Partie 3 - Chapitre XI

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Je sens un poids sur mon corps, ça me réveille. J'ouvre les yeux mais ne vois rien, donc j'allume ma lampe. Ça me fait mal aux yeux mais au moins je vois ce qui me monte dessus et qui commence tranquillement à s'étaler sur moi.

« - MIAOUUUU ! »

Mais qui a laissé ce con entrer dans ma chambre, ce con affamé en plus. Il me sort définitivement de mon sommeil en me sautant sur la tête. Je me lève alors à contrecœur et vais nourrir le monstre.

Dans la cuisine je croise ma sœur et mes parents en pleine discussion d'avenir pour ma sœur, ils ne se sont pas encore décidé pour le lycée. Je pense qu'elle ira dans le même que le mien si elle a des assez bonnes notes, mais je n'en doute pas. Je sors les croquettes du placard et en donne au petit, puis je change de placard et sors cette fois mon petit déjeuner. Je mets mes tartines à griller et mon chocolat au micro-ondes, en attendant je sors le jus d'orange et mon verre avec une cuillère pour le chocolat. Je vais chercher mon téléphone, j'aime bien faire mon petit dej avec. Mes tartines sont grillées et mon chocolat est chaud, donc je commence mon petit dej et m'en vais sur youtube. Je regarde quelques vidéos, je mange, et j'écoute d'une oreille mes parents s'engueuler sur l'avenir de ma sœur, quand je reçois un message du très cher @thanosss qui me demande si j'ai bien dormi, je lui répond que oui et lui retourne la question. Puis c'est au tour de Gab et puis d'Alice de me demander si je viens toujours ce soir, je leur répond à chacun un oui et m'en vais prendre une bonne douche.

Quand je sors de la salle de bain, mes parents s'engueulent toujours mais cette fois ils parlent du repas de midi et des courses. Je vais m'enfermer dans ma chambre pour me tartiner de crème pour le corps, quand soudain les cris cessent. Peut être que ma sœur a fini par vraiment les claquer. J'en doute, ou alors il y en a un des deux qui est à bout de souffle. J'apprends vite la raison pour laquelle ils ont arrêté de se gueuler dessus, quelqu'un a sonné à la porte. J'essaie d'écouter la conversation à travers la porte, mais je n'entends que mon père qui explique à une femme qu'elle ne doit plus jamais revenir ici... attends quoi ?! Oh bordel j'espère vraiment que c'est une blague. Je fais exprès d'ouvrir la fenêtre de ma chambre exactement à ce moment-là, et ce que je vois ne me plaît pas, du tout.

Mon père est en pleine galoche avec ma prof d'histoire, celle qui m'a oublié hier.

Je sens que je vais exploser, tellement fort qu'il faut que je sorte d'ici. J'attrape le sac que j'ai préparé pour ce soir et enfile mes chaussures à la hâte. Je chope mon téléphone sur la table et sors en courant de ma fenêtre. Il faut que je parte loin, mais je sais pas où. Alors je marche, je crois que je marche plusieurs heures, j'en sais rien je regarde pas l'heure. Je suis dans mes pensées, j'ai mon bonnet enfoncé sur la tête, même s'il ne fait pas vraiment froid, et j'avance en regardant le sol.

Forcément je fonce dans un tas de gens, je suis au centre-ville, c'est bien au moins je suis plus près de chez Gab pour ce soir. Je tourne dans une rue, je ne regarde pas laquelle c'est. D'un coup je fonce dans quelqu'un qui marchait devant moi et qui s'est arrêté d'un coup, mais tellement fort que j'ai l'impression de me prendre un mur alors que j'étais en train de courir un marathon. Un mur de muscles dans ce cas-là. Je lève la tête mais ne vois qu'un dos musclé, apparemment il ne m'a pas remarqué car il est en train de s'énerver au téléphone :

« - Bordel de merde Ash ! Tu aurais pu prévenir nan ? Je... Non tais toi ! Tu sais quoi, on va arrêter ce qu'on fait là parce que c'est ridicule ! ... Putain mais je m'en fous de tes excuses, tu te fous de ma gueule depuis le début bordel ! »

Je connais cette voix, mais je suis incapable de mettre un visage ou un prénom dessus. Il raccroche et se met à serrer les poings, il respire de plus en plus fort. Je fais un pas en arrière, je ne le sens pas. Soudain il pousse un cri et se met à taper du poing contre le mur. Je n'ose pas l'arrêter, ni même lui parler. En fait je crois qu'il ne me voit pas. Il y a des gens qui passent et qui crient d'effroi, c'est vrai que ça doit faire peur.

Je crois qu'il est en train de se faire très mal, au début il avait besoin de se défouler mais là il ne s'arrête plus. Alors je prend mon courage à deux mains et je pose ma main sur son bras. Il se stoppe d'un coup, puis il reprend son souffle et baisse ses bras pour les remettre le long de son corps. Ses yeux quittent le mur et descendent peu à peu sur ses mains, puis ils remontent vers moi. Et là il fait quelque chose auquel je ne m'attendais absolument pas : il se met à pleurer comme un bébé et me prend dans ses bras. Au début je ne comprend pas vraiment, mais il à l'air d'avoir besoin de réconfort alors je le prend moi aussi dans mes bras et lui chuchote des mots que j'espère réconfortants. Il pleure tellement fort, ça me brise le cœur.

Quand il commence à se calmer, je le remets debout devant moi et le regarde. Il a encore un peu la lèvre qui tremble et il regarde vers le bas. Je pose délicatement ma main sur sa joue et commence à la lui caresser. Mon doigt effleure le bas de son œil et je sens une espèce de fond de teint, à force de lui caresser la joue le fond de teint s'efface un peu et ça me laisse entrevoir des traces bleues voire violettes sous ses yeux, mais je suis presque sûre que ce ne sont pas des cernes. Il semble remarquer mon égarement car il met sa main sur la mienne et la serre doucement. Une dernière larme coule de son œil et je l'enlève avec mon pouce tandis qu'il relève la tête. Avec tout ça je n'ai même pas pu tenter de le reconnaître.

Je pourrais dire que voir la tête d'Ethan se relever vers moi me choque, mais au fond je crois que je le sais depuis le début. Il a les yeux rouges et remplis de larmes, maintenant il me regarde droit dans les yeux. Sa lèvre du bas commence à bouger comme s'il voulait dire quelque chose mais il ne dit rien, et puis sa bouche se referme. J'ai toujours sa main sur la mienne elle-même sur sa joue. Il la serre fort. Puis il la lâche et monte le long de mon bras. On suit tous les deux sa main du regard quand elle monte jusqu'à mon épaule, puis quand il la passe dans mon cou, par contre quand il commence à me caresser la joue avec son pouce et que je sens son souffle se rapprocher du mien, je ne vois plus que lui. Ses yeux, sa bouche, ma main qui passe tranquillement derrière sa nuque et qui attrape quelques uns de ses cheveux, et puis encore sa bouche, puis ses yeux, mais surtout sa bouche. Nos bouches sont de plus en plus proches l'une de l'autre. Il me regarde avec une flamme dans les yeux, et moi j'ai le cœur qui est à deux doigts d'exploser tellement il bat vite.

Je ne sais pas dire lequel de nous deux a craqué en premier. Mais je sais que quand nous nous sommes jetés l'un sur l'autre, mon cœur s'est arrêté et j'ai senti ses mains parcourir mon cou puis mes cheveux. J'avais moi aussi les mains dans ses cheveux et je les agrippais très très fort, je les lui arrachais presque.

On est forts en cardio mais on s'arrête quand même au bout d'un moment pour reprendre notre souffle. Mes mains lâchent ses cheveux et redescendent le long de son corps, les siennes font de même. Ainsi on se retrouve front contre front à respirer aussi fort qu'après un marathon. Et puis nos regards se croisent et j'ai presque envie de recommencer mais je me souviens de ce pourquoi je suis là, alors je me baisse pour attraper mon sac que j'avais laissé par terre. Sa main m'en empêche quand il me tire doucement vers lui, il m'embrasse doucement et me chuchote qu'il faut qu'on oublie ça. Je suis du même avis que lui, même si c'était un moment magique.

Il me demande alors ce que je fais là, je lui réponds que j'allais chez Gab pour la fête de ce soir quand je l'ai vu s'énerver devant moi. Il s'excuse, et il me dit qu'il va m'accompagner chez Gab. Je lui dis que je croyais qu'il ne pouvait pas venir, mais il me dit que finalement si.

Alors on marche tous les deux jusque chez Gab sans vraiment parler. Nos mains sont à côté, parfois elles se frôlent et je crois qu'on va se tenir la main mais nos raisons nous rappellent trop vite qu'il ne faut pas, alors on ne le fait pas.

Le chemin est long et silencieux mais sa présence a quelque chose d'agréable.

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Salut saluuut
Il est tard je sais mais j'ai eu du mal à terminer et puis j'ai eu des soucis d'ordi yas. Enfin bref, voilà le chap 11, super long... et super intense... vous m'en direz des nouvelles hehe
Des bisouuus, à la semaine prochaiiine ♡

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