Bien loin de nous l'idée de nous éternisés dans cette étrange salle, nous avions fini de nous rassasier tout en discutant des moments perdus, volés par la folie d'Alvès. Quand nos récits se rejoignirent sur mon arrivée dans le palais de jade, Pitipusse fit son entrée dans la grande salle à manger noire. Il nous demanda si nous avions pris les ravitaillements nécessaires puis nous invita a le suivre dans les longs couloirs de marbre noir de ce palais qui semblait véritablement gargantuesque. Nous nous serions crus dans un immense labyrinthe fait de couloirs longs, étroits et sombres. Pourtant il semblait qu'il y avait d'autres portes comme parallèles ouvrant sur des couloirs gigantesques. Ces portes en marbre noir, parfois cristallisées d'inclusions de pierres précieuses, s’entrouvraient par moment pour laisser apparaitre ces fameux couloirs immenses, à la hauteur de plafond démesurée et si larges que des vaisseaux de croisières pourraient s'y engouffrer.
Le retour de Pitipusse était juste grandiose, en réalité, car il connaissait à la perfection toutes les portes, toutes les ouvertures sur des passages secrets (dont il nous parlait par moment ), mais aussi de ce labyrinthe duquel il nous aurait fallut un fil d'Ariane pour en sortir vivant. Une fois arrivés dans une chambre, somme toute très confortable, dans laquelle du petit mobilier en bois d'ébène, agrémenté de parure à la feuille d'or la meublait modestement ( si l'on pouvait utiliser ce terme dans cet étalage de richesses). La pièce était assez petite comparée au reste du palais. Le lit à baldaquin, toujours en ébène, était tellement doux et confortable que nous nous endormions rapidement.
Pitipusse quant à lui alla trouver son maitre. Un jour, il lui dirait que le fait de nous avoir accueillis ici n'était pas vu d'un bon œil de la part de son peuple, mais Andromédis le voyait d'un autre regard. Cette situation lui déplaisait certainement mais il n'avait pas le choix. Le conseil ordonnerait certainement l'exclusion de nos deux personnes. Pourtant Pitipusse savait que son maître ne pourrait jamais abandonner celui qui tenait un fragment de son œuf entre les mains.
Pitipusse continua d'avancer à une vitesse effarante dans les couloirs du labyrinthe jusqu'à arriver enfin à la seule porte de marbre blanc de tout le palais. Il l’entrouvrit avec prudence, une voix rauque et puissante lui ordonna d'entrer et de ne pas faire la fine oreille ( comme à son habitude). Il ouvrit grand la porte d'une salle gigantesque dans laquelle tournait en rond …. Un dragon…. Andromédis.
Pitipusse : « Maitre …. Qu'y a-t-il ? Vous avez l'air troublé ? »
Andromédis s'arrêta net. Il lança un regard luisant de ses yeux jaunes dorés à son serviteur. Comme un éclair jaillissant de nulle part, une langue de feu vint s'abattre juste au dessus du sommet du crane de Pitipusse. Et dans un grondement de rage Andromédis repris ses cents pas dans la salle aux colonnes d'ivoire. Il était gigantesque, de la taille d'un camion benne des mines terrestres, faisant trembler le sol a chacun de ses pas. Son corps couvert d’écailles d'un rouge vermillon étincelant aux liserais dorés ressemblait à une géante rouge en éruption. Ses deux cornes dorées brillaient de milles feux dans une pièce déjà bien éclairée par des milliers de soleil orbitant autour du trou noir central d'Andromède. Ses dents acérées et sa mâchoire à peine entrouverte lorsqu'il marmonnait, laissaient s'échapper un filet brumeux de fumée grisâtre, voir blanche par moment. Ses ailes démesurées étaient repliées sur ses flanc abimés par les nombreuses batailles qu'il avait mené jadis. Elles étaient d'un rouge plus sombre mais ces membranes paraissaient surpuissantes. Sa queue, longue et couverte d'épines dorées aussi grandes que des épées fendait l'air telle la queue d'un chat exprimant son mécontentement.
Il s'arrêta alors, s’asseyant à la manière d'un chien devant son maître , et regardant Pitipusse dans les yeux, il éteignit la petite flammèche qui semblait bruler le haut du crane de son valet, avec sa queue couverte d'épines. Pitipusse ne broncha pas un instant et repris de plus belle.
Pitipusse : « Maitre …. Voyons ? Vous vous éreintez à chercher une solution à quel problème ? »
Andromédis : « Je l'ignore mon cher valet. J'avoue que je suis en proie à mes démons intérieurs en ce moment. Un fragment de l'œuf de ma chère compagne défunte vient jusqu'à moi et je ne peux y accéder sans briser l'enchantement de l'élu…. Je suis dans une situation paradoxale mon cher ami. Et le conseil ne m'accordera certainement pas la garde de ce fragment…. »
Pitipusse : « Allons, allons cher maître. Ne pensez vous pas qu'il est inutile de vous torturer ainsi ? Ne serait il pas plus simple d'attendre simplement de voir ce que le conseil aura a vous dire ? »
Andromédis : « Ah ce fichu conseil …. Mais oui Pitipusse tu as raison. Attendons de voir ce qu'il en sera au conseil. »
Pitipusse : « Je pense que cela est bien plus sage. Je vais vérifier s'ils dorment toujours. Voulez vous les recevoir dès demain ? »
Andromédis : « Laissons les se reposer. Ils doivent être cassés, brisés par toutes ces aventures. Et mon cher ami la prochaine fois …. Ouvre cette porte en grand. Cela m'évitera une colère de plus. »
Pitipusse : « Bien maître…. Euh …. Juste une dernière question ? »
Andromédis : « Parle ! »
Pitipusse : « …. Que faisons nous de Krakaos et de Trevak ? »
Andromédis : « … et du CIU et du Dictatorat !! Nous verrons cela avec le conseil. Pour Krakaos il va falloir extraire Merlin…. Ce sera bien difficile …. Nous aurons besoin de plusieurs fragments. Pour Trevak ne te soucie pas de lui mon ami pour le moment le nuage de Magellan est bien loin de nous…. Enfin je l'espère ! »
Pitipusse : « Bien maître. Je retourne a leur chevet. »
Andromédis : « Soit ! … Une dernière chose mon ami. Erinithia porte un autre fragment… celui de mon frère Imildir. Mais elle l'ignore…. Ce fragment est dangereux entre de mauvaises mains. Veille sur elle jusqu'à son réveil car elle ne doit pas harmoniser dans les limbes ! Jamais ! »
Pitipusse : « Je le ferais maitre. »
Pitipusse pris les deux battants de la porte avec ses petits doigts écailleux puis la referma derrière lui. Il parcourut le dédale de couloirs sombres éclairés par des vasques de feu ( qui, il faut l'avouer n’éclairaient pas grand-chose.). Puis il se dirigea vers notre chambre, attendant patiemment notre réveil.
La lumière bleutée d'une étoile me réveilla en premier. Je saisissais Erinithia par le bras pour la réveiller à son tour. Elle murmurait des mots incompréhensibles pour moi. Pitipusse était assis là, devant moi, sur une petite chaise de couleur dorée. Il me chuchota.
Pitipusse : « Ne vous inquiétez pas outre mesure cher Néméter. Elle est dans les limbes. »
Moi : « Dans les limbes ??! Comment la sortir de là ??! »
Pitipusse : « Vous ne pouvez pas. Elle reviendra d'elle-même. C'est un phénomène tout à fait banal chez le porteur de la pierre d'harmonisation. »
Moi : « Porteur ??! Vous voulez dire qu'elle a une pierre ??! »
Pitipusse : « Bien sur ! Pardis c'est une Angelesse …. Comment voudriez vous qu'elle ne soit pas porteuse de quelque fragment que ce soit ? »
Le réveil était brutal mais Pitipusse était de retour avec enfin des réponses à nos questions.
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Néméter : Tome 2 : Andromède, la voie sanglante
Science FictionSuite de Néméter :Tome 1 : La pierre de sang Dans ce tome Néméter a grandit grace à ses rencontres mais aussi grace a la pierre qui va se révéler d'un atout majeur pour la suite de l'histoire. Entre guérison des blessures passées et histoire nouve...