one.

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j'ai le cœur aux bords de lèvres qui m'empêche de respirer, comme pour atrophier les quelques nuées de conscience s'hasardant dans cette réalité. il n'y a que de la peur autour, la claire confusion à laquelle j'ai appris à m'agripper dans cette plongée vers le doucereux confort de la mélancolie. elle parait s'y plaire disent-ils, elle a fait de sa vie une anti-poésie, cherchant à ressentir avant même de vivre, cherchant à exister avant d'être. en réalité, mes épaules sont trop pusillanimes pour transporter les mythes que mon esprit façonne à partir de pulsations qu'il lit dans d'autres yeux. je passe mon temps à scruter le néant, de crainte de n'y trouver que ce qu'il promet, ou pire encore, de crainte qu'il ne soit que mon reflet.  il est étouffant ce brouillard, emplissant le rien d'un tout, et que l'on croit salvateur parce qu'il dévoile les contours de toutes les vies noyées. il s'écoule à travers mes phalanges, plus chaud que le suintement de mes veines, plus hégémonique que le temps, plus tangible que les bras qui me serrent. 

je suis fatiguée.

the fear baptised meWhere stories live. Discover now