─ 𝒆𝒎𝒐𝒕𝒊𝒐𝒏𝒍𝒆𝒔𝒔. ᵛₖ

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟗 ✿ 𝓗𝓲𝓭𝓭𝓮𝓷𝓲𝓽𝓮

/!\ 𝙘𝙝𝙖𝙥𝙞𝙩𝙧𝙚 𝙘𝙖𝙥𝙖𝙗𝙡𝙚 𝙙𝙚 𝙝𝙚𝙪𝙧𝙩𝙚𝙧 𝙡𝙖 𝙨𝙚𝙣𝙨𝙞𝙗𝙞𝙡𝙞𝙩é (𝙖𝙪 𝙘𝙖𝙨 𝙤ù 𝙟𝙨𝙥) /!\
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𝚗𝚎𝚟𝚎𝚛 𝚋𝚎𝚎𝚗 𝚝𝚑𝚎 𝚝𝚢𝚙𝚎 𝚝𝚘 𝚕𝚎𝚝 𝚜𝚘𝚖𝚎𝚘𝚗𝚎 𝚜𝚎𝚎 𝚛𝚒𝚐𝚑𝚝 𝚝𝚛𝚘𝚞𝚐𝚑

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𝖀n long sentier de terre au beau milieu d'une forêt se dressait devant moi. Il semblait interminable. Les arbres longilignes entourant ne laissaient paraître aucune trace de lumière. Sauf à l'extrémité de cet infini couloir naturel. Une source de lumière d'une provenance inconnue. Elle éclairait légèrement ce qui m'entourait. Dès lors que je commençais à cheminer, les nombreux gratte-ciels en écorce sombraient dans un noir dense que la lumière ne pouvait éclaircir. Comme un trou noir. Cela m'incitais alors à ne pas revenir sur mes pas et au contraire, les accélérer.

Une frêle silhouette se dessina devant moi. Je ne sus dire si elle était proche ou lointaine. Le fait de l'avoir vu apparaître si rapidement me fis douter. Était-elle apparue lorsque j'avais cligné des yeux ou avait-elle toujours été là ?

Cette ombre de fillette semblait si proche mais en même temps si loin à la fois que j'eus peur de la reconnaître. Plus j'avançais, plus elle s'éloignait. Je courrais alors. J'avais peur. Peur de la perdre. Peur d'elle à la fois. À nouveau.

Je me retins de justesse, j'avais faillis tomber en butant sur... Un pied. Un pied ensanglanté venant tout juste d'être coupé, visiblement. Je relevai la tête en vitesse pour continuer ma course.

C'est avec effroi et écœurement que je vis qu'il manquait un pied à l'ombre de la petite fille. C'était inconcevable, comment avait-il pu été coupé aussi vite sans que je ne le remarque ? Ce n'était pas possible.

Je courais de plus en plus prestement, dans une direction inconnue, sans même réaliser après quoi je m'acharnais exactement. Qu'essayais-je de rattraper au juste ? Cette macabre course poursuite s'enchaînait et un par un ses membres jonchaient à mes pieds.

Cette course démesurée me semblait de plus en plus lente et même si je faisait de tout mon possible pour aller vite, j'avais l'impression que mon corps pesait des tonnes et qu'il avait la vitesse d'un escargot.

Vint le moment où il ne restait plus que sa tête, qui finit comme les autres parties de son corps à mes pieds. Je m'effondrai à genoux devant ce faciès tranché à la gorge. Je tremblais mais m'efforçais à porter ma main à son visage angélique, je caressai sa joue d'une infinie douceur mais je ne sentais aucun contact avec sa peau si pâle.

Je vins enrouler ses cheveux de jais autour de mes doigts, mes larmes perlant sur le cadavre de son visage enfantin mais si dur et impassible. Je venais lui fermer les paupières, cachant ses orbes sombres sans reflet et sans vie.

Une fois encore je n'avais pas pu lui dire au revoir.

Je posai mes avant-bras sur le sol terreux, mais constatai bien vite qu'il n'y avait plus de sol, je tombais littéralement sans savoir où j'atterrirais. Il n'y avait plus de forêt sombre. La lumière précédemment inaccessible était maintenant omniprésente, englobant le vide qui m'entourait d'un blanc immaculé et aveuglant. Je flottais. Je n'avais pas tellement l'impression de tomber. Comme si, comme si je coulais dans l'eau.

Et je m'aperçus vite que l'oxygène manquait à présent. Je ne pouvais plus respirer et un océan profond m'entourait. Je suffoquai en avalant malgré moi cette eau salée. Il était peine perdue de nager à la surface, il n'y en avait pas. Je fermai lentement les yeux, laissant l'eau de mer remplir mes poumons. Je sombrai peu à peu sans jamais rencontrer le sol, j'errais lentement vers la mort.