Partie 5 - Chapitre XVII

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pdv d'Ethan

Le tram a dix minutes de retard, ils disent que c'est parce qu'une femme promenait son chien et qu'il s'est arrêté sur la voie du tram sans vouloir repartir. C'est un peu tiré par les cheveux mais bon, au moins le tram finit par arriver. Je monte dedans et me cherche une place assise, le trajet va être long. Mais je n'en trouve pas. Je m'adosse donc contre la porte d'en face et je sors mes écouteurs pour m'occuper l'esprit. Je galère à les démêler, faut vraiment que je m'achète des écouteurs Bluetooth, j'en peux plus des nœuds interminables.

Le trajet se passe bien dans l'ensemble, il y avait juste un petit con qui criait dans sa poussette et puis un mec avec son vélo qui prenait toute la place alors qu'il venait de me virer de ma place contre la porte. En bref, ça s'est bien passé, puisque je n'ai croisé personne que je ne voulais pas voir.

J'ai encore parlé trop vite, quand j'arrive à la prison, j'aperçois Juliette dans la queue pour les visites. Là je me pose deux questions : pourquoi elle est là, et pourquoi elle est aussi belle, ça m'énerve. J'ai vraiment envie de lui faire la gueule et d'arrêter de lui parler après la soirée d'il y a une semaine et ce qui s'y est passé. Mais la vérité c'est qu'elle me manque à mort, j'ai plus envie de rien depuis que je l'ai vue avec Léo dans la chambre. Et puis il y a eu les photos, j'aurais aimé être avec elle quand elles ont été publiées, et pas avec Alice en train de les poster. Je sais pas pourquoi je l'ai laissée faire, mais j'étais tellement énervé à ce moment-là. Je m'en veux qu'elle subisse tout ça. En plus, dans la bande, plus personne ne lui parle et Alice et moi nous sommes rapprochés. Je pense qu'elle et moi c'est surtout parce que je me sens mal et que j'ai besoin d'un distraction, sinon je ne serais jamais sorti avec elle. Surtout maintenant que je connais Juliette.

« - Hé monsieur ! Vous avancez oui ou merde ?!

- Ah oui pardon. »

Il m'a fait peur, mais je le méritais j'étais en train de baver sur Juliette. Elle a dû entendre le mini dialogue que je viens d'avoir parce qu'elle se retourne vers nous étonnée. Mais dès qu'elle voit mon visage, elle serre les dents et se retourne aussi vite. Je la connais tellement que je sais qu'en ce moment, elle essaie de se calmer pour se retenir d'exploser devant tout le monde. Elle finit par entrer, puis c'est à mon tour de donner mon nom et mes papiers pour m'inscrire au parloir.

Ma mère va se remarier, je me devais de l'annoncer à mon frère en personne. Je ne sais pas si ça va lui plaire mais je vais quand même le tenter. Une fois inscrit je me dirige vers la salle de parloir. Dans cette prison, on doit attendre que la personne avant nous ait fini de parler avec son correspondant pour pouvoir prendre sa place. Il n'y a que quelques cabines de parloir. Je vois que la porte du mien est fermée alors je m'adosse contre le mur en attendant mon tour.

Soudain, j'entends des éclats de rire. Je tourne ma tête vers ce bruit qui n'est pas vraiment commun dans une prison, c'est pas vraiment le lieu pour se taper son meilleur fou rire. Je ne m'attendais pas vraiment à ce que Juliette se remette si vite à rigoler, surtout aussi fort. Mais apparemment, l'homme à son bras la fait rire malgré toute la merde qui lui arrive. Je ne l'ai jamais vue autant rire. Mon cœur se serre dans ma poitrine, qu'est-ce qui m'arrive ? Ils continuent de rire jusqu'à la sortie de la prison, et je me rends compte que je ne connais pas l'homme avec qui elle est, mais surtout qu'ils sont en train de sortir alors que ce mec était entre les barreaux il y a moins de cinq minutes. Ce mec m'inspire tout sauf de la confiance, et Juliette n'a rien à faire avec lui.

Je m'apprête à aller la chercher quand une main se pose sur mon épaule. C'est la personne du parloir qui me prévient qu'elle a fini. C'est une femme, pas vraiment jeune, mais vieille non plus. Elle a les yeux rouges, un peu comme la plupart des gens qui viennent ici. Mais cette a l'air particulièrement touchée par la situation. Je me surprend à la prendre dans mes bras. Je sens un frisson la parcourir, puis un sanglot, et elle me rend mon étreinte. Je me redresse et je lui prend les mains en lui souriant. Instinctivement, ses pensées s'affichent dans ma tête.

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