Fari l'ânesse

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Sortir de son propos  souvent à peine y être entré  pour mieux y revenir, tel faisait à l'accoutumée Amadou (écrit par Birago Diop) dont je rapporterait les dits et dont je conterai les faits.

Le long de la route du Sud que nous avions remontée un jour durant, des carcasses recurées à blanc par les charognards, et des cadavres à tous les stades de putréfaction avaient remplacer les bornes qui n'avaient jamais existé . Cadavre et Caracasses d'âne qui apportaient au Soudan les charges de colas de la côte.
J'avais dit:"pauvre âne !! Qu'est ce qu'ils endurent !!! "
Tu les plains ,toi aussi ? Avait répliqué Amadou koumba. C'est bien de leur faute pourtant s'ils en sont là aujourd'hui, s'ils sont les esclaves des esclaves...  Si les ordre  impôts et prestation de Dakar retombent, après avoir passé du gouverneur au commandant de cercle, du commandant de cercle au chef de cantons, du chef de cantons au chef de village, du chef de village au chef de famille, du chef de famille sur leur échine à coups de triques. Comme jadis (  car je ne crois pas qu'il y ait quelque chose de changé) du damel le roi aux lamanes vice rois, des lamanes aux diambours - diambours homme libre, des diambours - diambours aux badolos de base conditions, des badolos aux esclaves des esclaves... Si l'âne en est aujourd'hui où il en est, c'est parce que qu'il l'a bien cherché.

Fari l'ânesse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant