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En pénétrant dans la grande salle, je suis à peine surprise de voir que malgré la décennie écoulée, rien n'a changé. L'estrade dans le fond accueille toujours Solal, notre éternel D.J. Sur la gauche, la file d'attente aux toilettes semble ne pas diminuer. A droite de l'estrade, ils ont installé un bar qui permet, comme avant, de se désaltérer, quoique les jus et sodas d'il y a dix ans ont été secondés par des bières et autres alcools en tout genre. Au centre, certains dansent pendant que d'autres, regroupés par-ci par-là, discutent.

Je repère immédiatement Alice, engoncée dans sa robe, de deux tailles trop petite, si vous voulez mon avis. Mais bon, c'est le risque quand on se prend pour une pompom girl sur le retour, à 6 mois de grossesse.

Nous nous saluons d'un hochement de tête cordialement froid. Faut dire qu'elle m'a considéré comme sa rivale du jour où nous avons posé nos fesses pour la première fois sur les bancs de la maternelle. Moi, elle me faisait penser à Boucle d'or avec ses allures de petite poupée. Mais j'ai rapidement déchanté et j'ai sitôt fait de l'assimiler à Chuky.

Et SON arrivée dans nos vies, n'a pas arrangé les choses par la suite.

Qu'est-ce que j'y peux moi si LUI et sa mère sont venus s'installer à Fréjus parce que celle-ci avait obtenu un poste d'assistante de langue au lycée de la ville ? Toujours est-il que lorsqu'IL a snobé la place vide à côté d'Alice pour s'installer sur la chaise voisine de la mienne en CM2, ça a, comme qui dirait, signé la fin d'une possible amitié entre la blonde et moi. Les hostilités étaient lancées et je crois m'être fait fusillée à chaque fois que nos regards se croisaient. Mais je m'en moquais, je l'avais, LUI, et c'est tout ce qui comptait.

Beaucoup jalousaient ce que très vite, lui et moi avons développé : un attachement mutuel qui à l'adolescence et l'entrée au lycée, s'est transformé en amour inconditionnel et une passion dévorante. Si bien que même lorsque sa mère a dû retourner en Australie auprès de son mari, IL a réussi à la convaincre de le laisser rester à Saint Raph, chez des amis à eux, pour finir son cursus secondaire en France.

Je me souviens encore de sa voix de velours, mélodieusement grave, dont les mots chantaient à mes oreilles. Son accent était une arme de séduction infaillible. Mais IL n'avait d'yeux que pour moi, et les miens ne voyaient que LUI.

Personne n'aurait pu se mettre entre nous, sauf le temps qui s'écoulait bien trop vite, sonnant rapidement le glas sur notre amour et notre lien, que nous avions longtemps cru indéfectible... 


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Coucou à tous !

Voici le 2ème chapitre.

Alors qui peut bien être ce "IL"? Prince ou crapaud?

A vos pronostics!!!

Namsra

Lucile, Amour et DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant