I ʟᴏsᴛ sᴏᴍᴇᴛʜɪɴɢ

Hᥲᥒgιᥒg from hιs Lιρs

[Il y a quatre ans...]

Je suis juste venu avec un ami. Habituellement je ne mets pas les pieds dans ce genre de bar. J'ai une femme après tout. Alors non... les bars gay, ne sont pas un endroit que je fréquente beaucoup. Du moins... plus depuis un long moment. Erwin voulait juste me faire oublier ma vie d'aujourd'hui j'imagine. Il voulait me rappeler le bon vieux temps. Celui pendant lequel lui et moi, on harponnait ce genre d'endroit à la recherche d'une conquête pour la nuit pour en parler en riant quelques heures plus tard. Si Mikasa savait ça je serais certainement considéré comme la honte de la famille. Je suis un Ackerman. Alors je me dois d'avoir une femme et des gosses. Une lignée, une famille dont je me serai bien passé dès ma naissance. Je ne puis qu'enfouir qui je suis au fond de moi et l'oublier. Mais ce soir, Erwin voulait me rappeler qui je suis. Voilà dix ans que je l'ai oublié. (Erwin) Aller vieux, amuse toi ce soir, profite de l'absence de Mikasa, elle n'en saura rien. Non, elle n'en saura rien. Et il vaut mieux. Comment je pourrai dire à la femme que j'ai épousé il y a dix ans que je suis gay ? Enfin... si elle ne l'a pas remarqué elle est bien naïve.

Suivant Erwin à travers les gens, il commande de quoi boire en se frayant un chemin difficile parmi tous ces gens qui ont soif. Il me demande ce que je veux et je lui réponds un simple "comme toi". Après avoir attendu un peu, il me donne mon vers et nous nous engouffrons de plus parmi tous ces gens qui s'éclatent. Tous ces hommes qui peuvent être qui ils veulent. Si j'étais aussi libre qu'eux j'en serai certainement bien plus heureux qu' enchaîné à mes liens avec ma famille et ma femme. Erwin trouve un endroit un peu moins bondé de gens et on y bois nos vers. Il me parle de je-ne-sais-trop-quoi alors que je regarde tous ces hommes qui dansent et boivent. Qui semblent faire tous comme moi : oublier leur véritable existence dans ce monde. Eux -comme moi- veulent être une personne qu'ils ne sont pas habituellement. Je ne fais certainement pas exception. Je souffle avant de porter mes lèvres à mon vers, mais rien. Je l'ai déjà fini. Erwin pose sa main sur moi et je pose mes yeux sur lui.

(Erwin) Va faire un tour, trouve toi un mec pour cette nuit et oublie Mikasa, Livai, t'en as besoin.

- J'vais pas trompé ma femme, Erwin.

(Erwin) Si. Si tu vas le faire, parce que tu n'es pas heureux et ça fait dix ans que je te vois sombrer chaque jour dans une sorte de routine que tu hais, alors tu lève ton joli cul et tu vas te trouver un bel homme.

- J'ai trente ans. Ils en ont à peine vingt.

(Erwin) Livai c'est l'histoire d'une nuit. Tu vas certainement même pas donner ton prénom à l'heureux élu qui partagera ta nuit.

Je souffle en le regardant insister pour que j'aille me promener dans cette foule pour trouver la bonne personne pour cette nuit. Je lui refile alors mon vers et vais m'enfoncer dans cette forêt de gens sans avoir la véritable intention d'en ressortir avec un homme plus jeune que moi de dix ans pendu aux couilles. Cette soirée commence à me prendre la tête. Je regarde derrière moi et vois Erwin déjà occupé avec un autre homme en train de parler. Il flirt déjà... il n'a pas perdu le truc depuis dix ans. Moi je me suis complètement rouillé et je ne sais même plus aborder correctement un bel homme sans en rougir ou être mal à l'aise. Il me faut un autre vers. Je me dirige vers le bar déjà bien moins bondé que tout à l'heure et me trouve même une place pour m'y accouder. Regardant autour de moi, je ne vois que des hommes déjà pris, en train de danser, de faire connaissance, que ce soit en parlant ou physiquement. Je devrai rentrer non ? Mais... il n'a pas tort... j'ai sans doute besoin de me souvenir le temps d'une nuit de qui je suis. Le serveur arrive devant moi et me pose un vers devant moi.

- Je n'ai pas commandé.

(Serveur) C'est offert.

Il me montre du doigt la personne qui m'a payé ce vers avant de se retourner. Mes yeux se posent alors sur la personne qui m'a offert ce cocktail et je bug. Totalement. Il me regarde et me sourit en coin l'air un peu gêné et pourtant il semble assez confiant aussi. Je n'entends plus rien. Je le regarde de là où je suis, deux ou trois mètres entre nous deux nous séparent ainsi que parfois des têtes qui m'empêchent de l'admirer. Le monde autour de moi n'est plus que lui. Je le détaille de la tête au pied. Me redressant en prenant mon vers je m'approche de lui sans faire attention à ce qui pourrait se trouver autour de moi et me poste devant lui. Droit comme un piquer, je l'observe de plus près et il n'est que plus beau. Je pensais que le seul vers que j'ai bu jusque là me faisait hallucinait, mais non... non cet homme est réel et bien magnifique. Devant moi il me regarde aussi, il me détaille aussi. Je pose mon regard sur ses bras nus. Chatouillant sa peau halée et reflétant un été chaleureux et ensoleillé je monte mon regard en passant par ses clavicules qui ressortent et dont je me vois déjà possesseur pour les heures qui viendront. Je vois déjà mes mains caresser son cou si masculin, les poser sur son visage plutôt enfantin et finir leur chemin dans ses mèches brunes et rebelles qui lui donnent un air de rebelle.