Live before dying

Chapitre 10

Je n'arrivais pas à fermer les yeux, encore moins à trouver sommeil. Et cela depuis les funérailles de mon père, c'est-à-dire une semaine exactement aujourd'hui.

Je ne ressens aucune fatigue. Normalement je trouverais cela génial, je pourrais faire tout pleins de choses utiles, mais en ce moment j'aimerais vraiment pouvoir fermer les yeux, et m'éloigner de cet endroit terrible qu'est ma vie. Juste me laisser partir et me sentir reposée et libre pendant un bref instant. Mais je ne peux pas, évidemment.

Justine repart dans cinq jours déjà, et seulement y penser j'ai les yeux pleins d'eau. Je n'ai pas envie d'être séparée d'elle. Elle est se que j'ai de plus proche d'une famille à mes yeux, après Niall biensûr. Ils ont toujours été là pour moi, et je sais que je peux leur faire confiance et compter sur eux en tout temps.

Je poussai les couvertures de sur moi et me levai, sans faire de bruit pour ne pas réveiller Niall à mes côtés. J'allai me verser un grand verre d'eau et fermai les yeux en prenant quelques gorgées. Je marchai juste qu'au petit salon et m'installai sur l'un des divans en fixant le mur devant moi, me remémorant ma petite discute avec Ju il y a deux jours.

J'étais assise dans le salon en regardant par la fenêtre de la pièce, l'extérieur de l'hôtel. Les gars étaient sortis pour répéter toute la journée alors je me trouvais seule dans la suite. Ju sorti de la salle de bain, une serviette enroulée dans ses cheveux et elle s'affala sur le divan à côté de moi.

« Que dirais-tu d'un après-midi shopping? » souria-t-elle.

« Pas aujourd'hui Ju » dis-je.

« Pourquoi pas? » soupira-t-elle, clairement déçue de ma réponse.

J'haussai les épaules et ne répondis rien. Je reçu un coussin en pleine figure et me tournai vers elle, la bouche ouverte.

« J'en ai plus qu'assez de ton attitude, Aly » dit-elle en haussant le ton.

« Mon attitude? » De quoi parle-t-elle?

« Oui ton attitude. Sache que ça a été compliqué pour moi venir ici. Depuis que je suis arrivée, tu n'as rien voulu faire avec moi. Je t'ai pratiquement tout demandé et tu m'as répondu la même chose à chaque fois, non. J'en ai plus qu'assez d'essayer de te botter le cul et que ce soit toujours sans résultat. Tu restes assise sur ce foutu divan toute la journée alors que je suis là à te proposer d'aller magasiner, d'aller visiter. Qu'est-ce qui se passe dont je ne suis pas au courant Aly? » cria-t-elle, furieuse. La dernière que je l'ai vu aussi fachée, c'était lors de sa rupture avec son ex copain.

« Rien, il ne se passe rien dutout. Je n'ai simplement pas envie d'aller me pavaner dans les rues et prétendre que tout va bien alors que c'est loin d'être le cas » criai-je à mon tour.

« Rien tu dis? Je vais te dire ce que tu n'arrives pas à comprendre par toi-même.. Tu te laisses mourir. Tu ne vivras pas indéfiniment et si tu continues comme ça, tu laisseras trop de choses derrière toi dont tu n'auras même pas profité. Tu as un cousin formidable qui serait prêt à te faire voir le monde, et tu refuses tout ce qu'il t'achète, même un pyjama. Tu as un homme fou amoureux de toi et tu le repousses sans cesse. Tu as une meilleure amie à tes côtés, prête à traverser cela avec toi et tu ne vis rien avec elle. Tu vas devoir de prendre en main Aly, je te le dis. Je n'en peux plus de te voir comme ça. Tu vas te battre pour toi-même, Aly et tu vas te remonter les manches ma fille parce que j'en peux plus » cria-t-elle.

Elle se leva et se rua dans sa chambre. Elle en resortit en furie avec son sac à main et claqua la porte de la suite derrière elle.

Je n'arrête pas de repenser à ce qu'elle m'a dit. Je sais que je me laisse mourir, mais je ne sais pas quoi faire. En repensant à tout ce que j'ai manqué dans les derniers jours et à tout ce que je vais manquer dans les prochaines années, je me mise à pleurer en silence. Les larmes coulaient sur mes joues et je ne savais pas comment les arrêter. Je déposai mon verre sur la table basse et enfouit mon visage entre mes mains tremblantes.