Entre Amour et Tradition

Préparatifs

- Debouuuuut !

J'émerge de mon sommeil en fronçant la mine pour faire face à Viviane qui se tient auprès de mon lit.

- Tu me veux quoi encore ? lui demande-je d'une voix ensommeillée. C'est carrément impossible de dormir en paix dans cette maison.

Elle tire mon drap, me forçant à me lever.

- Ce n'est pas moi qui me marie bientôt ma chère. Il est dix-heure. Aujourd'hui c'est journée shopping, tu dois te lever !

Je plonge ma tête dans mon oreiller en grognant.

- Vous avez gagné ! Je ne veux plus me marier. Maintenant laissez moi dormir !

- Non non ! fais Viviane d'une voix autoritaire.

- Mais j'ai à peine fermé les yeux qu'il fait déjà jour. Dix minutes...

- Noon !

Réprimant un juron, je me lève et je la foudroie des yeux avant de me diriger nonchalamment vers ma salle de bain.

- Même si tes yeux étaient fusils là, j'allais pas mourir, tchip ! Allez ouste !

Puis elle éclate de rire.

- Je vais te le faire payer le jour où tu te mariera. Je te promets !

- Ça ne risque pas d'arriver.

Je l'ignore et je rentre dans la douche. Je ressors quelques minutes plus tard, prête pour le "shopping". Viviane n'arrête pas de me rire au nez en voyant la mine que je fais. Je trouve vraiment fatiguant ces préparatifs. Tout le monde me tire dans la direction qui lui plaît. Et le comble c'est que je ne peux même plus travailler...

En sortant on croise ma mère qui est occupée à envoyer les invitations, décrocher le téléphone... Dès qu'elle nous voit, elle se met à rire.

- Vous partez déjà ?

- Oui, s'empresse de répondre Viviane. J'ai eu tout le mal du monde à la faire sortir du lit tanti.

- Tu es un peu trop coincée ma chérie. Et vivement que tu changes ta garde-robe. Tu es très belle dans tes tenues de bureaux mais le reste... Eh lagô !

- Moi coincée ? Et elle a quoi ma garde robe ? lui demande-je d'un air offusqué. Il ne s'agit que d'un mariage mais tout le monde en fait un peu trop. Je dors mal ! 

- Tu sais qu'on ne se marie qu'une fois n'est-ce pas ? Et ton mariage sera célébré en très grande pompe parce que et tes parents, et tes beaux parents sont aisés. Il n'y a aucun mal à cela et pour en revenir à ta garde robe, tu t'habille un peu trop vieillot quand tu es à la maison. J'espère que ça changera avant que tu ne gagne le domicile de ton mari !

J'ouvre grand les yeux. Est-ce vraiment ma mère qui parle là ? C'est vraiment le monde à l'envers. Pouffant, je la dépasse et je me dirige vers ma voiture en ignorant ses rires. Ma mère est une très belle femme qui a les formes tout aussi voluptueuses que moi. Elle a la quarantaine mais on dirait une jeune fille de vingt ans. Toujours bien habillé, bien coiffé...elle est splendide où qu'elle soit. Moi par contre je ne vois pas l'intérêt de soigner son apparence lorsque l'on se trouve chez soi. Je porte ce que je veux quand je suis chez moi ! Si j'avais su qu'il fallait autant souffrir pour préparer un mariage...

(...)

Ça fait plus d'une heure de temps que je suis au centre commercial avec Viviane mais elle n'arrête pas de critiquer tout ce que je prend comme vêtement.

- Celui-ci est trop grand, le bas de ce pantalon est trop large. Oh mais c'est quoi cette robe,  Jen ? Tu ne vas quand même pas prendre cette horreur pour ta lune de miel ?