Le soleil éclosait sur tes joues légèrement rosées. Bouquet de roses sur tes fossettes apparentes, je raffolais de ces sourires qui enivraient mon esprit. Ivre, je l'étais, à chaque noyade dans tes yeux bleus comme un ciel sans nuage, aucun voile dans les parages. L'hiver frappait à ma porte, mais ton souffle chaud le repoussait à chaque fois un peu plus loin de mon corps. Qu'aurais-je fais sans toi ? Si nos chemins ne s'étaient pas croisés, mêlés, comme nos deux bouches assoiffées de baisers. Dis-moi, qu'aurais-je fais sans toi à mes côtés ? Remise en question interminable sur le mérite de t'avoir, alors que l'instant présent se déroulait sous mes yeux. Tu m'as donné envie de ne plus être spectatrice de cet instant, mais plutôt actrice. Sur le devant de la scène, j'illumine ta rétine de quelques étincelles. Nos deux corps sur la balancelle, je te vois encore admiratif, impressionné par tout ce que je provoquais en toi. Un mélange d'amour, d'hallucinations, d'envie et de passion.
Le soleil drapait mes courbes sur le lit défait. Défait comme ta coupe, cheveux en bataille, lit comme un champ de bataille. Tu étais beau, tout était faux. Tout avait commencé trop vite, une approche, une accroche, des reproches. Mais rien ne pouvait être plus beau que toi. Le désastre. Il ruinait mon corps et brisait mon âme. Tous ces soirs, couchée seule sur le divan rouge, rouge tel le sang qui s'échappait de mes veines dans les plus sombres folies. Tous ces soirs furent bien vite remplacés par des rêves immondes de toi et moi perdus à l'autre bout du monde. De la niaiserie à en vomir, mais un avenir qu'on aurait pu bâtir. Le désastre s'en est allé quand j'ai croisé le chemin de tes bras, évadée de ma propre folie, enfin un peu de répit. Silence, tout danse. A force de ressentir le dégoût et la rage au creux de mes bras, je ne sais plus aimer simplement. Drame au premier baiser, tu sais, celui sous la pluie en pleine nuit. L'alcool dans le sang, ma seule excuse. Tout s'emmêle et se démêle, dans une triste mélancolie. Mes monstres fuirent leur lit, et bientôt, toi et moi dans le même lit. Les monstres, personne n'y croit, pas même toi. Mais la chance t'évita de les rencontrer. Ni cri, ni pleur, ni peur. Rien de tout ça. Tout s'en allait avec toi. Une autre moi se levait tous les jours, une autre fille combattait la folie tous les soirs. La folie. Elle n'effleurait même plus ma peau. Tes doigts formaient une parfaite osmose avec ma prose. Rose qui fane quand tes bras m'abandonnaient à la solitude. Amour profane qui courait dans les couloirs de mon corps, je te voyais toutes les nuits sur les plafonds de mon crâne.