à la machine à café, je me dis qu'avec un latté elle devrait s'attendrir. Mais j'entends du bruit. Je me retourne en sursautant et me renverse une partie du café brûlant sur le décolleté. Je lâche un cri strident et j'ai un mouvement de recul. Super.

Je vais nettoyer tout ça et passer de l'eau froide pour soulager la douleur. Je me dirige alors vers la cuisine de l'étage supérieur. Et qui trouvais-je? Mon boss en train de boire un café, un journal à la main.

Il leva la tête lorsqu'il me vit arriver et afficha une moue surprise.

-Vous savez l'heure qu'il est Mademoiselle Williams?

-Oui merci, et c'est madaME. dis-je en insistant bien sur la dernière syllabe pour l'embêter avec un sourire forcé

Il esquissa un rictus puis fronça les sourcils lorsqu'il baissa les yeux sur mon buste.

-C'est une manie chez vous le café sur les vêtements? Parce que si on ne vous a jamais dit ça se boit de préférence.

Il fait référence à notre première rencontre mouvementée. J'hésite à lui en coller une ou rigoler.

-Très drôle, sinon vous auriez une compresse?

-Pour? répliqua-t-il intrigué

-Je crois que j'ai une légère brûlure.

Il fronça les sourcils à nouveau et se leva. Il se rapprocha et me dit:

-Faites-moi voir.

Je retira ma blouse pour ne laisser que mon débardeur. Il regarda attentivement.

-C'est un peu brûlé en effet, je vais vous chercher une compresse, ne bougez pas.

Sur ce il s'en alla dans le fond de la cuisine. C'était une cuisine ouverte et aussi large qu'un studio, elle était en plein milieu de l'étage et beaucoup de gens venaient le midi se faire leur propres repas sur place. Pour combler mon attente je caressa le marbre noir plusieurs fois.

Il revînt quelques minutes plus tard muni d'une compresse et d'un pansement.

Lorsqu'il appuya sur ma brûlure la fraîcheur de la compresse mouillée me soulagea instantanément. Quand je releva les yeux, les siens étaient hyper concentrés sur ce qu'il faisait.Mais comme s'il sentait mon regard sur lui, il vint la seconde d'après plonger ses yeux dans les miens. Je n'arrivais à lire dans son regard que de l'interrogation, il ne comprenait pas un truc, mais quoi? Il mit fin à ce blanc toujours en me fixant :

-Vous devriez vous en aller. annonça-t-il avec un ton presque glacial

Mais c'est quoi son problème? Je ne comprends pas ce qu'il y a.

Mes yeux font des aller-retours entre ses deux yeux, je viens de me rendre compte que je l'agrippe par les manches et qu'il me tient par la taille.

-Il est hors de question que je m'en aille, je reprends mes esprits, je suis là pour travailler. Veuillez m'excusez dis-je en me défaisant de lui.

Il ne dit rien mais je vis son regard se fixer derrière moi, et lorsque je me retourna je vis Mandy avec sa petite tasse à café au bord de l'implosion.

-Je..

-Descends tout de suite. s'insurgea-t-telle

-Ok...je ne répliqua pas et obéit immédiatement

Je me dirigea ainsi vers les escaliers sans me retourner vers lui. J'entendais les pas bien distincts de ma meilleure amie qui me suivait de très près.

The UnknownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant