3. Stop

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// PDV extérieur //

On dit que la torture rend fou.

Que la douleur détraque le mental.

5 jours étaient passés. Mais ça, Shoto n'en avait aucune idée. Il avait totalement perdu la notion du temps, était-ce le jour, était-ce la nuit, sans le ciel, c'était du pareil au même.

Son corps, pourtant habitué à la douleur, gémissait au moindre mouvement. Mentalement, il tenait à peu près, s'accrochant à un maigre espoir de fuite.

Il entendit soudain le bruit familier de l'ouverture de sa cellule.

Il aperçut vaguement Dabi s'avancer et comprit qu'il lui apportait de l'eau. C'était son seul point de repère dans le temps, il en recevait deux fois par jours. Il n'en était même pas sûr.

Son geôlier s'accroupit, releva la tête de Todoroki et porta la petite coupelle à ses lèvres. Dès qu'il sentit l'eau fraîche couler dans sa gorge, il la vida d'une traite, assoiffé.

- Yare, yare, soupira Dabi, il a pas été tendre avec toi...

Il souleva les mèches de cheveux qui cachaient le visage du prisonnier et soupira à nouveau :

- Ben dit donc, ce regard n'a rien avoir avec celui qui je connaissais...

Le rythme cardiaque de Shoto s'était accéléré, il était perturbé par la proximité de Dabi, elle... elle ne lui était pas étrangère.

Dabi rapprocha encore le visage du captif près du sien mais alors qu'il allait dire quelque chose, SHigaraki pénétra à son tour dans la cellule.

- Aller gamin, c'est l'heure. Recule Dabi.

- Oï Shigaraki, à ce rythme, dans deux jours il aura clamsé, tu veux pas le laisser tranquille un peu ?

Son interlocuteur l'ignora royalement. Il défit les chaînes de Shoto et le traîna jusqu'à une chaise au milieu de la prison, avant d'accrocher ses poignets à la chaise, simple mesure de précaution.

La même routine depuis 5 jours.

- Si ce que je fais ne te plaît pas Dabi, finit par lâcher Shigaraki, tu n'as qu'à sortir.

Puis il se pencha au dessus de Todoroki.

- Endeavor a brûlé vif bon nombre de vilains, au nom de sa propre loi, sans passer par la justice, ne laissant d'eux, que des cendres. Considère ce qui t'arrive comme... une vengeance... un prix à payer...

Evidemment... c'est sa faute... à lui... j'aurai beau faire... tout tourne autour de lui... de Endeavor...

Les épaules du jeune homme s'affaissèrent, comme si tout ce temps, il avait réussi à porter ce poids trop lourd, mais qu'aujourd'hui, il se résignait, à son père, son sang, son héritage maudit, à tout. Tête basse, il encaissa les coups de Shigaraki.

- Aller, aller aller, s'écria Shigaraki, avec folie, cris, CRIS, SUPPLIE MOI D'ARRÊTER, SOUFFRE !

Pour la première fois, cette vision parut insupportable aux yeux de Dabi. Une colère étouffée montait en lui et il serra les poings. Il ne pouvait pas laisser passer ça. Jamais.

- Shigaraki, gronda-t-il, aurais-tu oublier pourquoi j'ai rejoin ta league ?

- Tes motivations ne concernent pas ce gamin.

Mais alors qu'il allait asséner un nouveau coup, Dabi s'interposa, pour se placer devant Shoto et arrêter le poing de Shigaraki.

- Stop.

Shoto redressa légèrement la tête, les yeux écarquillés, ne comprenant pas ce qu'il se passait.

- Dabi, gronda Tomura.

L'intéressé se retourna vers Todoroki, lui sourit avait de dire :

- Aller Shoto, cette mascarade a assez duré.

Sans laisser le temps à Shigaraki de réagir, il brisa les chaînes des poignets du prisonnier et l'attrapa pour le lever.

- Tu peux marcher ?

À peine cette question posée, il se rendit compte du triste état du jeune homme.

Shoto tremblait, la respiration forte, les yeux presque révulsés, fixant Dabi avec un air rempli d'incompréhension et... de peur aussi.

Le regard de Dabi s'assombrit en voyant cela et avec plus de douceur, il enroula son bras autour de Shoto pour bondir en dehors de la cellule avait de faire un mur de flammes bleus afin de retarder Shigaraki.

Il reposa ensuite Todoroki.

- Va falloir courir maintenant, dit-il en saisissant son bras.

Mais après quelque mètres, il entendit un bruit sourd et vit Shoto trébucher et tomber, à bout de souffle.

- Bon sang, foutu Tomura, gronda Dabi.

Il prit Shoto dans ses bras et murmura :

- Ça va aller maintenant Shoto, je vais te ramener chez toi. C'est... c'est ce qu'aurait fait Touya non ?

En entendant ce nom, Todoroki rouvrit brusquement les yeux.

- T-Touya ?

Non... je ferais honte à Touya...

Touya... le valeureux aîné, qui protégeait ses cadets autant qu'il le pouvait et qui avait subitement disparu... il y a bien des années...

Oui c'est ce qu'aurait fait Touya. Mais Touya n'aurait jamais, oh grand jamais fait le moindre mal à son cher petit frère... n'est-ce pas ?

Je lui fais honte, moi Dabi.

Dire non à la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant