{Chapitre 12} Encore un type taré qui veut m'arracher le nez

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PDV Edwin :

- ELIJAH ! YOUHOU !

J'étouffais un grognement, que je réussis à camoufler en une sorte de soupir. Je mourrais d'envie de bâillonner la folle ici présente qui criait sur la place du marché le nom du pire des meurtriers accompagné de « HOUHOU, t'es là ?! » et autres familiarités, pendant que Lyre faisait de même mais en remplaçant les familiarités par des « VENEZ VOUS BATTRE SI VOUS ETES UNE FEMME ! ». Ce à quoi répondait Obi, exagéré, « Mais il n'est pas une femme, Lyre... » et glissait des petits phrases discrètes comme : « Arrête avec ton sexisme anti-garçons, ça commence vraiment à devenir lourd... » ici et là , « Justement, il osera pas nous tuer si c'est homme, PAR CONTRE, si c'est une femme ...! », « Mais Elijah n'est PAS une femme... ».

Entrer dans la ville et trouver le marché avait été plus que difficile, mais on avait fini par le trouver en demandant à des habitants qui en avaient vraiment assez que l'on tourne en rond dans leur quartier en hurlant... Mais le pire dans ce plan totalement dénué de sens, c'était de subir le regard de tous ces gens qui savait pertinemment qui était Elijah, qui nous défiguraient en parlant de « crises d'adolescence »... C'était vraiment une épreuve.

Je n'en pouvais plus. Mais je ne pouvais rien dire. Les heures nous étaient comptés, chaque seconde de ce voyage valait de l'or à mes yeux, et eux criaient dans les rues en riant, sans même cherchés à aller plus vite ou a trouvé une autre solution rapide en utilisant nos Ombres. Je ne pouvais pas leur en vouloir, ils voulaient rire, s'amuser et oublier, mais ils ne comprenaient pas le poids que pesaient chacune de leurs actions. Ils ne comprenaient pas le poids que leur sourire pesait pour moi.

Obi m'attrapa par la taille avant que je ne tombe par mégarde dans un trou d'environ un mètre de profondeur, derrière une porte... ça me ramena à la réalité.

Notre groupé était divisé en deux parties Lyre, Zayla, Firín et Rín, qui hurlaient et affrontaient les regards pendant qu'Obi, moi, Lylas et Artémis se faisions tous petits, derrière eux en se serrant les coudes pour ne pas partir en courant et en essayant de glisser deux ou trois solutions aléatoires toutes les minutes, aussi idiotes fussent-elles.

- Pitié tuez-moi ! supplia Artémis dans un chuchotement.

- T'inquiète, il y a des chances qu'un certain Elijah le fasse pour toi, le rassura Lylas.

- Mais ça fait déjà une heure qu'ils crient comme des malades. Et puis je ne vois pas pourquoi on a pas tout simplement utiliser l'Ombre de Lylas pour le repérer...

- Si ça se trouve, il n'est pas dans le coin, il a de la marche à faire. Mais peut-être que ça aurait été bête de le prendre par surprise, il aurait pu nous prendre pour des ennemis.

- Lylas, ne t'approches plus à moins de 5 mètres de Rín, conseilla Obi après avoir écouté attentivement l'adolescente, tu es une éponge, tu absorbes son vocabulaire, fais gaffe.

- Je ferais plus attention.

Je remarquai alors que les gens s'en allaient progressivement, rien que de prononcer le nom de Elijah leur fichait la frousse, les soldats aussi s'en allaient, ce qui expliquait que nous n'étions pas cernés de toutes parts. Il n'eut bientôt plus que quelques marchands présents sur la place et Rín commençait à perdre sa voix, les bruits qu'elle faisait ressemblant aux couinements d'un ornithorynque apeuré.

Soudain, il eut comme un sifflement dans l'air, qui s'arrêta près de Firín.

Une flèche s'était plantée dans un stand de légumes près de lui, le marchand n'avait pas l'air plus choqué que ça d'ailleurs, la criminalité devait faire partie de la vie dans une ville qui recellait tant de cachettes pour les brigands.

La Mémoire de la Terre {Tome 2 de la Terre Perdue}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant