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Jour 30

Ça fesait un mois que rien ne bougeait, aucun des deux côtés n'était décidé à lancer le premier assaut. Les gardes continuaient et on perdait le fil du temps. Les nouvelles des autres camps étaient de plus en plus rares et on se demandait quand allait être la fin de cette guerre si personne ne prenait le dessus.

Il y a deux jours, alors que je fesait une belote avec Helios, Ezechiel et Aaron Garisson ; mon sergent; on a entendu des hélices. Un avion était en approche. Je n'avais jamais eu aussi peur de ma vie... on a lâché les cartes sur la tables et quand l'avion nous a survolé elles sont tombés dans la boue. Le sergent nous a crié de nous coucher sous les tables en bois puis il est parti en courant vers le poste de garde.

Je me souviens avoir pensé 《ce n'est qu'un avion》 mais...les premier cris m'ont fais changer d'avis. L'avion qui avait fait un virage était désormais au dessus de la tranchée, aligné à celle-ci. Il a commencé à tirer...a piloner les soldats. J'ai vu la mort à mes côtés  et jamais je n'oublierais ça. Inconnus ou connaissances, ils tombaient à nos côtés.

Quand il c'est éloigné de nous, j'ai passé la tête de l'autre côté de la table avant d'être aveuglé par un tir. J'ai vu le Sergent derrière le mortier, il a tiré sur l'avion qui est passé, en feu au dessus de la zone morte.

Après la collision j'ai entendu pour la première fois de ma vie un vrai silence de mort. Même le vent était silencieux. Chacun retenait son souffle, comme si respirer allais faire revenir l'avion, ou nos amis defuns.

Une fois de plus c'est le Sergent qui pris les initiatives. Il fit regrouper tout le monde avant de nous sortir un beau discours du style 《Ils sont morts mais nous vengerons nos alliés, chaque perte sera rendu en double》. Ensuite on a déplacé les corps pendant que certains creusaient nos premières tombes... J'ai ramené les corps avec Ezechiel et on a ainsi entamait notre cimetière.

Et ce soir là, pour la première fois depuis notre arrivée sur le campement, on a allumé un feu pour chanter. Et dans ce chant, c'est la dernière partie qui était dédiée à nos amis morts, la fumée de notre feu s'envolait vers le ciel, dans la direction de leurs tombes...

Un jour enfin tu viendras nous saisir
A tes côtés nous serons fiers de partir
Les dieux des combats nous accueilleront
Alors festoierons et ripaillerons
En ton honneur
Ô mort qui rôdait sur nos chemins...

Journal de GuerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant