The Spring bird quest - Istelbun

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Heureux comme seul un cœur épris peut l'être, le jeune homme fit promettre à sa douce de le retrouver un beau matin de ce mois de septembre.

Il rêvassait déjà, mais il restait un point sombre. Car s'il avait annoncé avec assurance, partir à la recherche de l'oiseau nommé « espoir », il n'avait point d'idée où le trouver.

De son côté, la jeune femme n'avait rien dit, ni à sa famille, ni à ses suivantes. Elle savait qu'inconsciemment ils l'avaient condamnée et qu'ils trouveraient ce projet bien trop fou pour la laisser rejoindre cette improbable quête.

Elle amassait en silence les quelques effets qui pourraient lui être utiles. Sa constitution, surtout en ce moment, ne lui permettait pas de s'encombrer de plus d'une légère besace. Au moins, elle n'avait besoin ni de plantes ni de remèdes particuliers, son mal ne se laissant pas calmer aussi simplement.

Une petite angoisse se mêlait à une douce euphorie à l'idée de suivre ce jeune homme qu'elle connaissait si peu. C'eût été un bel euphémisme de dire qu'elle n'avait pas hésité. Pour autant, qu'importe la manière dont elle tournait les choses, elle ne pouvait se résoudre à souffrir ici, dans cette chambre jusqu'à son dernier souffle.

Elle le retrouva à l'heure convenue près du pont à l'est de leur ville. Son grand chapeau se soulevait sous le vent de la fin de l'été.

Le jeune homme s'arrêta pour l'observer de loin. Se lasserait-il jamais de voir sa silhouette féminine ? Ses cheveux flottant autour d'elle lui donnaient un air presque féérique. Il n'était pas étonnant qu'un sorcier puisse être lui aussi tombé sous ce charme.

— Bonjour ! Je me rends compte que je ne me suis pas présenté en bonne et due forme. Je suis Charles de Montgirand. Et je serais pour quelque temps votre obligé et votre guide ma dame.

— Bonjour, cher Charles, vous pouvez m'appeler Pauline. Alors où avez-vous prévu de commencer cette quête ?

— Et bien, pour commencer, je pensais que nous pourrions aller rejoindre un sage.

— Un sage, dites-vous ?

— Tout à fait, de ceux qui ont vécu bien avant notre ère et qui y resteront sûrement après. Il pourra certainement nous parler de notre mystérieux volatile.

— Très bien, je vous accorde qu'il s'agit d'un bon point de départ. Où vit-il ?

— À Istelbun. Tenez, voici une carte.

Il lui tendit le précieux parchemin, d'où il pointait du doigt le trajet qu'il devait suivre. Bien plus au sud, ils devraient franchir la mer.

— Avez-vous déjà pris le bateau, Pauline ?

— Bien sûr que non ! ce sera une première, mais j'ai bien l'intention de faire un grand nombre de nouvelles expériences, mon ami.

Elle lui offrit un sourire enthousiaste, tellement étincelant qu'il lui fit manquer un battement de cœur. Il esquissa un sourire un retour. On dit que l'amour rend aveugle et il avait conscience d'en être un exemple parfait. Il allait emmener dans un demi-secret une jeune demoiselle de la haute société dans un voyage au bout du monde.

— Alors très cher, il est temps de nous mettre en route.

Même si leur chance était infime, il la fit monter sur la monture de fortune qu'il avait pu se permettre. Car il s'était fait une promesse, celle de la rendre heureuse.



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