CHAPITRE 2

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Le soleil se lève sur la maison des Choi. Doucement certes, mais il se lève. 

San éteignit son réveil. Il en avait réellement ras le bol de l'entendre sonner alors qu'il n'avait eu le temps d'entendre son abominable mélodie qu'une seconde à peine. Il se frotta les yeux, retirant les crottes d'oeil qui s'étaient formées puis retira sa couette avec une volonté nouvelle.

Celle de faire chier le monde.

C'est avec bonne humeur qu'il ouvrit donc les volets de sa fenêtre, tout en se demandant si il y avait eu du changement avec les fleurs. L'esprit tranquille, il attendit donc tranquillement qu'ils s'ouvrent, le regard fixé sur son portable. Il sursauta en voyant ce qui l'attendait dehors.

- Doux Jésus qu'est-ce que c'est encore que cela.

Il ouvrit grand les yeux. Hier, les plantes avaient simplement repris vie mais aujourd'hui il avait réellement l'impression qu'une forêt miniature était en train de pousser sur sa vitre et cela ne lui faisait pas du tout du tout plaisir. C'est donc avec un joie et bonne humeur qu'il ouvrit la fenêtre et hurla de toutes ses forces en guise de réveil matinal :

- J'aime pas les roses espèce de connard !

Une fois toute cette bonne humeur partagée, il s'en alla vite-fait bien-fait de sa chambre et descendit le plus rapidement possible dans la cuisine afin de prendre un excellent petit déjeuner comme à son habitude. 

Le regard perdu dans le vide, il prit en bouche un morceau de brioche et réfléchit. Pour une raison qu'il ignorait, des fleurs avaient commencé à pousser. Et plus étrange encore, il n'y avait personne à la maison alors que d'habitude sa flemmarde de belle-mère mettait des années à se préparer. Tout cela était bien trop louche.



Wooyoung n'aurait jamais cru - et pourtant Dieu sait à quel point il avait énuméré toutes les possibilités - qu'il doive un jour être un ange gardien. C'était incompréhensible : pourquoi, de tous les anges possible, il devait lui se tuer à la tâche ? Non pas qu'il n'aimait pas les humains : il adorait les humains ! Cependant, tous savaient très bien que s'en occuper était autre chose.

- San, Choi San, maison des Choi... nan mais c'est censé m'aider comment à le retrouver ça ? souffla-t-il en fixant le morceau de parchemin qu'il avait à la main.

Il chercha du regard un énorme panneau avec écrit dessus " Maison des Choi " mais malheureusement, rien du tout.

Bon il s'attendait à quoi lui aussi.

C'est pourtant avec soulagement qu'il trouva cette fameuse demeure, après avoir cherché partout comme un dingue. Mais on ne pouvait pas le blâmer, il faisait nuit et il ne pouvait de l'aide à personne pour l'aider puisque personne ne pouvait le voir ! 

La maison était très jolie : il avait donc à faire à un petit mal élevé gosse de riche. Il en avait connu plusieurs dans sa prime jeunesse et savait à quel point ils pouvaient avoir un comportement d'une connerie implacable. Rien que de penser à ces souvenirs lui donna des frissons et il se dépêcha plutôt d'aller voir de plus près ce que l'avenir lui réservait.

" San ". Ce prénom lui disait quelque chose mais quoi ?

Il n'en savait vraiment rien mais il était sûr que de très mauvaises surprises allaient lui tomber dessus, son instinct n'a jamais tord. Il s'approcha donc timidement, ouvrant la porte très naturellement alors que celle-ci était censé être fermée. Il écarquilla les yeux en voyant tous les meubles luxueux et sans doute plus chers que sa vie passée. 

Peut être que vous pensez que Wooyoung est en voyeur, en tout cas laissez moi vous dire que tout ceci fait parti de son métier.

- Pourquoi est-ce que j'ai la terrible impression que je vais tomber sur un morveux pourri gâté ? s'exaspéra l'ange.

Il ferma les yeux et posa sa main sur son front.

- Sérieusement les gars, j'ai toujours été super gentil et bienveillant pourquoi est-ce que vous me faîtes ça ? se plaignit-il en levant la tête vers le ciel.

Pas de réponse.

Bah. Il n'y en a décidément pas beaucoup dans cette histoire de toute façon.

Il décida de découvrir un peu la maison puisqu'il risquait de passer plusieurs années ici. Comme prévu, la maison était remplie de meubles chers, les dressings - parce qu'un seul ne suffisait pas il en faut toujours plus dans cette famille - étaient pleins et il y avait au moins deux salles de bains hormis celles des chambres.

Lorsqu'il ouvrit la chambre de San, un sourire s'étira sur ses lèvres. La pièce n'était pas aussi grande que les autres, ce qu'il ne comprenait pas trop. Pourtant, il était sûr qu'elle appartenait à son futur protégé. 

Il s'approcha de la fenêtre et lâcha un gros, gros soupire. Pourquoi est-ce que ces pauvres fleurs ont été martyrisées comme ça ? Il ne pouvait pas les laisser dans cet état là, ce serait contraire à toutes ses valeurs. Il ouvrit donc la vitre et caressa avec une douceur surprenante les petites plantes.

- Ne vous en faîtes pas mes jolies je vous vengerai.

Il sembla qu'elles lui répondirent car il rigola d'un seul coup.

La porte s'ouvrit d'un seul coup. Paniqué, il sauta simplement de la fenêtre, peu désireux de voir le boulet qui ne pouvait pas se gérer tout seul et qui avait besoin d'un ange gardien. À quel point est-ce que son cas était urgent pour qu'on le choisisse lui ?

Il souffla. Il ne connaissait pas cet inconnu mais il ne l'aimait déjà pas.



CIEL - woosanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant