Dans le bus

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Musique aux oreilles, rythme tambour dans la tête;
Je l'attends patiemment, tapant pied contre sol.
Mes yeux cherchant au loin; ma tête n'est que fête !
Ma bouche marmonnant de multiples paroles.

Dehors le ciel est noir. Les lumières dorées
Des lampadaires gris illuminent la rue
De halos chétifs et timides. Vent léger
Embrassant nos faces, gelant notre peau nue;

Le froid mordant nos corps, nos esprits et nos âmes.
Corps tremblant, dents claquant; ma tête n'est que fête !
Les phares transperçant la sombre nuit infâme;
Mettant à jour la rue, quasiment vide et muette;

S'approchent de nos âmes froides en détresse.
Alors, je m'avance d'un pas déterminé,
Fais un signe au chauffeur; souris par politesse.
Le bus ralentit, freine et s'arrête à côté.

Je monte. La chaleur m'enlace fortement,
Souffle sur mon froid visage et me prend les mains.
Mes yeux vifs cherchent une place pour le moment;
Je la vois, je m'assois tout le long du chemin.

Mon corps reposé et, parfois les yeux fermés,
J'écoute mes chansons et je tape du pied.
Ouvrant les yeux, je les laisse se balader;
Je contemple l'extérieur, sa grande beauté !

En automne, les belles feuilles jaunâtres
Virevoltent et dansent avec le doux vent;
Puis se couchent sur le lit de feuilles rougeâtres,
Dès lors, elles s'éteignent éternellement.

En hiver, les arbres aux branches dépouillées
Tremblent; ils se couvrent d'un fin manteau de neige.
Le paysage blanc reflète sa clarté;
Pendant que le bus, quant à lui, est pris au piège.

Au printemps, tous les arbres nus se revigorent;
Ils regagnent leurs pétales roses et blancs.
Les oiseaux ressortent, en chantant et fêtant,
Le retour du dieu Soleil, de ses éclats d'or !

En été, le ciel céruléen sans nuages
Éclate nos yeux et réchauffe notre cœur.
Nous voilà alors pris dans une ardente cage;
Rester là plus longtemps n'est qu'immense douleur !

À toutes les saisons, le visage de l'homme
Est froid et sec. Il ne sourit pas, ne rit pas.
Quel est donc son problème ? La vie le consomme.
Que la joie s'imprègne de ton esprit bien las !

Que la musique fasse vibrer ton cœur dur;
Que le monde purifie ton âme impure;
Qu'autrui s'ouvre à toi et que l'amitié te gâte;
Puisses-tu être délivré de toutes ses hâtes !

Tape du pied en rythme, marmonne des paroles,
Fais osciller ta tête, qu'elle ne soit que fête !
Libère-toi de ces chaînes, prend ton envol;
Que ton allégresse soit la plus indiscrète !

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