Gaëlle

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               Je sors du lycée accompagné de mon habituelle bande d'amis enfin, de connaissances. Je me dirige vers mon éternelle voiture grise, un fantôme. Elle doit avoir 40 ans, c'était la voiturette de jeunesse de Lucy comme elle aime bien l'appeler. Une vraie valeur sentimentale. Mathis me tapote l'épaule avant de s'éloigner en me lançant un conseil directement trouvé sur google, comme d'habitude. Mathis est vraiment génial. Je le connaissais avant de venir dans cet établissement et il a toujours été là pour moi. Il sait pour mon trouble, lorsqu'il l'a appris, il est devenu tellement bienveillant! J'ai beaucoup de chances de l'avoir à mes côtés.


               Je monte dans mon antiquité et démarre difficilement. Il faut que j'aille chez Gaëlle. Il était convenue que je dorme chez elle cette nuit. Je roule plutôt lentement. Je ne pas vraiment hâte de la voir, surtout de lui mentir. J'arrive devant son immeuble.

               Je descends et m'adosse à la voiturette. Je plonge ma main dans une de mes poche pour en sortir un paquet de cigarette et je sors mon briquet de l'autre . C'est une mauvaise habitude que j'ai pris à cause de mes déplacement. Une fois complètement finis, je vérifie qu'elle est éteinte et je la jette dans la poubelle la plus proche. Je pollue mes poumons, pas la terre. 

               Je fais le code de l'immeuble et monte les quelques escaliers qui me séparent de son appartement. Quelques instants plus tard, j'arrive enfin au bon étage. Je voit aussitôt Gaëlle toute souriante dans l'encadrement de sa porte m'attendant depuis un bon moment je pense.

  -  Coucou toi.. me murmure-t-elle à l'oreille. Elle me fixe quelques instants du regard puis vient m'embrasser délicatement sur les lèvres. Ca ne va pas? Demande-t-elle inquiète.

  -  "Non ça va c'est juste que je ne me sens pas très bien en ce moment, va savoir pourquoi." dis-je hésitant.

  -  "Mince, tu devrais te reposer. J'ai peut être quelque chose qui te remontera le morale." Déclare-t-elle un souriante.

              Je souffle, soulagé. Elle me prends par la main, et m'entraine dans son appartement. On passe devant la cuisine et le salon pour arriver à sa chambre. Elle pose mes affaires sur le sol. Puis, elle me pousse légèrement sur son lit, mon mollet bute sur la bordure de celui-ci et je tombe de tout mon poids sur le matelas dure. Je la regarde avec un regard interrogatif et surtout énervé.

  -  "Qu'est ce que tu fais? Je t'ai dis que j'étais fatigué! Dis-je plutôt en forçant la voix.

  -  Oh, heu, excuse moi.. je suis désolé je ne voulais pas t'énerver..

  -  Et bien tu n'as pas réussit! Aaaah!" Je sers mes points pour contrôler ma colère mais Gaëlle pause sa main sur mon épaule. "Me touche pas Putain! Tu vois pas que je suis pas bien là?! Je n'aurait pas dû venir! Je cris en me relevant, m'apprêtant à partir. 

  -  "Non! Attends! Ne pars pas, je suis désolé, si tu veux, on attends un peu." Propose-t- elle hésitante.


  -  "On attend rien du tout! Lâche moi, putain!"

              Je tape de toute mes forces le mur à ma droite, je sens ma respiration s'accélérer et tout mon corp se tend en une seule seconde. Pendant un instant, je résiste, puis je laisse cette rage m'envahir. Je saccage toute sa chambre. Je ne laisse rien passer, je renverse son bureau. J'étale tout ces livres, et je tape de toutes mes forces sur son lit. Puis je prend le bas de mon t-shirt entre les dent et je cris en le serrant aussi fort que possible.

              Je regarde Gaëlle devant moi. Elle remarque mon regard et un sourire crispé étire aussitôt ses lèvres. Il me mis encore plus en colère et je redouble de violence. Je la plaque contre le mur en lui bloquant le passage. Je lui cris dessus sans vraiment savoir ce que je lui hurle. Je ferme les yeux tellement la rage est présente. Après quelques minutes, je les ouvrent. Gaëlle elle, a les yeux fermés, elle est pétrifiée. Je la comprends, je suis un monstre après tout. Je dessert doucement mon emprise sur elle, je me calme peu à peu, je m'en veux.  

                 Je ne prends même pas le temps de rassembler mes affaires, je pars de sa chambre en Furi en prononçant quelques mots à peine audible. "Je suis désolé, vraiment pardonne-moi."

                 Je sors de son appartement, dévale les escaliers et cours en direction de ma voiture. J'allume le contacte et démarre. Je ne rentre pas à la maison. Enfin pas tout de suite, je ne peux pas, je ne suis pas totalement calmé. Je vais à un endroit où personnes ne peut me juger, où je me sens vraiment bien.

                J'arrive devant le lycée, je m'arrête puis je repose ma tête lentement sur dossier. Je souffle profondément puis sors. Je suis délégué des élèves. J'ai la clé du gymnase et celle du club de musique, je suis à la tête du groupe.

               J'entre et me laisse tomber sur le canapé vert pomme que Mathis voulait à tout pris. Je ne veux pas l'admettre mais, il est très confortable. Je m'enferme dans un studio sombre, mets un casque sur mes oreilles et écoute ce doux sons envahir ma tête. Je ne pense plus à rien d'autre qu'aux notes que joue ma guitare. J'ai opté pour la classique.

               Je suis dans le noir, seulement les enceintes et les machines de compositions émettent de la lumière, tout est paisible. Je joue des arpèges depuis au moins deux heures sans m'arrêter. Soudain, j'entends un bruit extérieur. Je relève ma tête aussitôt, enlève mon casque puis vois une silhouette sombre s'avancer vers moi d'un pas rapide. Je ne discerne pas encore très bien la de qui il s'agit.

  -  Dieu merci! je savais que tu étais là...

  -  Lucy?

              Je n'ai pas le temps de réfléchir que deux petits bras viennent m'encercler la taille. "J'ai eu peur" murmure-t-elle soulagée. Oui, c'est elle. Je l'enlace à mon tours et ressert mon étreinte lorsqu'elle se blottit un peu plus contre mon torse.


  -  Je suis désolé, je ne voulais pas que tu t'inquiètes. Je suis nul, j'aurais dû te prévenir.


  -  Non, absolument pas. Ce n'est pas de ta faute et j'aurais dû être là. Gaëlle m'a raconté. On en parlera si tu veux.


  -  J'ai pas très envie pour le moment.

  -  De toute façon vu l'heure, maintenant que je sais où tu es, je vais allé me coucher.

  -  Quelle heure est -il?

  -  Il est bientôt une heure du matin. Tu veux rester encore ici ou tu rentres avec moi?

  -  Je rentre avec toi.

 

  

     

je le croiseWhere stories live. Discover now