- Non mais qu'est ce qui te prend de faire des choses pareilles Ivy ? Cria ma sœur.
Après avoir terminé ma crise de nerf toute seule, je m'étais rendue compte que Anne-Marie était rentrée accompagnée de sa fille, Lauren, de son fils Harry et de ma sœur. J'avais honte, je ne savais plus où me mettre, si j'avais su je me serais retenue. Mais je pense que je n'aurais pas pu. J'avais accumulé tant de tristesse, de colère, de peur, qu'il fallait que ça sorte et c'est le bouclé qui avait fait déborder le vase. Plus personne dans la maison n'osait parler, trop gêné par la situation.
Mon ainée, avait fini par prendre la parole, trop en colère contre moi. Elle aurait surement préféré se contenir, et attendre qu'on rentre pour exploser, mais après avoir entendu mes paroles, c'était une tâche impossible pour elle. Je voyais dans son regard noir de la haine, et cette fois si, je n'allais pas si bien m'en sortir.
- Tu me fais honte. Tu es la pire sœur qu'on puisse avoir. Tu es une égoïste, qui ne pense qu'à elle. Je comprends pourquoi maman te criait toujours après. Dit-elle tremblant, devant tout le monde.
- Arrête. Intervins-je.
- Tu étais un poids pour elle. Continua-t-elle.
- Alice. S'il te plait. Essayai-je, les larmes montant.
- Tu as toujours était la honte de la famille. Tu n'es pas comme tout le monde. Maman le savait. Elle a tout fait pour toi, elle nous a toujours offert tout ce dont on avait besoin. Elle faisait tout pour notre bonheur. Elle a fait son maximum, pour que tu fasses de bonnes études, ou pour que perces dans le mannequinat. Mais toi, égoïste que tu es, tu en as toujours fait qu'à ta tête. Tu ne l'as jamais remercié.
- Tait-toi maintenant. Les larmes commençaient à couler, mais elle continuait.
- Je pense qu'elle a compris Alice. Calme toi. Intervint Anne-Marie, mais rien à faire, elle ne s'arrêtait pas, et mes larmes non plus.
- Tu ne sais pas à quel point elle était triste, quand tu considérais Anne comme la mère que tu n'as jamais eu. Mais elle ne le montrait pas, parce qu'elle t'aimait.
- C'est f..
- Tu lui auras pourri la vie, et ça jusqu'au dernier moment. Même le jour de son enterrement tu gâches tout. Me coupa-t-elle.
Je fondis en larmes, m'écroulant par terre. Je ne pleurais jamais en temps normal. Pour le décès, j'avais versé quelques larmes, mais pas autant qu'aujourd'hui. A ce moment précis, j'étais dévastée. Recevoir la vérité en pleine face faisait très mal. Je sentis des bras autour de moi. C'était Lauren. Elle avait toujours été là pour moi, et lorsque j'étais plus jeune je me confiais souvent à elle malgré son plus jeune âge, car elle me comprenait. Elle voyait que je n'étais pas heureuse, et prenait ma défense quand je disais qui était vraiment ma mère, et que les gens me prenaient pour une petite fille capriseuce qui n'avait aucune reconnaisance. Et aujourd'hui encore, par son étreinte, je vis qu'elle était là pour moi.
Je n'en voulais pas à ma sœur. Elle m'avait certes balancé des atrocités, mais elle aussi avait besoin de sortir tout ce qu'elle avait au fond elle. Je savais qu'elle ne voulait pas être si directe. Tout ce qu'avait dit Alice me touchait au plus profond de moi. Elle avait surement raison, je n'étais qu'une égoïste, qui ne pensait qu'à elle.
- Ashton, accompagne Ivy poser ses affaires à l'étage. Les garçons, aidez moi à préparer le repas si ça ne vous dérange pas. Trancha Anne-Marie pour dissiper ce malaise.
Nous pénétrâmes dans la chambre du bouclé, de mon bouclé, et je fus étonnée de voir que rien avait changé de place. Il y avait un silence dans la pièce. Mais pas un silence gênant. Plus un silence de nostalgie. On parcourait la chambre du regard, nous remémorant chaque moment passés tous les deux, à faire les quatre cents coups. A rire, à pleurer, à danser, à se bagarrer, à dormir, regarder des films, à se faire des câlins, et même à s'embrasser parfois.
