Descartes

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En marchant, tes pensées dérivent. Tu ne cherche pas à les arrêter, tout ce qui touche de près ou de loin à la volonté s'est volatilisé chez toi. Un des effets de étreintes d'Ennui. Tu as un peu l'impression d'être une plante, dès fois. Tu vivotes, souris, parles un peu, ne penses plus, te contentes d'être là. Et les autres continuent de te coller. Une plante qui a du charme visiblement. Une belle fleur inutile. La bouche de métro apparaît devant toi, tu te laisses aspirer par les escaliers et te retrouves sans trop savoir comment assise sur un strapontin. Porte des Lilas, juste à côté de la mosaïque de George Brassens. Tu repenses à la lettre. La colle se déchire dans un chuintement, puis ton index et ton majeur pincent une feuille. Ton bulletin. Un soupir. Pas très intéressant. Des notes plutôt bonnes, dès appréciations plutôt bonnes aussi, apparemment on te remarque plus depuis quelques temps. Sans blague. Seule l'appréciation d'histoire-géographie t'interpelle.
« Un bon trimestre, une participation constante qui mériterait un peu plus d'implication. Cependant, j'ai remarqué vers la fin du trimestre une baisse d'énergie, en voulant me mêler de ce qui me regarde, un ternissement. Il faut se reprendre en main, vous étiez sympathique. Maintenant vous êtes. Pensez-vous? Dirait Descartes.»

Tu masques l'éclair de surprise qui passe dans tes yeux, te composes un masque tranquille et panique bien sagement de l'intérieur. Percée à jour. Au moins te journée n'aura pas été complètement morne. Honnêtement, te es surprise qu'une telle appréciation passe au bulletin, ton professeur se fera sûrement tirer les oreilles. Tu réfléchis. Tu essaie. Que faire? Rien. Te ne vas rien faire, exactement comme d'habitude. À quoi bon? Personne ne te laisserait redevenir comme avant de toute façon. Même pas toi. Sur cette réflexion ton cerveau se met en pause jusqu'au lycée.

Arrivée devant le vieux bâtiment haussmanien, ton dos se dépose sur la grille et tu fixes un cigarette. Détournes le regard. Assez d'agitation pour aujourd'hui. Personnes n'es encore arrivé, alors tu prends le soleil en fermant les yeux, jusqu'à ce que des pays précipités se pressent jusqu'à toi. Tu retournes à la lumière pour être prise dans le tourbillon d'embrassades, de câlins et de bises de la part de gens que tu as vu hier. Des lèvres se posent même sur les tiennes il te semble. Sûrement Maxence. Alors tu rends les sourires, échanges quelques paroles, et engage la marche dans l'entrée. Ils sont une dizaine, des filles et des garçons tous en seconde, et t'ont désignée comme leur amie _ou leur mascotte c'est une question _, et tu passes avec eux la majeure partie des tes journées. Tu regardes le premier cours sur l'emploi du temps de Thalia, juste à côté de toi.

_Histoire-Géo. Te dit-elle de sa voix douce en souriant.

Tu hoches la tête, tout le monde se plaint des quatre étages à monter. Histoire-géo...
Vous entrez, le professeur vous regarde, tu le regardes. Thalia et Victor te traînent au premier rang. Plus de vous. Il te regarde maintenant.

_As-tu reçu ton bulletin?
Tu tiques légèrement. Sens monter une réponse. Regardes Thalia et Victor. La réfrène.
_Oui, effectivement j'aime peu Descartes.

Victor me tire une chaise, je m'assois.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 19, 2020 ⏰

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