Sentiments incassables [Riren]

Chapitre 23: Fleur fanée (3)

J'ai voulu devenir plus fort pour elle. J'ai commencé à faire de la musculation, la nuit comme je souffrais d'insomnie.

Elle est revenue à l'année suivante. Elle était changée, plus femme, mais elle était toujours aussi joueuse et immature...

Beaucoup pensait qu'on sortait ensemble, il ne comprenait pas que notre relation était plus forte que ça.

Je commençais à changer physiquement. J'ai commencé à me laisser pousser les cheveux, ma voix devenait de plus en plus grave, et je prenais de la prestence.

Les filles, qui au début m'ignoraient, commençaient à s'intéresser à moi.

Je me sentais bien, j'avais réussi à créer un petit groupe d'amis et je pris confiance en moi.

Mes années de collège s'étaient passées sans encombre.

J'ai commencé à fumer, un peu bêtement je l'avoue, avec des amis. Je n'étais pas vraiment accro mais ça me permettais de souffler.

Malheureusement, le lycée approchait, ce qui signifiait que j'allais devoir retourner chez mon père.

Si je m'étais musclé, c'était aussi pour qu'il ne remette plus la main sur moi.

Isabelle voyait que je me dégradais. Elle ne savait pas comment me réconforter.
Mais je sentais qu'il y avait quelque chose qui la tracassait.

Je suis retourné chez mon père. À mon arrivée, il n'a même pas posé un regard sur moi, et c'était tant mieux.

On vivait comme si on ne se connaissait pas l'un l'autre. Pendant les vacances d'été, j'economisais pour m'acheter un moto. Je n'aimais pas prendre le bus scolaire.

J'étais dans la même classe qu'Hanji. Elle était gentille mais un peu trop fouineuse à mon goût.

Le lycée était très grand, la plupart du temps je restais près d'un arbre à l'ombre et je regardais les nuages en fumant une cigarette.

C'était le seul moment où je me sentais loin de tout mes problèmes.

Puis... Isabelle m'a expliqué par téléphone, qu'elle était malade et qu'elle devait aller à l'hôpital. Elle est restée très flou. J'ai compris que quelque chose n'allait pas.

Ses parents restaient vague et puis... un jour, on m'a annoncé qu'elle était victime d'un cancer infantile.

Je ne pouvais pas lui rendre visite à l'hôpital car je n'avais pas d'argent. J'enrageais d'être sans nouvelles.

Je loupais les cours et je restais dans les rues, à fumer et à casser des choses.

Mes amis essayaient de me soutenir mais c'était impossible. La seule personne que j'aimais réellement était entrain de mourir.