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Marianne en a un peu marre de traîner au bar. Elle paye sa consommation, dit au revoir à ses amis et lance une dernière fléchette avant de partir. Elle touche la cible en plein centre. Quelle chance ! Elle sort avec le sourire aux lèvres, retrouvant l'air agréablement tiède qui règne en cette fin d'été. Elle aurait bien aimé se payer une glace à la vanille, mais tous les commerces sont fermés à cette heure. Tant pis. Marchant tranquillement pour regagner son hôtel, elle regarde le ciel étoilé et remarque que la lune est pleine. Elle se dit qu'elle passe de bien agréables vacances ici. Il fait beau, l'ambiance est chaleureuse, l'hôtel est confortable. Et puis cette petite ville est vraiment belle. Surtout ce quartier. Il est composé de maisons en pierre datant du Moyen-âge, qui sont admirablement conservés. Les rues sont étroites, ce qui fait que la circulation est réduite. On peut se balader pendant des heures dans ce labyrinthe, et faire chaque jour de nouvelles découvertes, comme ce brocanteur qui vendait des éditions anciennes mais jolies des romans d'Agatha Christie.

En parlant de labyrinthe, Marianne s'aperçoit qu'elle est arrivée au bout d'une impasse. Elle s'est un peu égarée, mais elle sait qu'elle est très proche de son hôtel. C'est en se retournant qu'elle aperçoit un camion. Un camion blanc, très banal. Un Renault ou un Peugeot, sans doute. D'ailleurs, elle se demande comment il est arrivé là. Il n'était pas là lorsqu'elle s'est engouffrée dans cette impasse. Et puis cette ruelle est vraiment très étroite. Le camion doit avoir juste la place d'avancer et ne laisse aucun espace sur les côtés. C'est vraiment très étrange, et un peu stupide, de se garer ici.

Marianne avance en oubliant presque l'existence du camion jusqu'à ce qu'elle s'aperçoive qu'il lui barre l'accès pour accéder aux autres ruelles. C'est vraiment embêtant. Que faire ? Elle ne va pas l'escalader, tout de même ! Elle n'a plus qu'à espérer que le propriétaire ne soit pas loin. Puis, alors qu'elle s'approche du véhicule, elle croit distinguer dans l'obscurité une silhouette à l'intérieur, assise devant. A moins que ce ne soit que le siège conducteur.

Elle se rapproche de plus en plus, intriguée, quand soudain la lumière s'allume à l'intérieur du camion. Et là, plus de doute, il y a quelqu'un dedans. Quelqu'un qu'elle connaît. Il porte des lunettes noires et une casquette qui recouvre ses cheveux bouclés, mais il n'y a aucun doute possible : c'est Pierre, son ex.

Le camionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant