𝐶𝐻𝐴𝑃𝐼𝑇𝑅𝐸 ⅩⅩⅤⅠⅠ

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지난

"-J'ai vécu la même chose."

☆.;°•☆•°;•°☆.°•°.☆

Je n'ai pas vu sa réaction, j'avais le regard fixé sur l'horizon.

Mais il s'est tu, pour me laisser lui raconter.

-Ça a commencé à mes dix-neuf ans. J'ai rencontré un homme dans un bar où je travaillais avant de devenir policier. Très gentil, mignon, cultivé, pile mon type. Physiquement, et mentalement. On avait les mêmes passions, les mêmes goûts. J'ai eu un coup de foudre. J'ai laissé planer un léger moment de silence, pour me rappeler d'à quel moment ça avait dérapé. Park Young-Jae, c'est comme ça qu'il s'appelait. On a longtemps continué à parler ensemble, on s'entendait merveilleusement bien. Rapidement, on a fini en couple, je ne sais même plus comment. Un an après, à mes vingts ans, on a emménagé ensemble. C'est là où tout a commencé. Contrairement à Jung, Young-Jae était un homme simple. Pas de Baron de la Drogue ou autres complications... Jungkook m'écoutait très attentivement, n'osant pas m'interrompre de peur que je me taise définitivement. Au début de notre colocation, j'étais sur un petit nuage. J'avais, d'après moi, trouvé l'homme parfait. Il élevait de temps en temps la voix, mais je trouvais ça normal. Ça arrive à tous les couples de s'engueuler... C'est quand il a osé me mettre une claque que j'ai percuté. Après qu'il se soit calmé, je lui en ai parlé. Il me disait qu'il était désolé, que ça ne se reproduirait plus, qu'il ne s'était pas contrôlé...Naïf comme j'étais, je l'ai cru. Après tout, ça n'arrive qu'aux autres, ces histoires d'hommes qui vous battent. C'est ce que je me disais. Un mois est passé, et ça a recommencé. Il m'en a remis une, plus forte cette fois. J'ai senti ma gorge se nouer aux souvenirs qui m'envahissaient. C'était parce que j'étais rentré trop tard. J'avais beau lui expliquer que mon patron m'avait mit une heure supplémentaire, il n'avait rien voulu entendre. Et comme je répondais, il n'était pas content. Il m'a remis une claque, encore plus forte. Et je me suis défendu. Alors il s'est mit à réellement me frapper. Un bon coup de poing dans le ventre pour me faire taire. J'étais plié en deux de douleur sur le sol. Il est reparti regarder la télé après s'être assuré que j'étais toujours vivant. J'ai poussé un soupire tremblant. La main chaude de Jungkook s'est posée sur la mienne, et je l'ai serrée en retour. Le lendemain, quand j'ai vu un gros bleu se former sur mes abdominaux, j'ai déclaré à Young-Jae que je le quittais. Il m'a regardé dans les yeux, surpris. Puis il s'est mis à rire. Et il m'a juste dit "Dommage que tu ne puisses pas". J'avais pas compris, au début. Puis quand il m'a re-frappé, j'ai compris. C'était trop tard. J'étais sous son emprise, et je ne pouvais pas m'en défaire. Tous les jours, de nouveaux bleus apparaissaient sur mon corps. C'était comme ça que Young-Jae me dissuadait de partir et d'en parler. Puis de toute façon, je n'avais personne avec qui parler. Young-Jae avait supprimé ma vie sociale, je n'avais plus d'amis. Ils avaient tous étés éloignés, de grès ou de force, Young-Jae les avait repoussés. J'ai poussé un faible soupir pour m'encourager. Ça a encore duré un an. A mes vingt-et-un ans, j'ai enfin été sauvé. On habitait dans un immeuble. Je crois que c'est à cause de ce traumatisme que j'habite encore dans un appartement aujourd'hui, d'ailleurs. J'ai trop peur de me retrouver sans voisins. Bref, on habitait dans un immeuble à sept étages. Young-Jae et moi habitions au dernier, on avait des voisins dessous et un seul à côté, la femme qui vivait dedans était souvent en voyage, donc elle n'avait jamais rien entendu. Ce...Ce soir là... J'ai senti les doigts de Jungkook s'entrelacer avec les miens pour calmer mes tremblements. Je suis rentré avec trois heures de retard. J'avais eu une heure supplémentaire, et il y avait eu un accident sur la route, m'empêchant de passer, et pour couronner le tout, mon téléphone n'avait plus de batterie. Young-Jae était vraiment en colère. Il m'a engueulé très fort. Je ne voulais pas être accusé à tord, alors j'essayais de me justifier. Mais ça le mettais encore plus en hargne. Alors il a commencé à me frapper. Mais à ce moment, j'ai senti que c'était pas comme d'habitude. Il gueulait plus fort, frappait plus fort. Et j'ai compris. Il s'était lassé de moi. Ma vie ne l'importait plus. Cela ne le gênait pas de me tuer. Puis je me suis rappelé d'un détail qui m'a sauvé. En rentrant, j'avais salué la seule voisine qu'on avait, qui était revenue de France. Ce qui voulait dire qu'elle était juste à côté, séparée de moi seulement par un mur. Mur qui était juste derrière moi, car Young-Jae m'avait lancé dessus. J'ai tapé dessus de toutes mes forces, j'ai crié à m'en briser les cordes vocales. En même temps, Young-Jae me lançait par terre, me ruait de coups de pieds, de poings, me frappait avec ce qu'il lui passait sous la main. Il m'a relevé, m'a fracassé plusieurs fois le crâne contre des rebords de meubles, contre le mur. Je n'avais plus de force pour taper et crier. Je voyais ma vie défiler devant mes yeux. Quelle sensation désagréable c'était. Le sol était taché de sang, de mon sang. J'en crachais autant qu'il en coulait de mon front. Et l'espoir est arrivé. Un grand coup a frappé contre la porte. On essayait de la défoncer. La voisine m'avait entendu, et avait appelé la police qui avait des locaux une rue plus loin. Young-Jae avait l'ai paniqué, partagé entre le désir de m'achever et celui de fuir. C'est le premier qui l'a emporté. Il frappait encore plus fort, plus vite. Il me balançait contre le mur, les tables, me récupérait après et me redonnait des coups. La porte continuait de tambouriner, mais je ne savais pas si la personne derrière allait arriver à temps. Je commençais à entendre un sifflement suraiguë, accompagné d'un bourdonnement sourd. Je voyais flou, et ma tête tournait, rajoutant au compte de Young-Jae qui m'envoyait déjà valdinguer à travers la pièce. Young-Jae m'apporta un dernier coup en même temps que j'entendis la porte céder. Un homme débarqua à toute vitesse, plaqua Young-Jae au sol et lui mit des menottes.Il avait beau se débattre, l'homme qui venait d'arriver était plus fort que lui. Il lui relia les pieds, pour qu'il ne puisse plus marcher. Moi, j'étais encore appuyé contre la commode sur laquelle Young-Jae venait de me balancer. Je voyais de plus en plus de sang se cumuler à mes pieds, mon propre sang. Ma tête me tournait de plus en plus, je ne voyais presque plus rien. Je me suis effondré au sol. La dernière chose que j'ai vu, ce fut le visage de Namjoon penché au dessus du miens, me disant quelque chose que je ne pouvais pas comprendre à cause des sifflements et bourdonnements qui emplissaient mes oreilles. Puis plus rien.

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