La Chasseuse d'étoiles

Chapitre 1 : La traque

Tap tap tap... mes pas résonnent sur le sol légèrement gelé de la forêt. J'arrive très bien à me repérer, malgré l'obscurité. Je me fond totalement dans la nuit, aussi agile qu'un chat, avançant d'arbre en arbre.

Soudain, un craquement de brindille met tout mes sens en alerte. Mais ce n'est qu'une petite chouette chevêchette d'Athéna, assise sur sa branche. 

Bizarrement, les animaux n'ont pas été impactés  par les particules radioactives.

Elle me regarde de ses grand yeux jaunes, gardienne du silence sous le ciel étoilé, et je souffle, soulagée.

Pour mon clan, les chouettes sont symbole de bonne fortune.

Je m'apprête à repartir, mais un autre craquement retentit, et soudain, une masse noire s'abat sur moi.

Je sursaute, mais je n'ai pas le temps de sortir mon arme (je possède en tant que chasseresse un arc et un petit poignard (je trouve les fusils trop lourds, pas vous ?))

Cependant, mon agresseur inconnu arrête son attaque, et explose de rire :
« Tu as eu peur hein petite sœur ! Où est passée la courageuse Katniss ??

- Dante, euh je veux dire « Phœnix » ! Tu dois m'appeler par mon nom de code ! Tu sais bien que nos ennemis sont partout !! Et je ne suis pas petite ! J'ai 18 ans, soit à peine un an de moins que toi ! »

« Oh ça va.... bon alors tu m'explique pourquoi tu es partie comme ça du camp ? Tout le monde te cherchait ! On a cru que tu t'étais fait tuer par un rebelle du clan Rubis ou
Obsidienne. »

« J'étais sur les traces justement de quelque chose. Ce matin j'ai repéré une aura puissante, et on a signalé plusieurs attaques de village plus au Nord du camp. Je ne voulais pas vous réveiller, alors je suis partie tôt. »

« Ah la la, tu n'en finira jamais de croire que tu peux tout faire toute seule ! Tu as besoin de coéquipiers, surtout contre un dissident puissant.

Aller viens, le jour ne va pas tarder, on sera plus repérables. Rentrons à la base.»

« La base », c'est le repaire central du clan de la Pierre de Lune. Chaque clan a son camp, même si nombre de gens, surtout des rebelles, préfèrent vivre seuls, en nomades, ou dans des petits villages.

On marche une heure dans la forêt, le soleil levant perçant paresseusement de ses rayons les branches des arbres.

Puis on s'arrête dans une clairière, et mon frère se met à siffler.

« Oh non ! » je m'exclame, « ils ont encore changé le mot de
passe ?! Je déteste quand on doit siffler ! Je ne sais pas faire. »

« Tais-toi et écoute ! »
Dans le silence de la clairière dénuée de végétation, hormis de quelques ronces, on tends l'oreille.

Après quelques instants, un cri d'oiseau s'élève.

Mais ce n'est pas un réel cri d'oiseau. C'est la réponse d'un guetteur qui nous a repéré et reconnu, caché dans le feuillage d'un arbre.

« C'est bon, on y va ! » s'exclame mon frère.
On marche vers un chêne massif posté sur le côté, et on commence à grimper sur ses branches usées, révélatrices du passage de centaines de personnes par ici.

Arrivés à 10 mètres au-dessus du sol, on peut enfin accéder à un pont flottant invisible depuis en bas.

Nous avons construit toutes nos habitations en l'air pour être cachés. Notre village s'étend sur toute la forêt.

Ceux du clan Saphir sont sous un lac, les maîtres de la pierre Obsidienne dans une grotte dans les montagnes, le clan Rubis à proximité d'un volcan, le clan Améthyste en haut d'une montagne....

Nous ne sommes pas censés connaître la cachette des autres clans. Cela évite les attaques.
Mais en tant que clan d'espions, le clan de la Pierre de Lune voit tout, et sait tout.

Nous ne sommes pas connus pour être des grands bâtisseurs. Les plus doués sont ceux du clan Émeraude, qui peuvent créer de superbes maisons en contrôlant les branches, et les plantes. (Eux aussi se cachent dans une forêt, plus au sud.)

Mais nous sommes connus pour être futés et intelligents, ce qui nous a permit de créer notre camp hors sol.
Une prouesse architecturale, très ingénieuse, avec des systèmes de ponts, de poulies et de tyroliennes.

On court sur les ponts de singe, on glisse sur les filons d'acier entre les arbres puis on finit par se laisser tomber sur une plateforme centrale, pour se glisser dans un toboggan en bois menant à la maison que nous partageons en colocation mon frère et moi avec quelques autres jeunes.

« Katniss, Dante, vous êtes rentrés !»
Je retombe accroupie sur une pile de coussins, et lève les yeux vers celui qui a parlé.
C'est West, un jeune homme de 19 ans au cheveux bruns et aux yeux verts. Il est sympa, on s'entend plutôt bien.
Je l'admire en secret pour son agilité et son aisance en combat rapproché. Mais je ne lui dirais jamais, il prendrait la grosse tête. Je ne lui dirais jamais non plus que je le trouve plutôt mignon.

Attention, je vous vois venir ! Je vous assure que je ne ressent rien pour lui. De toute façon il ne me remarquera jamais de cette manière.

Mon frère prend la parole :
« Oui j'ai retrouvé ma sœur seule dans la forêt de Quantar au Nord. Encore à traquer, sans penser une seule seconde à sa vie. »

West sourit : « Tu la connais, c'est notre Katniss, toujours en vadrouille ! Ce qu'il y'a, c'est qu'elle prend sa tâche trop à cœur, alors qu'elle n'est pas une ancienne. »

« Ouh Ouh ! Je suis là je vous signale !  Et si je veux devenir aguerrie et avoir des missions importantes, faut bien que je me lance ! »

« Et bah c'est pas pour demain ! » s'exclame mon frère.

Ils rigolent tous les deux. Aucun respect pour moi, vraiment.
Mais je finit par sourir moi aussi.

Une autre personne déboule en courant :
« Coucou tout le monde ! »
« Bianca ! »

Bianca a un an de moins que moi, mais on s'entend vraiment bien. Elle a de magnifiques cheveux roux bouclés et de splendides yeux verts. J'aimerais avoir les mêmes, mais mes cheveux s'entêtent à rester raides et à garder leur couleur blonde, et mes yeux sont trop bleus foncés à mon goût.

Pas comme mon frère, qui a les cheveux blonds comme moi, mais des yeux azurs.

Bianca me saute dessus, manquant de me faire tomber même si elle est toute petite et frêle.
« Venez le petit déjeuner est prêt ! »

On se dirige tous vers notre cuisine commune. Mais quand je vois la personne assise à une des tables, je me fige.