J'ouvris mes placards, cherchant une robe pour l'occasion. Après une longue réflexion, j'optai pour une belle robe blanche. Je pris soin de bien coiffer mes cheveux, en leur faisant des boucles anglaises. Pour finir, je passai un peu de poudre sur mon visage bronzé et une couche de rimmel. Une fois prête, je descendis rejoindre ma sœur qui était en train de régler les derniers papiers pour la cérémonie. Elle, portait une magnifique robe noire et un chapeau ornait sa tête. Lorsqu'elle me vit, son visage changea totalement d'expression.
- Ivy ? Comment es-tu vêtue ? Nous allons à un enterrement pas à un mariage. Dit-elle, la gorge serrée à la prononciation du mot enterrement.
- Qui nous oblige à porter du noir ? Ce ne sont que des préjugés. Le blanc pour le mariage, le noir pour les enterrement, et bien moi je m'en fou. Elle aimait le blanc, dès que nous étions habillées que de noir elle nous disait "Que tu es triste ma fille, met un peu de gaité dans ta vie".
A mes mots, elle se remit à pleurer de plus belle. Je lui tandis un paquet de mouchoirs et tout en pleurant nous nous dirigeâmes vers la voiture pour nous rendre à l'église.
- Je ne voulais pas te faire pleurer. Je suis désolée. Mais elle m'ignora.
Les gens me dévisagèrent tous à la vue de ma robe. Je faisais tâche au milieu de tous ces corps noirs. Certains pleuraient, d'autres restaient de marbre. Le prête fit la cérémonie et quatre hommes, prirent le cercueil.
Les gens marchaient dans l'allée de cailloux blancs. Chacun une rose rouge dans la main. Quand nous arrivâmes un immense trou était creusé et l'on pouvait voir un autre cercueil déjà enfouie, en occurrence celui de ma grand mère. Et aujourd'hui, celui de ma mère allait être mis par dessus. Je jetai un rapide regard à ma sœur, ses larmes s'intensifiaient de plus en plus. Moi, je ne pleurais pas. Quand j'ai appris la mort de maman, j'ai versé quelques larmes mais pas en abondance. Le corps fut enfouie dans la terre et un par un, nous déposâmes la rose dessus. Chaque personne faisait un petit discours.
- Tu sais, je ferais tout pour remonter le temps. Quelques secondes me suffiraient. Pour te dire à quel point je t'aime et pour t'entendre me dire que tu feras tout pour rester dans ce monde. Mais je n'ai pas cette chance. Debout sur cette estrade, je suis en train de te parler, de te dire tout ce que je ressens, tout ce que je n'ai jamais su te dire. Quand j'étais à l'hôpital, j'ai attendu pendant des heures, mais j'avais l'impression que des jours, des mois, une éternité s'étaient écoulée. Je pensais à tout ce qu'on allait faire pour rattraper le temps que tu as passé sur ce lit. Et puis la porte s'est ouverte, et le médecin est entré. Et j'ai compris à son expression que c'était fini. La lueur d'espoir en moi s'est éteinte et j'ai réalisé que plus rien ne serait comme avant. Tu sais, je regrette, je regrette tellement de choses. Tu me disais toujours de vaincre ma timidité, de ne pas me laisser marcher sur les pieds et de ne pas être gentille avec tout le monde, sinon un jour, j'en souffrirai. Et bien, tu avais raison. À partir d'aujourd'hui, plus jamais on ne me marchera dessus. Je vais me battre, me battre pour toi. Vous tous, qui êtes ici aujourd'hui pour elle, battez vous. Maintenant, je sais que je vais vivre chaque jour en me demandant que serait ma vie si tu étais toujours là. J'aurai cet étrange sentiment de vide. Je sais que quand les gens me parleront, je leur rappellerai plein de souvenirs de toi, la plupart me parleront par pitié, mais je ferai abstraction et continuerai à faire comme si de rien n'était. Reprenant après quelques sanglots. Elle... Elle a laissé une lettre avant de partir, elle tenait à ce que je la lise à voix haute devant vous tous ici présent. "Quand je ne serai plus là, lâchez-moi, laissez-moi partir. Car j'ai tellement de choses à faire et à voir! Ne pleurez pas en pensant à moi, soyez reconnaissants pour les belles années pendant lesquelles je vous ai donné mon amour. Vous ne pouvez que deviner le bonheur que vous m'avez apporté, je vous remercie pour l'amour que chacun m'a démontré, mais maintenant, il est temps pour moi de voyager seule. Pendant un court moment, vous pouvez avoir de la peine. La confiance vous apportera réconfort et consolation. Nous ne serons séparés que pour quelque temps. Laissez les souvenirs apaiser votre douleur, je ne suis pas loin et la vie continue. Si vous en avez besoin, appelez-moi et je viendrai, même si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai là, et si vous écoutez votre cœur, vous sentirez clairement la douceur de l'amour que j'apporterai. Quand il sera temps pour vous de partir, je serai là pour vous accueillir, absente de mon corps, présente avec Dieu. N'allez pas sur ma tombe pour pleurer, je ne suis pas là, je ne dors pas. Je suis les mille vents qui soufflent, je suis le scintillement des cristaux de neige, je suis la lumière qui traverse les champs de blé, je suis la douce pluie d'automne, je suis l'éveil des oiseaux dans le calme du matin, je suis l'étoile qui brille dans la nuit. N'allez pas sur ma tombe pleurer, je ne suis pas là, je ne suis pas morte."Ma sœur s'écroula au sol et un proche vint l'aider à se lever. C'était à mon tour. J'étais la dernière à jeter une rose et à faire mon discours. Je m'avançai lentement, jetai la rose et me retournai pour parler. Je voyais le regard des gens sur moi. Sur ma tenue. Une larme roula le long de ma joue. Je ne pouvais dire un seul mot. Mon grand-père me fit un signe d'encouragement.
- Elle.. Elle ne devait pas mourir. Je ne souhaite à personne de mourir à cet âge. Elle aurait dû mourir de vieillesse comme le processus de la vie l'indique, non par une maladie. Je m'arrêtai quelques secondes, pesant les mots que j'allai prononcer. Si je suis habillée de blanc aujourd'hui, c'est qu'il y a une raison. Le blanc symbolise la paix, la liberté, le bonheur. Certaines personnes parmi vous la considéraient comme une vrai amie, elle était là pour vous écouter et vous conseiller. D'autres diront que c'était une seconde mère. Elle vous protégez. Et d'autres la considéraient même comme un ange. Mais pour moi, elle incarnait le diable. Elle a gâché ma vie. Alors aujourd'hui cette couleur symbolise sa liberté, sa monté au ciel, et ça symbolise ma liberté. Aujourd'hui, je vais enfin pouvoir connaitre le bonheur de vivre. Repose en paix maman.
Je regardai une dernière fois le cercueil, laissant tomber une dernière larme et je partis, sous les regards choqués des gens. "Quel manque de respect pour sa mère" entendis-je ou encore "Que lui arrive-t-elle ?" mais j'entendis quelques encouragements "On ne sait pas comment était sa mère avec elle." Pour finir, j'entendis les cris de ma sœur derrière moi, mais je me mis à courir pour sortir au plus vite de cet endroit lugubre. Heureusement, la tombe était à quelques mètres de la sortie. Je me stoppai, pour reprendre mes esprits et longeai le trottoir pour repartir chez moi.
- Plutôt sympathique ton petit discours. Entendis-je un homme ricaner.
CHAPITRE II
Le début des problèmes.
------------------------------------------------------
Voici le premier chapitre j'espère qu'il vous plaira, n'hésitiez pas à me donner vos avis !! :) xx.
![](https://img.wattpad.com/cover/26872513-288-k373124.jpg)