Chapitre 23 : Léo

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Léo caressait les cheveux de Farah, alors qu'elle avait la tête posée sur son épaule. De temps à autre, ils s'embrassaient. Puis ils se relâchaient et se contentaient de rester ensemble à ne rien faire. Léo ne saurait pas comment expliquer le sentiment qui lui brûlait le coeur à ces instants. C'était inconnu, une espèce de joie, mais aussi mêlée d'inconnu et de peur.

Léo n'avait jamais été amoureux. Depuis la primaire, les filles et lui, c'était un jeu sans fin. Léo aimait les charmer, et au bout de quelques semaines, il se lassait. Il ne savait pas trop pourquoi il avait autant de mal à garder quelqu'un dans sa vie. Ses parents ne s'étaient jamais entendus, peut-être que c'était pour ça qu'il fuyait toute relation stable. Parce qu'au fond, il avait peur que ces petites histoires finissent comme celles de ses parents. Il n'avait pas grandi auprès d'une relation parentale pleine d'amour et saine.

Peu importe, il ne s'en plaignait pas. Ses parents avaient su être là pour lui, même s'ils n'avaient pas réussi à construire un cocon familial propice au bon développement d'un enfant. Léo ne connaissait que les relations basée sur les cris. Il avait bien vu comment deux personnes pouvaient se déchirer en restant ensemble. Alors non, ça ne lui donnait pas envie d'entreprendre des relations longues. Dès qu'il se sentait agacé dans une relation, il coupait rapidement les ponts. Du coup, il avait cette espèce de réputation de tombeur, de "briseur de coeurs". Alors qu'il n'avait juste pas envie de se déchirer avec quelqu'un. Il essayait, parfois, d'aimer quelqu'un. Peut-être qu'il s'en rendait compte trop tard, mais dès qu'il ne se sentait plus à sa place dans la relation, il était honnête. Léo était encore un adolescent en construction, il ne pouvait pas se permettre de se déchirer dans une relation toxique alors qu'il n'était pas encore en accord total avec lui-même.

Avec Farah... Avec Farah, c'était bizarre. Différent, peut-être. Farah avait été sa meilleure amie, sa bonne pote pendant des mois. Et maintenant, il y avait ce truc en plus entre eux. C'était étrange, Farah ne lui donnait pas envie de fuir. Mais cela faisait paniquer Léo. Il ne savait pas comment réagir, c'était l'inconnu, le nouveau. Il n'était pas habitué à agir en fonction d'une autre personne, c'était un pur égoïste qui avait toujours pensé à son bonheur avant celui des autres. Et actuellement, avec l'alcool qui lui était déjà bien monté à la tête, ses idées n'étaient pas très brillantes.

"On va dans une chambre ? murmura t-il."

Pas très sobre non plus, Farah acquiesça mollement et le suivit. Un peu stone, Léo se rendit dans une chambre au hasard et ferma la porte. Et alors qu'il recommençait à embrasser Farah, il mit sa main sous son t-shirt. Farah se crispa.

"Attends, pas ça, s'il-te-plaît.

- Pourquoi ? fit-il d'une moue déçue en tentant de réitérer."

Elle l'aimait vraiment, ou non ? Pourquoi elle ne voulait pas ?

"Léo, je suis bourrée, laisse-moi.

- Et alors ? souffla t-il en remontant ses mains plus haut.

- Alors je te dis de me lâcher donc tu me lâches, c'est tout, le repoussa Farah, qui commençait à reprendre ses esprits. J'ai jamais rien fait avec un gars, je me sens pas prête, j'ai pas envie de faire ça maintenant, donc lâche-moi, c'est tout. Un non ça veut dire non, on n'est pas dans un film américain où tu crois que c'est un oui déguisé.

- Putain, t'es rabat-joie, on est bien, là."

Léo tenta juste de l'embrasser et cette fois-ci, elle le dégagea violemment. Son regard était sombre.

"Léo, je rigole pas, j'aime pas quand t'es comme ça, t'es lourd. Je t'ai déjà dit que je voulais attendre.

- Alors quoi ? On va rien faire, on va jouer aux cartes jusqu'à la fin de notre vie ?"

Le ciel était bleuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant