SANDER
Les yeux fermés, je contemple cette obscurité qui me semble être un ami dans ce monde où l'amitié est un mot avec bien peu de valeur. J'entends au loin des oiseaux essayant en vain de communiquer, leurs notes allant de l'aigu au grave en une demi seconde. Je me concentre alors sur le mouvement de l'eau qui coule avec grâce, en émettant de légers bruits de cristaux. Je ne fais qu'un avec la nature. Mes doigts se promènent sur l'herbe humide, mes ongles se raccrochant à la terre qui essai en vain de montrer sa présence. Je n'ai jamais cru à la magie, pour moi ça a toujours été l'une des plus ingénieuses inventions de l'homme pour faire naître l'espoir dans le cœur de ceux qui en ont besoin. C'est un choix, et moi j'ai refusé de croire aux choses irréelles. Mais lorsque je m'allonge dans cette prairie fleurie par les vents de l'été, je ne peux que croire à la magie, à la vraie magie. Celle qui n'a pas besoin de mensonges pour naître, celle qui nait de la pure et belle vérité. Je sents la terre s'applatir sous le poid de mon corps étendu, et je commence à sentir l'odeur de la forêt qui s'apprête à recevoir les rayons de son amant le soleil. J'étais bien, très bien, jusqu'à ce que ma sonnerie de téléphone vienne briser ce silence reposant.
Fatiguée, je saisi mon téléphone de ma main droite et je décroche.- Chéri ?
Je soupire, j'ai envi de raccrocher, mais je ne peux pas, alors je décide de me la jouer adolescente banale.
- Maman ?
- Tu es où là ?Et voilà, je savais que ça devait arriver. Mais j'ai promis de ne plus jamais mentir, et je tiens mes promesses, alors je réponds :
- Je me repose.
Un gros blanc s'installe. J'attends qu'elle réponde, mais elle ne répond pas.
- Maman ?
- Chut, tais-toi, dit-elle en chuchotant.J'attends encore 2 minutes. Je veux raccrocher. Je m'apprête à appuyer sur le téléphone rouge quand soudain elle dit :
- Ouf ! C'est rien.
Je fronce les sourcils.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Rien, j'ai cru qu'il y avait quelqu'un dans la maison, j'entendais des bruits, mais c'était Einstein.Einstein est notre chat, enfin, c'est celui de ma mère, mais je m'en occupe plus qu'elle.
- Ah d'accord.
- Chéri, tu dois rentrer, ton bus passe dans 20 minutes et tu sais très bien que je n'aime pas ne pas te voir dans ton lit à une heure pareil.
- Maman, tu n'as pas à t'inquiéter.
- Écoute Sander, je suis ta mère et tu quittes ton lit à je ne sais pas quelle heure et il faut que je t'appelle pour que tu reviennes, et il est 6h30 du matin !
- J'arrive.Et là je raccroche. Les mamans peuvent être très protectrices, je ne me plaints pas de la mienne, même si elle a une façon étonnante de me soûler.
Je me redresse, me lève, prends mon vélo, et commence à pédaler vers la route.
Je suis rentré il était 6h45, mon bus passe dans 5 minutes, je mordille donc un croissant tranquillement. Ma mère me regarde avec son regard noir de mère pas contente. Je lui souris.- Et pourquoi tu souris ? Me dit-elle en fronçant les sourcils.
- Parce qu'un sourire, c'est la plus belle chose qu'on puisse offrir aux personnes qu'on aime.
Soudain, elle arrête de me regarder avec son regard noir et me sourit à son tour. Un moment de gênance s'installe. Je n'ai jamais été très émotive, j'ai toujours détesté les câlins et les bisous. D'ailleurs je ne me souviens pas d'avoir dis « je t'aime » à ma mère. Celle-ci est d'ailleurs en train de me fixer avec son sourire. Maman je préfère ton sourire à ton regard noir mais tu me fais peur là.
Einstein saute sur mes genoux. Oh, merci Einstein.
Je lui caresse les oreilles délicatement, il ferme les yeux et commence à ronronner. Je commence à m'endormir, quand ma mère se lève d'un coup et me dit :- Il y a ton bus.
À contre cœur je me lève, je dépose Einstein doucement par terre, je saisi ma veste, attrape mon sac et sort dans l'allée.
- À ce soir ma chéri, je t'aime.
- À ce soir.Oui maman, je sais que tu voulais que je te réponde « moi aussi » mais tu devrais le savoir, je ne le dis jamais.
Je monte dans mon nouveau bus. C'est la rentrée de Septembre, je rentre en seconde, mon lycée est très grand, j'espère rencontré des gens comme moi. Oui, je suis bizarre, une anomalie d'après mes anciens camarades.
Je marche dans l'allée du bus déjà plein, je ne me metterai pas contre la fenêtre avec mes écouteurs.
Finalement je décide de m'asseoir à côté d'une fille qui me semblait être une collégienne. Le trajet va être long, je le sents. Les minutes s'écoulent aussi vite que des secondes, il est 7h13.
Soudain, mon sac se met à bouger. Je sursaute et la collégienne à côté de moi regarde mon sac avec des yeux exhorbités. J'ouvre aussitôt mon sac.
Rien. Il n'y a rien dedans, sauf mes cahiers. Pourtant ma voisine de bus et moi avons bien vu qu'il avait bougé... Bon, c'est pas grave, on va arriver au lycée.
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Après le crépuscule - TOME 1 -
ParanormalDans un monde où le plaisir et le désir deviennent maîtres de vie, la polémie et les fakes news pourraient bien être à l'origine de l'insouciance humaine. Dépassé par les événements, un groupe d'adolescents tente de percer les secrets les plus sombr...