Chapitre II

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Cette voix, je la connaissais par cœur. Je l'entendais depuis mon plus jeune âge. La plupart du temps, elle me cassait les oreilles, mais jamais je ne pourrai me lasser de l'écouter malgré tout.

-Tiens donc, un revenant.
- Content de te revoir Ivy.
- Que nous vaut la visite du célèbre Ashton Irwin ?
- J'ai appris le décès de ta mère. Alors..
- Pourquoi tu n'y as pas assisté alors ? Le coupai-je


Il se foutait de moi. Je le savais. Je ne le supportais pas. Ashton Irwin était un garçon parfait. Et c'est justement ça qui m'agaçait le plus chez lui. Quand nous étions encore au lycée, toutes les filles étaient à ses pieds. Beau, gentleman, contrairement à certain garçons, il n'a jamais fait de mal à une seule fille tant était-il respectueux des femmes. Il était donc très populaire et vous pourriez penser qu'il faisait partie de l'équipe de football du lycée, mais non. Ce garçon préférait passer ses soirées à réviser tranquillement chez lui. Rare étaient les fois où je l'ai vu à une fête. Seulement aux bals, où il était élu roi. Tout le monde l'aimait, des petites filles aux grands-pères sourds et aveugles.

Pendant un certain temps, j'ai cherché un défaut qu'il pourrait avoir. Mais je n'ai jamais trouvé. Oui, j'étais extrêmement envieuse. Je n'avais aucunes raisons de le détester, mais dès qu'un mot sortait de sa bouche à mon égard, je le prenais comme une moquerie. Apparemment dès que je lui parlais j'abordais un ton arrogant ou plein de reproches. C'est peut être un peu vrai sur les bords. Mais j'avais en moi une grande fierté, et le fait de bien aimer ce sublime garçon me rendait comme tout le monde, simple, crédule, sans personnalité.


- Et bien je n'osais pas venir je pense. Je suis désolé.
- Peu importe, ma mère ne t'en voudra pas de toute manière. Dis-je sur mon ton sarcastique.


Il devint soudainement très pâle, toussa légèrement de gêne surement et gratta sa nuque comme lorsqu'il était embarrassé. Oui, je le connaissais par cœur. Je pourrais citer chaque mimique, chaque détail de chez lui. Chaque phrase qui sortait de sa bouche sonnait juste, étudiée. Et mon language sans-gêne, le mettait parfois dans une situation de malaise. 


- Ne sois pas gêné starlette, il n'y a aucun mal à dire ça.
- Hum.. Oui ... Hum... J'aime bien ta robe, elle est très ... Chercha-t-il ses mots.
- Blanche ? Merci ! Ricanai-je.
- Oui, voilà. Bon je vais y aller peut-être. Encore toutes mes condoléances Ivy. 


Bizarre. En temps normal, le Ashton que je connaissais aurait osé me répondre, m'aurait lancé des gentilles piques qui m'auraient tout de même vexées, je n'aurais rien répondu, il aurait eu le dernier mot, et serait parti, fier d'avoir gagné.
Mais pas aujourd'hui. Il se tourna quand même après m'avoir lancé un sourire en coin timide et se dirigea vers sa voiture. Il grimpa à l'intérieur, et roula.
Je repris soudainement mes esprits, m'étant rendue compte que je le fixais depuis tout à l'heure. Au moment où il allait passer devant moi, je courus sur la route et me postai face à son énorme voiture aux vitres teintées noires. Le beau châtain pila, et descendu en trombe.


- Mais tu es complétement malade ma pauvre fille ? Qu'est ce qui t'arrive nom de dieu !! Hurla-t-il.


Je l'ignorai et commençai à monter à bord de l'automobile. J'avais réussi. Je l'avais fait réagir. Je ne pouvais le laisser partir sans qu'il ne me cri dessus. Il m'avait tellement manqué, nos cris, nos disputes.


- Tu ne m'as même pas proposé de venir chez toi. Pas vraiment galant pour un gentleman tel que toi.


Je le vis lever les yeux aux ciel et se replacer sur son siège. On roula dans le plus grand silence. Ashton et moi ne parlions pas énormément, mais lui et moi nous comprenions. Je ne saurais décrire cette relation que nous avions. Je ne peux pas le voir plus d'une heure, mais dès qu'il n'est pas avec moi, je ressens un vide. Dès que j'allais mal, je savais qu'il était là pour moi, qu'il me comprenait réellement, mais j'avais trop de fierté pour l'admettre.

Arrivés à destination, je sautai de la voiture et sautillai jusqu'à l'intérieur. J'allai directement dans la cuisine, me servir un grand verre de lait.
Je venais souvent chez lui, nos mère étaient très proches. Il était un peu comme un fils que ma mère n'avait jamais eu. Elle le chérissait même plus que moi. Ce n'était pas vraiment difficile vu la façon dont ma mère s'occupait de moi.
Anne-Marie, la mère d'Ashton, elle était en revanche la mère dont tous les enfants rêvent. Mais comme on dit, on ne choisit pas sa famille.
Je savais qu'elle n'était pas là aujourd'hui, ainsi que sa sœur et son frère. Ils devaient encore être à l'enterrement.


- Vas-y entre Ivy, fais comme chez toi. Je l'entendis faire du bruit dans le salon.
- J'y comptais bien. Oh, salut.


Devant moi, se tenaient trois jeunes hommes assez beaux, un grand sourire aux lèvres. Le bouclé lui était à côté, les bras croisés, lui aussi souriant. Quand à moi, je devins soudainement plus timide et me sentais honteuse sentant le rouge me monter aux joues.


- Et bien Ivy, tu ne sens pas bien ? Tu es toute pâle. Me titilla Ashton.
- C'est juste que je ne m'attendais pas à les voir. C'est tout. Je vais très bien, merci de te soucier de moi.
- Alors tu es la fameuse Ivy. Lança le rockeur décoloré. 

- C'est bien moi. Vous êtes ses amis je suppose ?

- Tu supposes bien. Ashton, tu as oublié de nous dire que tu devais rejoindre une amie. Dit un châtain.

- Il oublie beaucoup de choses. Bon, je ne vais pas y aller. Pas que je ne veux pas rester avec vous mais un peu quand même.

- La ferme.  Railla Ash ignorant ma réplique. Ce n'était pas prévu de la voir.

- Il ment. Il était censé venir à l'enterrement de ma mère, mais il a fuit, comme un lâche et a attendu devant le portail. 

- Je ne voulais pas déranger. Riposta-t-il.

- Arrête s'il te plait avec tes excuses et tes arguments à la con. Il y avait ta mère, ta sœur et ton frère. Tu sais très bien que m'a mère t'adorait Ashton. Tu le sais. Et tu sais aussi que tu étais comme le fils qu'elle n'a jamais eu et tu sais plus que n'importe qui à quel point cette femme t'aimait plus que moi, sa propre enfant. Alors pour l'amour de dieu, arrête de dire que tu n'osais pas. Dis plutôt que tu es un faible, que tu n'as aucun courage starlette. Comme toujours de toutes manières.


                                                                                  Chapitre III

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VOILA UN NOUVEAU CHAPITRE N'HESITEZ PAS A ME DIRE CE QUE VOUS EN PENSEZ BISOUS BISOUS !! xx.

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