Chapitre 2 : La rencontre

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(Vue par...)

Le 18 Juin-Laboratoire de l'organisation quelque part dans la forêt -

Je viens de me réveiller, ils ne m'ont pas laissée consciente très longtemps. C'est d'ailleurs la première fois qu'ils me permettent de sortir du laboratoire et en particulier lorsqu'un nouveau sujet est choisi. Ils appellent ce qui vient de se passer « la récupération » ils suivent le sujet puis l'enlève ( puisque c'est un enlèvement) pour ensuite le ramener ici, au milieu de nul part.

Les gens d'ici regardent les sujets comme des monstres ou des bêtes de foires mais en réalité, ce sont eux qui les enferment pour effectuer telle ou telle expériences abominables.

Enfin...je suis de retour dans ma cellule. Eux appellent cela une chambre mais pour moi ce n'est rien d'autre qu'une prison de murs blanc, sous un dôme de verre trempée. Le mobilier est rudimentaire bien que du fait de mon ancienneté dans l'enceinte du bâtiment, j'ai droit à certains privilèges comme des grands rideaux sur les parois de ce foutu bocal ou encore des oreillers colorés, un tapis, des livres et une console. Oui je suis gâtée ...enfin, seulement au niveau matériel.

Mais là n'est pas la question n'est-ce pas ? Le nouveau...quand je l'ai vu arriver dans la voiture hier, la tête haute, le regard fière et confiant...Je me suis immédiatement dit qu'il était suicidaire. N'importe quelle personne normalement constituée prendrait au moins la peine de vérifier que la voiture dans laquelle elle monte est bien la sienne, ou du moins celle de son chauffeur. Enfin, ce n'est pas la seule raison pour laquelle il a été choisi. Généralement les sujets sont sélectionnés en fonction de leurs aptitudes pour des missions assez particulières .La plupart de ces « missions » sont évidemment dans l'intérêt des propriétaires et des initiateurs du Projet Atalante, c'est à dire l'Organisation.

Au bout d'une heure d'intense réflexion, je me vois contrainte de sortir de mon lit et de sa douce chaleur. Je viens de finir mon livre et si je tiens à m'occuper et à ne pas m'ennuyer jusqu'à la prochaine sortir, il m'en faut absolument un autre. J'ai beau n'avoir que peu de chemin à faire jusqu'à mon étagère, je n'ai vraiment pas envie d'effectuer les quelques pas me séparant avec sadisme de mon seul moyen de distraction et ce malgré la présence de la console. Alors oui, jouer est sans doute plus amusant que de lire pour certains mais pour moi, l'intérêt des jeux vidéo est totalement inexistant lorsque l'on a déjà fini une dizaine de fois chaque jeu et ce en variant les niveaux de difficulté. Faisant fi de ma flemmardise persistante, je me lève pour aller chercher « Blood Song » , un ouvrage que je me plais à lire et qui m'assure une soirée entière de frissons et de suspens lorsque plusieurs petits coups font vibrer la paroi droite de ma petite bulle de vie... ou de verre à voir. Quoiqu'il en soit, je me précipite vers l'origine de mon dérangement afin de le faire cesser et ce par quelque moyen que ce soit.

Le nouveau ? Ici, déjà ? Une injustice dans ce triste monde. Je me souviens avec clarté de la période que j'avais passé sans avoir le droit de sortir de ma cellule. Environ deux bonnes semaines...et lui seulement quelques heures ou peut-être une journée...lorsque je suis plongée dans un ouvrage, le temps s'arrête et j'oublie parfois qu'il y a encore le monde en mouvement autour de moi.

La porte de ma bulle s'ouvre laissant passer le nouveau accompagné par deux agents de sécurité maladroitement dissimulés en infirmiers à l'aide de blouses blanche, de charlotte et de masque stériles. Je lâche malgré moi un rire moqueur ce qui provoque la rotation simultanée des trois têtes vers moi.

« 872, pourquoi ris-tu ? » 872 ...c'est mon numéro d'admission. En effet, je suis un sujet moi aussi mais je me permets de ne pas dévoiler pourquoi. Mais j'avoue que j'ai une sainte horreur de me faire appeler ainsi, j'ai un prénom et je dois dire que j'y tiens. Les numéros remplacent les noms et prénoms des sujets ( et de moi) afin de leur faire peu à peu conscience de la personne qu'ils étaient avant leur arrivée dans l'enceinte de la zone. Pour ma part, j'ai réellement failli oublier le mien mais j'ai cependant réussi à le garder en mémoire à l'aide d'une ruse aussi stupide qu'efficace : je l'ai simplement notée derrière ce qui me sert d'armoire avec un petit crayon de papier que j'avais volé lors d'un de nos tests obligatoires, enfin après que l'on me l'ai rappelé...

« 872 ? On te parle ! Tu dois répondre, c'est la règle »

« Pourquoi 872 ? » Cette fois, ce n'est pas la voix d'un des agents qui à briser le silence, non c'est celle du nouveau. Elle est assez mélodieuse bien qu'une once de mépris y soit clairement perceptible.

« Tu n'as pas eu l'autorisation de parler 873, tu n'as pas encore passé tous les test ».

« Pas l'autorisation de parler ?! 873 ?! J'ai horreur des chiffres impaires ! Et lâchez-moi, est-ce qu'au moins vous savez qui je suis ?! » Ow...mais c'est qu'il mordrait ! Ce n'est qu'un numéro après tout il lui suffit de se rappeler de sa véritable identité pour ne pas avoir à s'identifier à cette stupide appellation.

« Dé-stresse le nouveau, tu gueules chez moi et tu me file la migraine ! » J'espère sincèrement qu'il va décider de fermer sa bouche parce que dans le cas contraire, je risque de ne plus retenir mon énervement et ma colère.

Mon intervention n'a apparemment pas eu l'effet escompté si j'en crois le fait qu'il tente de se libérer de l'emprise de ses ravisseurs pour je suppose me mettre une baffe.

« J'ai un nom ! Un vrai, pas votre stupide idée de pseudo matricule ! Et toi, toi, je te tuerais je le jure, est-ce que tu sais au moins qui je suis ? » Qui il est ? Non, aucune idée et pour être honnête, je m'en moque pas mal. Je me rapproche de cette montagne d'insolence et de mauvais goût vestimentaire ( notons tout de même qu'il se trimbale en blouse d'hôpital) afin de lui dire ses quatre vérités lorsque je ressens une forte douleur au niveau de mon poignet gauche. Une personne normalement constituée aurait sans doute hurlé de douleurs aux vues de la sensation de brûlure résonnant avec intensité dans mon pauvre petit poignet. Personnellement, je me contente de serrer les dents, se montrer faible lors de sa première rencontre avec une personne n'est pas réellement une bonne chose...enfin à mon sens bien évidement . Je me tais donc et relève la tête adoptant une posture fière et une expression que je veux insensible tandis que mon regard se plante dans les iris émeraudes du nouveau jouet de l'Organisation. Le sien est teinté de curiosité ce qui dans un premier temps me déstabilise légèrement sans toutefois me faire perdre mes moyens me permettant ainsi de soutenir son regard.

« Tu comptes me fixer longtemps ? Ou tu... » il s'entêta à effectuer quelque pas et ce malgré la poigne des deux soldats le retenant. Son regard avait changé, il était désormais piqué de nostalgie. Se rappelle-t-il l'événement de l'aéroport ? J'espère sincèrement que non, cela serait plus que problématique aux vues de ce que l'Organisation va lui faire subir...il serait fâcheux qu'il m'assimile à son enlèvement...Je me décide à m'avancer moi aussi vers lui et ce à tel point que mes lèvres peuvent désormais effleurer son oreille. Bien évidemment cette proximité a été réfléchie et ce dans un seul but lui susurrer ces quelques mots tout déposant un petit objet froid dans sa main gauche « préviens moi dès qu'ils en auront fini avec toi...j'ai quelque chose à te montrer à propos de cet endroit et de notre présence ici. Je pense avoir compris pourquoi bien que tu ne sois pas arrivé ici juste après moi, tu portes tout de même le numéro suivant. » Je me recule de quelques pas afin d'observer sa réaction et celle-ci me décontenança un court instant : il souriait...pas un sourire simple, oh non, mais plutôt intéressé, intrigué...peut-être qu'il me ressemble un peu finalement...

Quoiqu'il en soit, ce jour restera dans ma mémoire...Ce jour où j'ai rencontré le nouveau...


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Nouveau chapitre, en espérant qu'il vous plaise, vous découvrez enfin mon héroïne, légèrement différentes de mes autres tentatives d'écritures.

N'hésitez pas à laisser un commentaire, je serais ravie d'y répondre.

Biz les p'tits loups 

La vengeance des oubliésWhere stories live. Discover now