Une seconde chance (réécriture)

Chapitre 5

    Jule est à bout, elle ne sait pas combien de kilomètres elle a parcouru, mais énormément. Malgré le fait qu'elle soit surentrainée, elle ne trouve plus la force de se battre, elle n'a pas envie de tuer et encore moins d'être filmée et gagner de l'argent pour ça. Elle a besoin de se ressaisir, car sur cette émission elle est sans doute la seule à ressentir ça. "Une femme faible est une femme prévisible." lui répétait toujours sa mère. Donc être prévisible n'est pas dans sa nature.

    Dans les couloirs de sa prison en Californie elle avait entendu la rumeur de cette émission, certains disaient qu'une femme brune allait et venait de prisons en prisons pour trouver des cobayes. Jule avait vite fait le rapprochement avec la fameuse Liv Stone qui s'était présentée à elle plusieurs fois, elle avait bien vu que Liv l'appréciait. Enfin elle s'était bien trompée, car quand on apprécie quelqu'un on ne le jette pas dans la fosse aux lions. Pour une ancienne espionne, Jule avait perdu son sens de l'attention, enfin bon, tout ça pour dire qu'elle avait vite supposé qu'elle serait envoyée ici pour cette grande émission de télé-réalité et que ce serait un sacré bordel. Car même si elle était au courant, on ne se prépare jamais vraiment à cette situation. De toute façon, elle n'a eu d'autres choix que d'accepter d'être ici. Déjà, car on ne lui a pas vraiment posé la question et, qu'entre mourir sur la chaise électrique ou essayer de se battre dans cette jungle il n'y a pas vraiment de bons choix possibles.

    Au moins elle peut essayer de se battre pour rester en vie, ce qui n'est pas le cas lorsqu'on est coincé entre quatre murs. Jule n'a jamais eu la chance de témoigner à son procès, tout simplement car elle n'en a pas eu. Elle n'a pas de famille, pas d'amis, puisque qu'elle n'a rien, rien de réel. Toute sa vie a été un mensonge. Même si elle arrive à survivre sur ces îles et à revenir dans la vie active, elle ne peut imaginer ce qu'elle fera après. Personne ne l'aime et ne l'attend patiemment à la sortie. Elle n'a pas le métier de ses rêves mis en suspens qu'elle pourrait reprendre, elle n'a pas d'appartement qui attend d'être dépoussiéré, ni d'animaux près à lui faire la fête à son retour. Elle n'a rien.

    La seule chose à laquelle elle s'autorise à penser pour l'instant, c'est sa survie et uniquement cela. Depuis qu'elle connaît sa destination, elle réfléchit à comment faire pour survivre dans ces milieux-là, il y a de la végétation, de la roche, du bois et de l'eau. Elle suppose un minimum d'animaux, pour se nourrir, car la production n'est pas folle, du moins elle l'espère, au point de les avoir mis sur une île totalement déserte où le seul moment de se nourrir serait de se manger les uns les autres. « Au bon dieu », prie-t- elle en silence pour que cela n'arrive pas.

    Avec son métier, du moins celui qu'elle a exercé jusqu'à présent, Jule sait être discrète et a une sacrée facilité pour se dissimuler, elle aimerait donc trouver une grotte avec de la végétation devant, afin de pouvoir s'y cacher. Proche d'un point d'eau, de là, elle pourra boire et chasser, ainsi que tuer des animaux venus boire à son rivage et s'il faut des Hommes, tout en restant caché dans les branchages.

    Jule décide de se poster en hauteur pour le moment, afin de pouvoir observer les alentours. En grimpant elle aperçoit un homme. Il a l'air grand, costaud, lourd. Un homme qu'on a pas vraiment envie de croiser lorsqu'on est toute seule dans la forêt. Jule se met à grimper plus vite, elle ne veut pas être vue, surtout pas des autres et encore moins de lui.

    Lorsqu'elle est confortablement installée, elle l'observe avancer. Il tient quelque chose de gros et brillant entre ses grosses mains. Jule a beau plisser les yeux, elle ne parvient pas à distinguer ce qu'il tient auprès de lui et ne peut pas descendre de sa planque sans risquer que l'on découvre sa cachette. Elle entend des gazouillis d'oiseaux non loin de là, elle se retourne le plus adroitement possible, pense avoir trouver son dîner pour ce soir, mais en se retournant, ce qu'elle voit est à deux doigts de la faire tomber à la renverse tant elle ne s'y attend pas.