Page 6

17 0 0
                                    


Jour 67

Je n'ai plus écrit depuis...au moins deux semaines alors bon, je vais essayer de résumer ça du mieux que je peux et surtout, de la façon dont on m'a rapportés les faits.

On était donc dans les nouvelles tranchées quand nos alliés ont encore tenté de passer en force dans les suivantes, on devait y être depuis 2-3 jours maximums je pense. On a utilisé la même stratégie que la dernière fois mais, l'ennemi savait.

A la dernier avancée, certains avaient réussi à fuir. Ils connaissaient notre manière de procéder, mais on avait omis cette éventualité. Et c'est quand les premiers obus ont éclatés sur la zone découverte qu'on a su. La mort viendrait du ciel. A ce moment là j'ai perdu connaissance.

Helios qui était à mes côtés avait eu le temps de se cacher sous une palissade quand l'obus à atterri à côté de moi, les débris m'ont blessés mais la déflagration m'a fait perdre connaissance. Il a réussi à me soulever et avec moi à ses côtés, comme un poids mort, il a avancés dans les tranchées ennemis. Les alliés y avaient lancés un gaz. Il nous a équipé de nos masque et il a attendu, caché derrière des poutres.

Je ne me réveillait pas et les heures passaient dans cette terrible attente, la mort finit son chemin dans les poumons ennemis, et nos soldats les ont enterrés. Le Sergent à apporté une trousse de soin à Helios avant de repartir. Il m'a soigné avant de me porter vers l'infirmerie precaire que le camp avait monté en urgence dans les tentes ennemis.

Je me suis réveillé un matin, au son du clairon. J'étais seul dans la tente, une odeur de mort flottait autour de moi, sur des draps tachés de sangs. Helios est venu dans la fin de matinée, je crois qu'il a pleuré. On était plus des amis, ou de simples connaissances. Un lien plus fort avait pris la place, on était frères d'armes.

Les jours ont encore passés, je suis resté 10jours dans le coma, on a perdu un tiers de notre section, demain normalement ils nous envoient le second bataillon. Mais je suis inquiet, Ezechiel n'est pas sur le camp, et personne n'a vu son corps non plus. Il est mort ? Ou pire...captif. Lui aussi est mon frère d'arme, et sur ce champ de bataille, dans cet enfer vivant, il est seul.

Ma vision de la guerre à changer, ça n'a rien de particulièrement héroïque ou courageux. Ça ressemble plus à un suicide, que chaque période de survie repousse un peu plus. Nous sommes de simples hommes qui défendent nos parties, alliés ou ennemis nous sommes tous les mêmes. Mais on se bat car nos généraux ne s'aiment pas, on se bat par milliers à la place d'une dizaine, on meurt par milliers au lieu de faire combattre nos chefs.


La guerre est un enfer, où se battent des innocents devenus meurtriers pour le compte de meurtriers se fesant passer pour des innocents.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Feb 18, 2020 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Journal de GuerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant