{Chapitre 9} Rin se fait la malle

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PDV Edwin:

Je déglutis difficilement.

La pointe de flèche s'était fichée dans la paroi de la grotte après avoir traversé le corps, autrefois vivant, qui retomba inerte sur le sol.

Mais à mon plus grand étonnement, la première émotion qui arriva à moi était du soulagement : je n'avais pas eu à le tuer, quelqu'un d'autre avait bien voulu le faire à ma place et, bonne nouvelle, ce quelqu'un avait l'air d'être de notre côté. Enfin, de celui de Rín...

Le pauvre Artémis avait eu moins de chance, il était tombé devant le vieux avant qu'il ne meure, ce qui signifiait qu'il avait reçu tout le sang de son aïeul sur lui, et plus particulièrement sur la tête.

Tout son corps tremblait, sa peau et ses cheveux blanc étaient recouverts de liquide écarlate auquel les larmes venaient se mêler. Je me mordis l'intérieur de la joue ; je haïssais vraiment mon rôle, et je haïssais que les gens me regardent avec autant de peur, de peine et de rage comme l'albinos assit parterre me regardait.

Sa cousine semblait pétrifiée d'un sentiment indéchiffrable, mais, visiblement, elle n'avait pas eu le temps d'être touchée par l'attaque de son grand-père éloigné. Elle était plutôt tournée vers Artémis et semblait tenter de croiser son regard.

La pique de verre sortie du mur et replongea dans la forêt, à son retour, elle n'était plus qu'une petite plaque transparente. Mais le plus important était que sur celle-ci était assis un roux que je connaissais bien.

- Je vous ai manqué ? gloussa Firín en faisant mine d'ignorer la scène qui se déroulait sous ses yeux.

- V-vous venez de... tuer mon grand-père... ? demanda Artémis pendant que le tueur descendait à terre.

- Non, il respire encore.

- C'est vrai ?! s'écria-t-il d'une voix pleine d'espoir qui acheva de me briser le cœur.

- Non, dit sèchement le roux, et c'est beaucoup mieux comme ça. D'après ce qu'on m'a dit, il n'allait pas durer encore longtemps.

L'albinos serra les lèvres et murmura quelque chose d'inaudible. Firín demanda :

- Quoi ?

- VOUS AVEZ UNE IDÉE DU TEMPS QUE J'AI MIS A LE GARDER EN VIE ? ET DE COMBIEN DE CHOSE J'AI SACRIFIÉ POUR LUI ? ET VOUS ARRIVEZ ET METTEZ FIN A TOUT CA !!! « MAIS NE T'INQUIETE PAS, LE VIOQUE N'AVAIT PLUS BEAUCOUP DE TEMPS A VIVRE » MAIS VOUS VOUS PRENEZ POUR QUI POUR POUVOIR DECIDER SI UN TEL OU UN TEL PEUT VIVRE ?!

Pour quelqu'un qui ne le mérite pas...

- Je n'ai aucune idée de se que tu as pu sacrifier pour sa cause, dit calmement Firín, mais sûrement moins que moi, apprends une chose : dans cette société, c'est soit tu marches soit tu crèves alors fais pas ta chochotte et va te laver, tu es sale.

Je voyais très bien ce que Firín était en train de faire : Artémis n'aurait pu survivre en restant dans son état d'esprit, alors il le changeait pour lui, en le calmant par des paroles calmes mais aussi en l'énervant par de l'ignorance, il le sortait peu à peu du traumatisme que lui causerait cette mort.

- J-je vais t'aider ! se proposa Rín, tu ne peux as descendre à la cascade tout seul, je laverai ta chemise pendant ce temps : le sang par à l'eau froide...

Elle semblait vouloir l'aider aussi. D'un hochement de tête, le roux donna son accord et Rín se transforma en oiseau de proie pour déposer Artémis au bord de la cascade. Ils commencèrent à parler et je me détournai très vite vers Firín : il chantait. D'une voix chancelante et buttant sur les mots de l'Ancienne Langue, mais je connaissais ce rythme. Je fredonnais les paroles avec lui comme j'avais entendu Maman le faire des centaines de fois.

La Mémoire de la Terre {Tome 2 de la Terre Perdue}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant