Je voudrais vous dire que ce matin quand je me suis réveillée je suis sortie du lit en sachant que c’était un jour spécial, parler d'un sentiment et de la couleur du ciel étant spécial mais aujourd’hui je sors du lit à peine à l'heure. J’ai pris une orange dans la cuisine et j’ai couru prendre le métro.
Noël arrive et ça se sent dans les rues de Paris pourtant dans le métro rien n’a changé sauf quelques pulls festifs sur les enfants. Mes yeux traînent sur les différents visages du wagon. Certains sont derrière un téléphone, un livre, un chapeau ou une jolie écharpe orange. Certains dorment même. Je ne les comprendrais jamais, même après une journée de travail, je ne dormirai jamais dans le métro.
Mes yeux reviennent à cette écharpe orange qui semble être la seule chose colorée que mes yeux peuvent trouver, je vois à peine le visage en dessous, entre le bonnet gris descendu jusqu'au sourcils et son écharpe jusqu’au nez, tout ce que je peux voir c’est ses yeux, fatigués, regardant dans le vide, le regard que nous avons tous le matin à 7h. L’homme semble regarder le sol ou peut-être les chaussures du vieil homme devant lui. Et je me rends compte que nous sommes les deux seuls à ne rien faire, le vieil homme lit son journal. La petite fille blonde, à côté du vieil homme, lit un livre assis sur les genoux d’une femme qui tape quelque chose sur son téléphone tout en soupirant, je souris à l’ironie de la situation. Quelques un semble écouter de la musique. Deux adolescents devant moi semblent réviser une leçon d’allemand, leurs uniformes a un logo du lycée qui est juste à côté de l’hôtel où je travaille.
Le rire d’une petite fille résonne dans le wagon et me fait sortir de mes pensées, la petite fille blonde a fermé son livre et rit en regardant l’homme avec l'écharpe orange, son écharpe ne cache plus son visage et il faisait des grimaces. Je souriais tendrement. Tout le monde leva la tête surpris d’entendre un peu de joie, tous avait l’air amusé tandis qu’il rougissait en les voyant le regarder.
Il fait un clin d’oeil à la petite fille et lève les yeux. Nos yeux se croisent et malgré les lumières grises du métro, je vois des yeux marron clair. Il me sourit. Il est charmant. Ses yeux sont un peu ridés car qu’il sourit, il a une barbe de quelques jours. Roux. Il est vraiment charmant. Je détourne le regard en sentant mes joues se réchauffer, je me tourne vers la fenêtre et je vois mon reflet. Peut-être que j’aurais dû faire plus attention ce matin, mes cheveux courts sont un peu en bataille a cause du vent et mon fond de teint bon marché n’a pas couvert le bouton juste en dessous de la monture de mes lunettes. Je détache mes yeux de moi-même et je regarde le nom de l’arrêt que nous quittons. Le prochain arrêt est le mien.
Les deux amoureux devant moi rangent leurs livres. La fille sort son téléphone. Elle pousse l’épaule de son petit ami en murmurant : "Selfie"
Elle monte son téléphone devant leur visage, il sourit en mettant ses lèvres sur sa joue, elle sourit de toutes ses dents. Ils sont mignons. Elle rit doucement quand elle regarde la photo. Le téléphone du garçon s’allume, je peux voir d’où je suis, une notification Instagram.
Je souris plus fort.Si on y regarde de plus près, tout dans ce métro pourrait être déprimant sauf que un homme a l'écharpe orange a fait rire un enfant et deux ados sont amoureux. Peut-être qu’aujourd’hui sera une bonne journée...
Je descends du train, une vague de froid me frappe le visage et je m’arrête. Les gens entrent et sortent du métro. Puis les portes se ferme et tout est calme. Quelqu’un court, fou d’avoir manqué son métro et d’avoir à attendre 5 minutes de plus. Un homme en costume gris me fonce dessus en marchant vite le téléphone a la mains, il me regarde de haut en bas.
"Tu peux pas regarder où tu vas?"
Je n’ai pas dit cela, et lui non plus. La voix venait de derrière moi. Je me retourne pour voir un écharpe orange. Je le remercie. L’homme en costume gris s’en va. Je frissonne, j’avais froid ou peut-être j'étais embarrassé parce que ses yeux sont toujours sur moi. J’ai sorti mon téléphone de ma poche pour regarder l’heure. 7:46. Il le regarde aussi.
"Merde, je suis en retard. Julien va me tuer."
Il enlève son écharpe, me la passe autour du cou et se précipite vers la sortie. Je reste immobile, assez longtemps pour que le nouveau métro arrive. 7:50. Je pars vers l’escalator.Je regarde peut-être trop de films de Noël, mais en tenants l'écharpe dans mes mains, j’espère que demain je trouverai un jeune homme roux dans le métro.
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FanfictionOS / xReader / courte fanfictions sur le youtube francophone Toute ressemblance avec des personnes existantes n'est absolument pas fortuite. Le chapitre sera supprimée si il dérange les gens concernés.