j'écris sans but et décris le torrent d'émotions qui se déchaîne sans bruit, les sentiments étouffants qui sans lutte me mettent au tapis. je sens sur ma peau la chaleur frêle d'une lumière mourante, la même lumière qui me dit que je suis, tant qu'elle sera vivante. et j'écris la tristesse anonyme qui partage le visage de celle que j'aimais, je transcris sur papier les paroles muettes des moi oubliés. j'écris l'appréhension d'un moment déjà passé, l'oubli à venir d'un avenir traversé. je me réjouis néanmoins de la lumière infidèle, car dans mes pires cauchemars je suis immortel. j'écris pourtant le deuil de mon être, que j'enterre moi même sous des milliers de lettres. de temps à autres je surprends mon regret qui, par malheur, veut éloigner une finalité que rien ne retarde, un unique constat met fin à son geste vain, les étoiles ne brillent que quand on les regarde. ainsi tout comme elles quand les dos sont tournés, la lumière s'éteint, et dans le vide je redeviens naufragé.
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